[Une larme sur l’aorteParticipant]

C’est dans l’ivresse que je me livre. Sans nectar c’est bien trop difficile de lâcher prise et d’exprimer.

Je suis totalement accro à ma noirceur.
Aller bien est désagréable pour moi. Dès que je suis dans une phase plutôt paisible, je rumine sans cesse en me traitant d’imposteur (que ma noirceur n’est que du vent) et en attendant la prochaine crise.

Chaque soir je pense à ces crises que je minimise et pourtant, peut-être que je suis allé assez loin dans bien des domaines finalement.

Quand je suis en phase haute, toutes les émotions sont bloquées dans la tête et ne va pas dans le corps. Il n’y a pas de plaisir, tour se fait mécaniquement pour rester intégrer.

Et cette attente de se laisser à nouveau dévorer par sa noirceur. Sentir le mal s’immiscer dans son cœur et son corps. Se sentir fou et mal.

Difficile à dire que je puisse être compris de cela. Je garde tellement le contrôle que quasi personne ne sait tout cela. Et donc encore moins tout ce qui définit ma noirceur.

Trop sensible et pourtant rien ne vibre en moi sauf dans ces moments là de chaos.

Qui se reconnaîtra. Sans doute peu. Trop de lettres, trop de mots, trop de textes à lire.

Il m’en faut encore et toujours plus.

[Anonyme]

Bonjour Une larme sur l’aorte,

C’est vrai qu’il y a quelque chose d’addictif à se laisser engloutir par son mal-être.
Personnellement ça ne m’arrive plus grâce à mon traitement, mais quelque part ça me manque d’aller mal.

Je trouve ça triste que tu ne prennes aucun plaisir dans tes phase hautes, et que tu ais besoin d’être ivre pour trouver la force de te confier.

Est-ce que tu arrives à gérer ta noirceur ?
Est-ce que tu as parfois peur d’y disparaitre ?

Courage !

[Une larme sur l’aorteParticipant]

Quel est ce traitement qui ne te fait plus sombrer ?

Ce soir je suis si profondément enchaînée à ma noirceur que cela en est bon. C’est comme une vibration qui pousse à respirer.

A quoi bon être triste pour mon état ? Celui-ci me définit depuis tant d’années. Des phases stables sans saveur amenemant d’autres phases de chutes vertigineuses qui donne une vibration à l’existence.

J’arrive à la gérer dans le sens où le quotidien te tient en laisse. Tu agis tel un robot et survit chaque jour en attenant le suivant sans saveur..
Puis le soir, seul dans L’obscurité et la musique une petite voix rigole en toi. Elle s’agite telle une vibration grandissante et te glissent des idées malsaines, des images obscènes, te parle sereine.
Tu l’écoutes car elle seule te fait croire qu’elle te comprend. Alors tu embrasses cette folie non raisonnée en restant seul, cloîtré, enchaîné. Mais tout semble fragile et beau à la fois.
Une goûte de folie, que personne ne veut approcher. Personne pour me dompter et me ramener. La vie gronde dans les veines sans même bouger, comme paralysé.

Qui saurait m’écouter et accepter ce que je suis ? Qui pourrait plonger à mes côtés ? Comme un désir sucré.

J’ai peur de tout et de tous. Mais pas d’y disparaître. Du moins pas au moment où j’écris.

Low Value a de la valeur. Elle n’est pas rien. Elle sent et ressent. Elle comprend, elle entend.

[Anonyme]

Je ne peux pas citer les noms ici mais il y a 2 antidépresseurs et un antipsychotique que je prend au quotidien (matin et soir, au moment des repas).

Grâce à ça j’ai moins mal de vivre, mais ça anesthésie sans rien résoudre, ça aide à supporter d’exister. Je sens la souffrance mais de loin, c’est comme mettre de la poussière sous le tapis.
En parallèle je suis une psychothérapie pour travailler sur des aspects plus concrets.
Sans ce traitement je pense que je ne serait pas là à écrire.

Je te souhaite de trouver un jour cette personne avec qui partager ton existence.

Merci Une larme sur l’aorte !

Ps : Je trouve ta manière d’écrire vraiment belle, ça se lit tout seul c’est fluide et poétique.

[Une larme sur l’aorteParticipant]

Je vois,
Pour le moment je n’ai pas eu besoin d’en arriver à ce stade. Néanmoins c’est une étape qui est sans aucun doute nécessaire pour différentes situations, comme celle que tu vis.

Après avoir fait un bilan neuropsy, il s’avère quand même que je suis dans un état de souffrance très prononcé. Et comme l’a dit la neuropsy, je suis tellement habitué à cet état qu’il ne me parait pas douloureux. Au contraire je recherche une vibration, un souffle.

Comme un pouls qui s’affaiblit peu à peu,
Comme une froide caresse qui m’émeut.
Comme un désir paresseusement sombre,
Comme te suivre telle une ombre.

Je ne cherche pas forcément à trouver quelqu’un. Difficile de se sentir/ressentir attaché à quelqu’un. Se gérer soi est bien plus simple que de s’occuper d’autres. Pourtant on passe notre temps à s’occuper des autres pour nous oublier.

On veut se sentir écouté et compris sans doute. D’où notre présence en ces lieux.
On veut pouvoir oser délivrer sa noirceur.

Je l’ai longtemps fait en écrivant des textes que je publiais sur le net. Des mots souvent dérangeant.
Mais je n’ai pas la sensation d’avoir trouvé un nouveau sanctuaire.

Alors les mots s’écrivent sur des notes, sur le corps, sur des prises de risque.

[Anonyme]

Est-ce que ce bilan neuropsy t’a aidé à mieux comprendre cette souffrance ?

C’est vrai que la solitude ressentie est un des moteurs qui me font passer autant de temps ici.

Je te souhaite de trouver un nouveau sanctuaire !

J’espère que ta noirceur ne te ferra pas mettre ta vie en danger.

[Auteur]

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