Le sexting : du jeu au cauchemar
Le sexting est un terme anglo-saxon : c’est la contraction de « sexe » et de « texting » qui signifie texto. C’est l’envoi de SMS à caractère sexuel, parfois avec photo ou vidéo à l’appui. Ce phénomène a commencé lorsque les premiers téléphones portables avec appareil photo ou vidéo sont apparus. Cela aurait pu se limiter à de simples jeux coquins entre adultes consentants, mais ce phénomène et ses dérives n’ont pas épargné les adolescents…
Du jeu amoureux au chantage sexuel
Ça commence généralement par un simple jeu amoureux : une demande du partenaire, garçon ou fille, de déshabillage devant une webcam ou un téléphone portable. Après, ça va crescendo et on se retrouve vite dans des situations de chantage, où l’autre peut vouloir toujours plus, et menacer de diffuser les images si le partenaire refuse de filmer des scènes de caresses ou de masturbation.
Le jeu tourne au cauchemar
Le sexting tourne vite au cauchemar quand le chantage est mis à exécution : les images compromettantes font le tour du collège ou du lycée, les insultes pleuvent, le harcèlement s’intensifie, la réputation est faite, c’est la honte, si bien qu’on n’ose plus mettre les pieds en classe. Les images arrivent souvent aux mains des enseignants, puis des parents…à qui il faut tout expliquer. Mais elles peuvent aussi faire le tour du monde sur le web ! Elles sont généralement postées sur des sites très fréquentés : Myspace, Youtube, Facebook… Les images peuvent alors être récupérées par n’importe qui, pour faire n’importe quoi (être retouchées et utilisées pour alimenter les banques d’images de réseau pédophile ou de sites à caractère pornographique par exemple). Les maîtres chanteurs peuvent être des ex-amoureux ayant un désir de vengeance, mais aussi des camarades de classe de confiance, à qui l’on aurait transmis des images compromettantes.
ou même au drame…
Aux États-Unis en 2008, Jessica, 18 ans, s’est suicidée, accablée par le harcèlement et les insultes qu’elle subissait de toutes parts : son ex-petit ami, avec qui elle avait rompu, avait fait circuler dans sa classe des photos d’elle dénudée…
Que dit la loi ?
La protection juridique est très aléatoire, à cause du consentement de la victime d’être prise en photo au départ. En effet, l’article 226-1 du code pénal – principal recours dans le cas du sexting – n’entre en vigueur qu’à condition que la victime ne soit pas consentante. Cet article prévoit notamment un an d’emprisonnement et 45000 euros d’amende.
Que faire si vous êtes victime de sexting ?
- Vous pouvez appeler la ligne téléphonique d’e-enfance (3018, du lundi au vendredi de 9h à 18h) où parents et enfants peuvent parler et poser des questions sur l’internet, les jeux vidéos et le téléphone mobile.
- Vous pouvez en parler à un adulte de confiance dans votre entourage, et aller porter plainte au commissariat le plus proche.
- Si vous recevez des SMS indésirables ou frauduleux, vous pouvez les transférer au 33700 (l’antispam SMS)
Alors soyez vigilants et faites respecter votre image !
Dans notre monde digital où l’image est omniprésente, où l’on veut voir et être vu partout tout le temps, notre rapport aux images change. Dites-vous bien qu’en matière d’images aujourd’hui, rien n’est vrai, rien n’est faux, tout est fabriqué.
Chacun de nous a un « droit à l’image » : si quelqu’un veut vous prendre en photo ou vous filmer, légalement, il doit d’abord vous demander votre avis. Et demandez lui aussi ce qu’il va faire avec la photo ou le film avant de dire oui !
A l’ère du tout-image et de l’internet, il est important de réapprendre la pudeur, et de bien faire la différence entre ce qui est intime, que l’on souhaite préserver précieusement, et ce qui est publique, donc visible par tous sur le web ou ailleurs !
Garder votre sex pour vous c vos zone qui peuve rester secreet