La découverte de la maladie
Quelle qu’elle soit, elle est toujours violente. Peu importent les mots choisis par le médecin, l’accueil dans un service à l’hôpital, c’est la découverte que les lois de la vie ne sont pas celles des hommes. Il n’y a pas de justice ni d’injustice, l’amour ne peut pas faire disparaître la maladie… la colère non plus. Certains d’entre vous ont pu être amenés à vivre ce moment, d’autres ne s’en souviennent pas même si la maladie peut être présente dans leur vie ou dans celle d’un proche. Ils étaient trop petits et c’est leurs parents qui s’en souviennent, parfois douloureusement.
Cela a pu être un moment marqué par l’urgence, tout qui va trop vite, les parents au bord des larmes, l’hôpital, l’incompréhension… Souvent, les personnes qui ont vécu l’annonce d’une maladie racontent qu’ils n’arrivaient plus à penser. “Pourquoi ? Pourquoi moi ? qu’est-ce que j’ai fait ? Est-ce que je vais mourir ?” Il y a souvent un grand sentiment de solitude, de sidération. Ce jour-là est celui qui restera un moment de bascule entre avant et après, avant la maladie et maintenant. Un instant de rupture, de jamais plus, où se fait la découverte que certaines choses ne peuvent pas être évitées et que l’on n’est pas à l’abri de tout.
Cela a pu être aussi un moment de soulagement parce que l’on sentait que les choses allaient mal depuis un certain temps et que l’on ne savait pas. A partir de là, un nom a pu être donné, une maladie a été identifiée et, peut être, un traitement proposé.
C’est souvent ces deux aspects à la fois
Parfois, cela peut vous arriver de repenser à ce jour. Des émotions reviennent : peur, colère, désespoir, chagrin, solitude, incompréhension, vide ou soulagement…
Même si ce jour-là a pu être douloureux, vous avez continué à avancer. Il y a peut-être un avant et un après, une déchirure mais elle fait partie de votre histoire. L’événement, si violent fut-il, de l’annonce de la maladie a pu faire évoluer votre regard sur la vie et les autres, mais il ne vous a pas radicalement changé. Même, si en y repensant, certains peuvent encore avoir mal, une chose est sûr, ce moment ne se reproduira jamais plus…
Aujourd’hui, vous êtes toujours là avec votre histoire, vos défauts, vos qualités. Vous riez, aimez, détestez, vous faites des choses que vous regrettez, d’autres dont vous êtes fier-e-s. Vous êtes là avec votre envie de découvrir le monde, avec votre maladie aussi et vous auriez sans doute été différent-e-s sans elle. Mais est-ce vraiment si important quand tout va bien ?