Répondre à : Mutilation
Hey ! Salut Shady,
Je viens de lire tout ces messages que tu as échangé sur cette discussion, et je ne sais pas si tu as arrêté. Mais si ce n’est pas le cas, je ne vais pas te dire que c’est mal, qu’il faut t’arrêter ou je ne sais quoi d’autres du style. Je vais plutôt te parler des conséquences que cela pourrait avoir sur toi, à travers mes expériences personnelles (et je ne parle de conséquences physiques).
Déjà, je comprend entièrement ce que tu peux ressentir dans ces moments-là: ça fait plus de 8 ans que j’utilisais ce genre de pratique. Le problème étant que c’est notre seul manière de gérer des émotions qu’on ne veut pas ressentir, au départ, et finalement qu’on n’arrive plus à gérer autrement quand l’habitude est ancré trop profondément en nous.
Ce qu’il faut que tu retiennes surtout, c’est qu’au début c’est une réponse à la souffrance qu’on ressent. Mais à mesure que tu continus, ça devient une habitude, on pourrait même parler d’addiction à un certain stade. Et arrêter ça, ça peut être quasiment impossible si on ne prend pas conscience de certains éléments importants. Comme le fait qu’en vieillissant tu pourrais transférer cette addiction vers d’autres choses (Comme fumer par exemple ou je ne sais quoi d’autres, qui n’est d’ailleurs pas plus sain pour autant).
Si tu finis par avoir une volonté de fer et que tu es motivé(e) à arrêter, sache que la route sera longue. Il ne faudra pas te décourager, parce que les pulsions reviendront parfois plus forte… Tellement forte que ça peut en devenir douloureux. Il te faudra trouver des stratégies pour détourner ton cerveau sur autre chose, n’importe quoi qui pourrait t’aider: faire de la musique, dessiner, écrire quelque chose (poésie, livre, journal), chanter ou même danser ect… Quelque chose que tu aimes, et ne surtout pas la laisser s’ancrer trop profondément en toi. Sinon, tu risques de craquer à nouveau.
Là où je voulais en venir, c’est que si je prend exemple sur avec mon expérience perso: je n’ai jamais appris à gérer autrement mes émotions. J’ai réussi à arrêter depuis quelques mois (2 mois seulement, ce qui est encore trop peu pour qualifier ça de réussite), et je sens bien que je suis extrêmement instable émotionnellement. Je me laisse envahir facilement, et je fais n’importe quoi par moment quand ça devient trop (Je t’épargne les détails de ma vie bien-sûr): Parce que, justement, je m’interdis cet acte qui me facilitait la vie avant. Et d’une certaine façon, à travers ces gestes, on apprend à vivre uniquement dans la douleur. Donc quand on cherche à arrêter, c’est une forme de trahison envers soi-même parce qu’on n’a jamais appris à vivre différemment.
Enfin voilà, je ne sais pas quoi rajouter de plus à part que je te souhaite le meilleur et notamment de réussir à sortir de cette boucle infernale. Je ne sais pas si cela t’aura un peu éclairé, t’aura aidé ou peut-être même aidé quelqu’un d’autres qui aurait lu ce message, qui sait ? Moi, en tout cas, je dois avouer que mettre des mots sur certains de mes ressentis, sur certaines choses pertinentes que d’autres personnes ayant eu des vécus similaires m’ont expliqué, m’a fait beaucoup de bien.