Avoir une grande différence d’âge : une relation qui évolue
La différence d’âge entre frère et sœur, ça compte ! Avoir deux ans d’écart ou douze, ce n’est pas pareil. La relation est différente car le lien n’est pas le même : la manière dont on grandit avec un-e « beaucoup plus grand-e » ou « plus petit-e » frère/sœur est singulière.
Pas de miroir, mais plutôt une référence
Lorsque les frères et sœurs sont proches en âge, on peut parler de relations en « miroir » car ils grandissent ensemble, souvent en se comparant. Avec un an et demi d’écart, Cyril et Théo (en plus de se ressembler !), sont sans cesse dans la comparaison : « moi j’ai cette chemise », « oui mais moi j’ai fait ça », « oui, mais moi je l’avais fait avant… ». Une relation parfois conflictuelle qui, pourtant, permet aussi ces petites compétitions qui poussent en avant.
Au contraire, Luce et Juan, avec leurs quatorze ans d’écart, n’ont pas ces conflits-là : Juan observe souvent son aînée avec intérêt, quatorze ans d’expérience en plus, ce n’est pas rien ! Et puis avec autant d’écart, certaines choses dans la vie de tous les jours ont évolué, alors la comparaison n’a pas vraiment lieu d’être.
Un modèle parfois (trop) lourd
On ne grandit pas en même temps, mais on aimerait grandir « comme » : comme ce grand frère qui travaille déjà et ne vit plus à la maison, comme cette grande sœur partie voyager… Finalement, ces très grand-e-s frères et sœurs, ils ont déjà dépassé les difficultés que les plus petits rencontrent, et ça peut faire envie !
Quand Hector vient passer deux semaines de vacances chez sa grande sœur, quel plaisir de ne pas avoir les parents sur le dos ! Comme il envie cette indépendance !
Parfois cependant, cette impression d’un « modèle » à atteindre devient une « montagne » infranchissable. Alors attention à ne pas trop idéaliser : chacun sa personnalité, chacun sa vie : la différence, c’est bien aussi ;-).
Les mêmes « géniteurs », mais pas les mêmes parents ?
Avec un grand écart d’âge, on n’arrive pas au même moment de la vie des parents. Le plus âgé aura bénéficié de la jeunesse et de l’inexpérience de papa et maman, le plus jeune vivra avec des parents peut-être un peu moins dynamiques, mais plus patients et moins inquiets. Chacun y gagne son petit quelque chose !
Quand Yanis, 14 ans, raconte au téléphone à son grand frère Ryan, 22 ans, qu’il va dormir chez son copain samedi soir, ce dernier est un peu « vert » : lui, il n’y a eu le droit qu’à 16 ans ! Par contre, son père l’emmenait tous les samedis à la piscine, ce que son petit frère ne connaît pas…
Une relation fraternelle, teintée de « maternel »
Prenons un exemple : Zoé est née alors qu’Arthur avait 12 ans, une petite sœur très attendue mais aussi très investie : il s’en est beaucoup occupée, l’a aidée à grandir… Ses parents lui ont donné certaines responsabilités. Maintenant que Zoé a 17 ans, Arthur continue d’avoir des préoccupations ressemblant toujours un peu à celles d’un parent. Cela n’empêche pas la relation fraternelle, mais elle est un peu différente. Arthur aura peut-être tendance à être un peu plus inquiet ou autoritaire, un peu moins complice…
Des relations dont les « grands » peuvent souffrir : des responsabilités parfois trop importantes leur sont données, une relation plus parentale que fraternelle les coupent un peu du plaisir d’être ensemble, les échanges sont moins évidents…
Avec le temps, c’est une relation qui évolue !
Même si la relation entre frères et sœurs se construit avec cette (grande) différence d’âge, plus on vieillit et plus la situation a tendance à évoluer. En grandissant, les écarts se resserrent, les différences s’estompent, on peut même devenir complices. Les échanges sont plus faciles, nos relations changent…