Conséquences viol
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, le il y a 8 mois et 4 semaines.
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- mayatkd
Bonjour/Bonsoir,
J’ai aujourd’hui 20 ans et j’ai subi un viol quand j’avais 14 ans. C’est une question que je me suis toujours posée par curiosité et parce que j’ai du mal à comprendre ma situation mais je n’ai jamais eu de conséquences physiques/psychologiques de ce viol, depuis le jour ou c’est arrivé jusqu’à aujourd’hui. Ce n’est pas comme si je ne m’en souviens pas, que j’ai oublié ou quoi. Je suis entièrement consciente de ce qui s’est passé mais ça ne m’a jamais affecté “plus que ça”. Je ne me suis jamais sentie salie, dégradée, pas de problème avec ma sexualité, mon corps…
Malheureusement je sais que pour la majorité des victimes ça ne se passe pas comme ça et je voulais savoir si d’autres personnes sont dans mon cas et sinon comment ça peut s’expliquer ?
Parfois je me trouve presque pas “normale” de ne pas en avoir souffert plus que ça et juste d’être passée à autre chose le lendemain.Je vous remercie par avance pour vos réponses !
Coucou,
Personnellement, je pense que je serais traumatisée à vie mais c’est une question assez intéressante.
Je crois qu’au final le cerveau de chacun est très différent et réagit très différemment à certaines situations. J’arrive pas trop à envisager comment je pourrais passer à autre chose si rapidement mais je pense que tu ne devrais pas te sentir pas “normale” parce que le cerveau humain est très complexe et très volatile.
C’est possible aussi que ton cerveau aie mis un mécanisme de défense en place ultra rapidement ou quelque chose comme ça et que tu ressentes les effets plus tard dans ta vie (ce que je ne te souhaite pas, bien évidemment !)
Après, si ça te dérange pas, comment tu t’es sentie directement après le viol ?bonne journée !
Bonsoir,
Merci de ta réponse !
Pour te donner le contexte, quand j’étais ado j’avais pas mal de problèmes et étais plus ou moins en dépression pour plein de raisons. A 14 ans j’ai fait une fugue parce que je voulais surtout me fuir moi même et je voulais mourir. C’est très loin de chez moi, la première nuit que j’ai passé dehors que c’est arrivé. Mais pour être honnête ce n’est pas arrivé “d’un coup”. Un mec pas “net” m’avait proposé de dormir chez lui, j’avais refusé mais m’étais finalement retrouvée chez lui en sachant très bien ce qui allait se passer (évidemment aujourd’hui je me rends compte de la chance que j’ai eu qu’il ne soit pas arrivé pire). Ce qui m’a toujours étonné d’ailleurs (avec le recul) c’est la lucidité que j’avais vu les circonstances et mon âge. Masi bref, je pense que je me détestais tellement à ce moment là que je m’en foutais, au contraire c’est comme si je m’étais abandonnée à ce “destin” parce que ça m’étais égal de souffrir un peu plus ou un peu moins. Juste après je suis juste partie de chez lui, il était très tôt donc j’avais du attendre la reprise des transports en commun puis le lendemain je suis rentrée chez moi. Je ne comptais pas le dire à ma mère mais je tenais u, journal à l’époque et ma soeur l’avait trouvée et l’avait dit à ma mère un peu plus tard. Je lui en avais beaucoup voulu parce que je savais qu’elle allait en souffrir beaucoup plus que moi au final et je voyais pas l’intérêt et pour ça je culpabilise encore qu’elle ait du apprendre ça.
Pareillement, même si bien sur c’est pas le genre de choses qu’on raconte sous tous les toits aujourd’hui si la question m’est posée (par ex en visite médicale) je ne dis jamais que c’est arrivé parce que le fait de ne jamais avoir eu à en “souffrir” et vu le temps qui est passé j’ai juste l’impression que c’est jamais arrivé. En tout cas je vois pas l’intérêt de mettre le mot “viol” qui est lourd de sens sur quelque chose que je n’ai pas eu à subir. A l’inverse surement que des personnes qui ont “juste” vécu un geste déplacé mais l’ont vécu comme quelque chose d’horrible voudrait avoir un mot pour en parler et qui communique la gravité de l’acte.
Merci encore pour avoir partagé ta vision des choses !
