[Arcania]

Hello,
J’écris ce message dans un moment un peu desespéré, comme tant d’autres x) Je crois que j’ai juste besoin de balancer tout ce que je ressens, ou au moins d’essayer de le mettre en forme. J’ai l’impression de mettre énormément d’énergie à analyser ce que je ressens comme me le conseillent les psys etc, mais pourtant ça reste toujours aussi flou. Je ne sais même pas vraiment depuis quand ça ne va plus. J’ai l’impression qu’au fond c’est quelque chose qui a toujours été un peu là. Je suis particulièrement sensible, je ressens les émotions très très fort. J’ai toujours été un peu mélancolique et facilement triste. Et aussi très anxieuse. Impossible de m’arrêter de réfléchir et de penser à tout ce qui pourrait se passer. C’est peut être au collège que ça a commencé à déraper. C’était compliqué dans ma famille, j’étais un peu toujours le vilain petit canard ahah. En cours j’étais très introvertie et très timide, je me suis faite harcelée pendant deux ans. Moi qui avait déjà peu de confiance en moi ça m’a rendue complètement parano du regard des autres x) Je me suis refait un super groupe d’amis au lycée, qui m’ont beaucoup aidé. Mais j’avais toujours une grande angoisse vis à vis des cours etc. Toujours beaucoup de tristesse et de mal être en général. Beaucoup de crises d’angoisse, de jours où j’étais extrêmement triste et où j’avais envie de mourir. Maintenant je suis à la fac depuis deux ans, et depuis deux ans c’est de pire en pire. Actuellement je fais des crises tous les jours. Je pleure je me fais mal j’ai envie de mourir plus que tout au monde. J’ai l’impression de mettre toute ma force pour résister et ne pas le faire. Je bois pas mal pour essayer de me calmer mais ça me flingue encore plus. Je suis énervée contre moi-même, je trouve ça juste insupportable de ressentir tout comme je le ressens. D’autres jours, comme si mon cerveau était épuisé de tout ça, je me sens juste affreusement vide. Je n’ai plus envie de rien. Même les choses pas si graves me donne vraiment envie de disparaître. Puis à certains moments je me sens bien. J’ai l’impression d’être forte, de pouvoir contrôler mes crises. De ne pas avoir de problèmes. Puis ça revient fort. A cause d’un évènement dans la journée des fois, d’autres fois juste en rentrant chez moi le soir, sans raison apparente. Je me sens tellement seule. J’ai essayé de demander de l’aide auprès des médecins et psychologues. Mais j’ai l’impression que ça ne mène à rien. J’ai eu deux ans de suivi psy et rien n’a changé au contraire c’est pire aujourd’hui x) On m’a proposé de prendre des médicaments, je ne sais pas vraiment si je veux. J’ai l’impression que ça ne fera pas vraiment effet. Bref, j’ai juste l’impression que mon cerveau débloque. Et que ça ne changera jamais puisqu’il est comme ça. Je ne sais même pas si je veux de l’aide. J’ai l’impression que je ne tiendrai pas longtemps comme ça. Et c’est dommage parce que y’a plein de choses que j’ai envie de vivre au fond. Mais le vivre dans ma tête et dans mon corps je trouve ça juste impossible.

[cobraargenteParticipant]

Salut arcania,
Je me reconnais dans pas mal de choses que tu dis. J’ai toujours été anxieux, toujours à anticiper tout ce qui pourrait se passer, j’ai aussi été le vilain petit canard de la famille (et c’est un peu toujours le cas), et j’ai aussi subis du harcèlement.
J’ai été suivi psychologiquement quand j’étais au lycée mais ça n’a servi à rien parce que je n’avais pas envie de parler de ma vie et que je n’étais pas à l’aise avec la psy (on m’a “obligé” à en consulter).
Aujourd’hui je vais mieux, pour une raison assez simple, je mets le respect en priorité dans ma vie. Je n’ai pas (ou presque pas) de relations avec les gens qui ne me respectent pas (je préfère être seul que mal accompagné) et je ne me sens plus seul parce que je ne fais (presque) plus aucun effort pour survivre dans le regard des autres (en tout cas je suis sur la voie).
Voilà je voulais juste te partagé ça, sache que moi aussi j’ai voulu mettre fin à mes jours pour arrêter de souffrir, mais plus j’approfondis mon expérience de la vie, plus je comprends que mourir n’est pas nécessaire pour se libérer de la souffrance (de la souffrance psycho-émotionnelle au moins).
Bonne journée arcania

