[Anonyme]

Bonjour,

Je ne sais pas quoi faire de ma vie professionnellement.

Je me met beaucoup de pression pour trouver car j’ai la sensation d’être très en retard sur la question.

Malgré mes efforts je n’avance pas sur cette problématique.

Du coup je me sens dans une impasse, situation qui provoque chez moi des pensées suicidaires : plus le temps passe plus la pression augmente et ça deviens de moins en moins supportable.

Je suis pris en charge en CMP pour une dépression, j’y vois psychiatre et psychologue, j’ai un traitement efficace et sans effet secondaire. Donc de quel droit je me plaint ?

Rien de tout ça ne m’aide sur la question qui me tourmente au quotidien.

J’ai l’impression qu’on ne peux pas m’aider davantage : j’ai rencontrer à plusieurs reprise des conseillers d’orientation, j’ai fais un D.A.Q. (Dispositif en Amont de la Qualification), puis un Service civique pour me donner le temps d’y réfléchir.

Je me sens dans une impasse, impossible d’avancer à un âge où je suis censé construire les bases de mon avenir professionnel.

Sur un plan plus personnel, disons sentimental, c’est le néant et j’en suis triste.
Une lente prise de conscience de ma laideur physique, ponctuée de rejets de mes sentiment pour autrui, aura finis par me décourager de tenter quoi que ce soit dans le domaine.

Voilà, en bref : ma vie me rend malheureux, c’est en grande partie ma faute, je n’y vois pas d’issue (le problème c’est moi), ça me donne envie de me suicider pour n’avoir pas à affronter les conséquences de mon incapacité à faire quoi que ce soit de correcte de ma vie ….

Je pense avoir échouer sur toute la ligne, comme la vie est une compétition implicite permanente, que c’est la course à qui aura la meilleur vie : je fais déjà partie des perdants, je suis un raté.

En post bac quand le palmarès se limite à une L1 de psycho validée à rien en 4 ans d’étude…

L’attachement de mes proches pour la personne que je suis, aussi médiocre que je puisse être au quotidien, est une sorte de prison dorée me dissuadant pour l’instant de mettre fin à mes jours. Mais si un jours eux aussi se lassent, il n’y aura plus qu’à passer à l’action.

Est-ce qu’une vie de raté sur toute la ligne vaut la peine d’être vécu si elle rend malheureux au point de vouloir mourir celui qui l’expérimente ?

[Anonyme]

Re-bonjour,

Ma vie est rendu supportable par le traitement que je prend tout les jours.
Tant que je prend ce traitement je ne souffrirai pas assez pour me suicider.

J’aurai aimé pouvoir rendre fier mes parents par mon parcours scolaire et professionnels, j’ai toujours la sensation d’être un raté sur ces plans là.
J’ai la chance de pouvoir compter sur eux, ils me logent et me nourrissent. Je déteste cette sensation d’être un poids mort pour eux financièrement.

Je me sens en trop sur cette Terre, j’ai l’impression de ne trouver ma place nulle part.

Mes démarches pour identifier un projet professionnel n’aboutissent pas, mes efforts n’ont mener à rien, et j’en peux plus…

Je suis toujours aussi perdu, bloqué, et nul, tellement nul…

Le suicide deviens de plus en plus tentant, l’idée d’un repos éternel me laisse rêveur dans une vie qui me fatigue et à laquelle je n’ai pas choisi de prendre part.

Tenter d’aider des gens ici est la seul chose qui donne du sens à ma vie actuellement.

Merci d’avoir lu.

[fyodor]

Salut LowValue,

Suite à ta réponse, je suis venu voir si tu avais aussi posté sur ta situation ! En effet, je vois comme nos impasses sont similaires. Je pense que ce que l’on traverse fait partie intégrante du passage à l’âge adulte, mais il est infiniment dur de prendre du recul et d’accepter que l’on a encore la vie devant nous.
Peut-être que la pression que tu te mets à toi même pour trouver un projet entrave ta recherche, d’une certaine manière?
Tu mérites de vivre ta vie, et par le simple fait que tu es là, tu as ta place je te l’assure. Il est trop facile de se laisser abattre par la pression et les rejets, mais souviens toi que tu es comme tes pairs, on est plein dans cette situation à galérer, sans direction, sans diplôme, et sans énergie pour faire quoi que ce soit.
C’est terrifiant de grandir, et c’est terrifiant de se rendre compte que le monde (du travail, notamment) n’est pas du tout celui auquel on s’attendait plus jeune.
Mon conseil serait simplement de prendre soin de toi, petit à petit. Tu dis être suivi médicalement, et c’est déjà super ! Mais n’oublie pas que ça n’enlève aucune légitimité à ta peine, et les ressources que tu utilises dans une tentative d’aller un peu mieux ne sont pas gâchées si cette tentative n’aboutit pas : elles sont là pour ça. La béquille médicamenteuse est très utile pour nous éviter un drame, mais elle n’ira pas plus loin. Malheureusement, il est dur de sortir de ce cercle vicieux car c’est propre à chacun, et beaucoup de facteurs rentrent en compte, mais je te le promets, tu t’en sortiras ! Que ce soit à travers un psy, un hobby, quelqu’un, une épiphanie, tu auras toi aussi cette étincelle qui t’aidera à remonter la pente.
Essaie de te donner plus de crédit, tu fais des efforts monumentaux que beaucoup n’auraient pas fait à ta place !

La comparaison est un fléau, et je n’ai pas de méthode magique pour l’endiguer. Tout ce que je sais de mon expérience personnelle, c’est que les autres ne vont pas aussi bien qu’ils n’y paraissent, et surtout dans notre tranche d’âge !

En prenant soin de toi, en demandant de l’aide, tu fais déjà un grand pas en avant, et je suis fier de toi pour ça, vraiment.
Prends la vie à ton rythme, ne te presse pas, et un jour, tout ça sera derrière toi et tu en ressortiras plus fort.

Je t’envoie tout mon soutien, et je reste à ta disposition si tu ressens le besoin d’échanger ! On va s’en sortir

[Anonyme]

Bonjour fyodor,

Merci pour ta réponse !

“Peut-être que la pression que tu te mets à toi même pour trouver un projet entrave ta recherche, d’une certaine manière?” : je pense que tu as raison là dessus, je me dis que je n’ai pas le droit à l’erreur là dessus comme j’ai déjà échoué lourdement dans d’autres domaines.
Il y a aussi la crainte de trouver, car ça ouvrirait une pistes encore inconnue pour moi : l’opportunité de rebondir que je désire et qui me terrifie à la fois.

Merci pour tes conseils et tes encouragent 🙂

Je te souhaite de t’en sortir également !

Je propose limite par automatisme d’échanger avec les gens s’ils en ressentent le besoin, et je me rend compte avec ton message que ce n’est pas toujours simple d’accepter ces mains tendues par peur de déranger.
Je reviendrais vers toi si j’en ressens le besoin, mais pour l’instant ça devrais aller

Merci encore 🙂

Courage !

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