Bonbons d’hier et d’aujourd’hui
De tous temps, ils ont séché bien des larmes et apaisé bien des disputes enfantines ! Le gourmand les croque sans attendre. Le gourmet, lui, prend son temps et déguste avec une infinie lenteur, suçant le bonbon jusqu’à obtenir un petit objet translucide qu’il brisera enfin avec délice, d’une légère pression de la langue.
Il existe plus de 600 spécialités régionales de bonbons en France : boules de gomme, caramels, gélifiés, acidulés, dragées, guimauve, bonbons de sucre cuit, sucettes, pastilles, réglisses, chewing-gum… Cette diversité de goûts, de couleurs et de textures fait la joie des amateurs de friandises. La vente de bonbons à l’unité ou en petits sachets est très lucrative puisque le prix au kilo est plus cher que quand on les achète en grande quantité.
Histoire des origines
C’est dans le secret des couvents, dans les officines des apothicaires, en feuilletant le grand herbier de la nature, que des hommes et des femmes ont cherché à percer le mystère des plantes, des fleurs et des racines bienfaisantes. L’angélique (plante cultivée depuis le 12ième siècle), la violette ou la réglisse ont d’abord soigné petits et grands maux avant de devenir, par la magie du sucre et le talent des confiseurs, de délicates friandises.
Les nouveaux bonbons d’aujourd’hui, vous les connaissez bien! Alors allons plutôt faire un petit plongeon dans la bonbonnière des bonbons d’autrefois, dont le succès est toujours bien actuel.
Les anis de Flavigny («de bien bon bonbon » disait la pub de l’époque), petites dragées anisées fabriquées par les religieux de l’abbaye de Flavigny (recommandées contre les piqures de scorpion et aux diverses vertus thérapeutiques), furent parmi les premières friandises à apparaître dans les distributeurs automatiques des quais de gare et du métro parisien. Ce mode de distribution favorisa largement la popularité du bonbon.
Le cachou est né à Toulouse en 1890 : c’est le pharmacien Léon Lajaunie qui a inventé la recette de cette petite pastille à base de réglisse. Le succès de ce cachou, outre son goût unique, tient aussi au sens marketing de son créateur : il fait concevoir la petite boite jaune par son ami horloger afin qu’elle tienne dans une poche gousset (poche où l’on glissait le cadran de sa montre à l’époque).
Les Bêtises de Cambrai : « Mon pauvre Emile, tu ne fais que des bêtises ! » lui dit sa grand-mère en colère d’apprendre qu’il avait mal brassé la pâte des bonbons qu’il préparait. C’est ainsi qu’Emile Afchain inventa par hasard un des plus célèbres bonbons français, à la menthe, rayé de sucre caramélisé, qui ressemble à un petit coussin gonflé. Au Japon on l’appelle « French Cancan ».
Les Niniches de Quiberon : si d’aventure, de passage à Quiberon, un ami vous propose « d’aller aux Niniches », n’ouvrez pas de grands yeux ronds. La proposition n’a rien de malhonnête ! Il est d’usage depuis plus de 60 ans, d’aller sucer les Niniches toutes chaudes, le soir, au moment de la fabrication. On peut étirer ces sucettes comme on veut, car le caramel encore tiède permet de façonner la Niniche avant qu’elle ne durcisse.
Les sucettes : c’est M. Evrard qui inventa la sucette en 1924, en observant comment les enfants mangeaient les sucres d’orge (bonbon dur de la forme d’un bâtonnet) : en retirant le papier progressivement de peur de se salir les doigts ! De là lui vint l’idée de placer la friandise au bout d’un bâton. De forme ovale, la sucette fut un grand succès. Aujourd’hui, on trouve des sucettes de toutes les tailles et de toutes les formes, jusqu’aux sucettes géantes et colorées que les petits regardent avec des yeux émerveillés.
Le Coquelicot de Nemours a fait les délices de plusieurs générations de dames mais tend à disparaître. Le coquelicot avait la réputation d’adoucir les gorges irritées et l’on en faisait grande consommation. Autre temps, autres mœurs, on préfère aujourd’hui le pharmacien au confiseur !
Le nougat de Montélimar est l’une des confiseries les plus populaires et les plus réputées au monde. Installé en Provence au Moyen-Âge, le nougat a conquis l’Ardèche au XVIème siècle, grâce aux plantations d’amandiers. Montélimar devient la capitale du nougat. La plus belle légende concernant son origine raconte que l’appellation nougat viendrait de l’expression “tu nous gâtes”. Tendre ou dur, noir ou blanc, aux amandes, aux pistaches, aux noisettes… les ingrédients qui le composent varient en fonction des villes où on le fabrique.
Les chewing-gums : à l’origine, il s’agissait d’une gomme naturelle, le “chicle”, fourni par un arbre de la jungle mexicaine, le sapotier, que les Mexicains avaient l’habitude de mastiquer après l’avoir fait sécher en petites bandes. Parfumé à la menthe, le chicle partit à la conquête du monde. Découvert dans les sacs des GI’s américains lors de la seconde guerre mondiale, le “chewing-gum” est synonyme de liberté et de modernité dans l’esprit des Européens.
Toutes ces douces friandises sont bien sûr à déguster lentement, et avec modération si vous voulez garder vos dents et votre corps en santé 😉 .
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