[M.C.honoParticipant]

Bonjour, Bonsoir,

Je veux déjà remercier les personnes qui prendront le temps de lire mon message.
Je ne sais même si j’ai ma place ici car j’ai 24 ans, mais je sais pas à qui parler. Ce matin j’ai essayé pendant 30 minutes de contacter le 31 14 sans résultat. C’est un peu le dernier refuge ici…
Puis je ne suis pas sûre d’être prise au sérieux… J’ai un travail, une voiture, un toit sur la tête, en quoi j’irai mal me direz vous ? Ce travail me renvoie toute la peine du monde et je n’y arrive pas. C’est vraiment le dernier clou au cercueil.
Mon histoire commence en primaire où je me fais harceler. Cela se poursuit au collège. Puis vint les meilleurs années celles du lycée. J’ai enfin des amies, je me sens à peu près bien dans ma classe, je fais un sport qui me plaît énormément et où je suis douée. Puis arrive l’année de mon bac : je tombe gravement malade, je perds un rein et avec lui mes rêves de devenir joueuse de rugby professionnel. Ce drame entrain avec lui une énorme perte de motivation mais je réussis à avoir mon bac. Sur le moment, je gère plus bien la situation : je me dis je vais me concentrer sur mes études.
Sachez que c’est moi qui a financé mes études, mon permis. Je travaille depuis j’ai 17 ans tout les étés.
Sauf je ne réussis pas mon deuxième semestre de ma première année. Je repique une année. Je la réussis tant bien que mal. Puis vint ma deuxième année où là je comprends vraiment que je ne vais pas bien. Ce sentiment de nullité, de culpabilité dans l’échec. Puis vint le COVID où je ne trouve pas de travail, et donc pour moi impossible de continuité mes études. Le temps passe où j’ignore volontairement les signaux de mal être. J’arrive tout de même à trouver un travail en fin d’année pour une durée limitée.
Puis je postule pour le travail que je fais aujourd’hui. Je me dis qu’un CDI avec les weekends, c’est plutôt cool. Mais le revers de la médaille c’est que tu n’es rien pour l’entreprise ni pour les gens qui appellent : ils pleurent, ils t’insultent, ils crient mais certains sont gentils donc je me raccroche à ces gens là.
Mais ce matin en prenant les transports en commun (déjà que je dors très mal, cauchemar et insomnie sont mes jumeaux) mais là je n’ai que pleurer. Avec cette boule au ventre et ce mal de crâne, je me suis dis : “ah oui cette fois c’est la fois de trop”. Déjà quand j’ai commencé, je m’imaginais ****. La semaine dernière j’ai dit que je voulais ****… Et je crois que c’est ce que je vais faire un jour ou l’autre si je ne trouve pas de solution….

[Fil Santé JeunesModérateur/modératrice]

Bonjour M.C.Hono,
Ton message nous inquiète. Tu y fais par d’un profond mal-être au point d’envisager la question du suicide (d’ailleurs, comme tu peux le voir, nous avons étoilé cette partie-là de ton message afin de préserver la sensibilité des plus jeunes, conformément à notre charte).
C’est important que tu ne restes pas seule avec ça.

Tu as déjà essayé de contacter le 31 14, c’est une bonne chose.
Si tu le souhaites, tu peux aussi nous joindre par téléphone au 0800 235 236 ou par ch@t, tous les jours de 9h à 23h (22h pour le ch@t). Notre service est anonyme et gratuit.
Enfin, nous sommes également disponibles par mail via l’espace « Pose tes questions ».

Prends soin de toi,
L’équipe Fil Santé Jeunes

[M.C.honoParticipant]

J’ai essayé par trois fois ce soir de discuter par le tchat. Les deux premiers agents étaient à mon écoute, très bien mais le dernier m’a renvoyé vers le 31 14…
Je dois vous avouer que je n’ai pas envie d’attendre 17 minutes à chaque fois… Merci tout de même d’avoir pris le temps de me répondre

[Auteur]

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