C’est quoi “simuler” ?
Simuler c’est quand on fait semblant ! Bon d’accord mais semblant de quoi ? Simuler le plaisir, l’orgasme ! Mais pourquoi faire semblant ? Pourquoi simuler un plaisir que l’on n’a pas ressenti ? Pour faire plaisir à qui ? Et si c’était en simulant qu’on provoquait le plaisir ? Quelques cris ou gémissements des « ah-ah », des « hou-hou », et des « mmh-mmh » bien placés, un air épanoui et heureux et l’illusion semble parfaite. Mais alors comment être sûr que le plaisir éprouvé est partagé ? Comment et pourquoi les simulateurs peuvent parfois être démasqués ?
Simuler pour soi
Le désir et le plaisir ce n’est pas évident de savoir ce que c’est. Surtout au début de sa sexualité. On peut avoir une idée de ce qu’on devrait ressentir et puis ne pas le ressentir dans la réalité. Alors parfois par peur de ne pas être dans la norme on a a envie de faire semblant.
Faire l’amour, avoir des relations sexuelles et sensuelles, ce n’est pas obligatoirement avoir un orgasme. Pour les filles comme pour les garçons on peut faire l’amour et trouver ça très agréable, doux, tendre, excitant, intense, fort… et pour autant ne pas avoir d’orgasme. L’orgasme c’est la cerise sur le gâteau mais avant d’avoir la cerise il faut obtenir et faire à deux ce gâteau 😉 .
Donc accepter de s’écouter et même d’exprimer ce qu’on ressent (y compris de l’ennui si c’est le cas) c’est aussi faire en sorte de trouver avec son ou sa partenaire une façon plus agréable de le faire…
Simuler pour l’autre
On peut avoir peur que l’autre ne nous désire plus (ou moins) si on ne ressent pas un plaisir intense quand il ou elle nous fait l’amour. Et on a envie de lui faire croire qu’il/elle est doué pour nous faire jouir !
Si on n’exprime pas son plaisir de manière sonore et explicite, parfois en imitant ce qu’on a pu entrevoir ou entendre dans les films (pornos ou pas), on pourrait être considéré comme : «un mauvais coup», «frigide», «une glacière», «une planche», «un frustré», «un puceau»…
En fait si on prend le temps d’y réfléchir on est soumis à la pression de la performance. Un peu comme lors d’une compétition sportive on se demande si on va arriver le premier à la ligne d’arrivée de l’orgasme. On enchaîne les positions les plus acrobatiques et cela peut devenir mécanique. On joue à être le meilleur coup. Mais souvent on oublie qu’on est une équipe et que cette ligne d’arrivée imaginaire on la passe ensemble et surtout qu’il n’y a pas d’autres adversaires que nous même pour obtenir ce fameux trésor qu’est le plaisir !
L’auto-allumage
Mais on peut aussi avoir besoin d’amplifier un peu ce qu’on ressent. En effet pour ressentir du plaisir il faut se sentir en confiance, donner confiance en soi à l’autre, et créer une ambiance propice pour soi et pour l’autre, pour se sentir bien.
Exprimer ce qu’on ressent cela permet à l’autre de comprendre qu’il est sur le bon chemin pour nous procurer ce plaisir tant recherché. Lui indiquer en accentuant légèrement ce qu’on ressent, que c’est par là qu’il faut se diriger, que c’est comme ça que c’est agréable, c’est aussi se mettre en condition pour être en phase avec son/sa partenaire.
Les faussaires du plaisir
Enfin certains/certaines peuvent se sentir mal à l’aise, indifférents, déçus en cours de route et ne sont pas suffisamment en confiance avec l’autre pour lui dire que cela ne leur procure pas grand chose voir rien. Ils simulent alors pour écourter un moment ennuyeux voir désagréable. C’est un peu dommage mais ça peut arriver.
Mais mis à part quelques très bons comédiens, quand on joue le plaisir cela peut se voir. Les gémissements sont exagérés, sonnent faux et il manque les joues qui rougissent, les battements du cœur qui s’emballent, et tous ces petits signes qui traduisent l’abandon et le lâcher prise.
Donc mieux vaut exprimer ce qu’on ressent à son/sa partenaire. C’est aussi décider qu’on apprend ensemble à se découvrir et à se faire plaisir.