J’ai envie de me tuer depuis trop longtemps
- Ce sujet contient 0 réponse, 1 participant et a été mis à jour pour la dernière fois par Raen_Nota, le il y a 1 année et 5 mois.
- AuteurMessages
- Raen_NotaParticipant
Bonsoir, je suis un homme de 20 ans et voici mon expérience
Je n’en peux plus de vivre. Je n’écris pas ici dans l’espoir que quelqu’un me réponde, j’ai l’impression que toute tentative d’aller mieux est peine perdue alors de toute manière même des réponses n’y changeraient rien. Svp, évitez aussi tout ce qui contient le mot “professionnel” et “oriente toi vers …”, J’ai déjà essayé et ça ne m’a pas aidé, au contraire, la psychiatre a simplement pensé que j’avais un mal-être au lieu de considérer ce problème en urgence, et même si je suis tombé sur la mauvaise personne je ne veux pas retenter l’expérience, j’ai juste pas la force pour ça.
Tout d’abord, je ne vais pas dire que je suis “dépressif”, “bipolaire”, “autiste”, car je n’ai jamais eu plus que quelques rendez-vous psy et même si c’est des troubles auxquels on me compare souvent, je préfère juger par les symptômes que par un auto diag qui ne m’aide absolument pas ; si je commence à penser comme ça et que je me trompe ça ne risquera que de faire un effet placebo qui ne ferait que rendre plus grave ma situation. Bref je vous laisse voir par vous-mêmes dans la suite. D’abord les origines potentielles, ensuite les symptômes actuels.
J’ai vécu une enfance merdique, dont j’ai de bons souvenirs mais qui a été marquée par l’horreur familiale (je ne vais pas préciser mais beaucoup connaissent) ; j’en garde énormément de séquelles psy même si j’aime ma famille et que je ne leur en veux pas (eux aussi m’aiment et les relations sont aujourd’hui très bonnes), ce sont des gens qui ont changé, qui se sont forcés à le faire alors qu’ils n’ont jamais été plus stables que moi, et je ne leur remettrai pas la faute dessus.
J’ai notamment vécu des années de harcèlement traumatisant (surtout en primaire et un peu au collège), j’ai perdu un membre de ma famille très jeune (10-11 ans), mon beau-père que je voyais à ce moment-là comme une seconde figure paternelle (mon père n’était pas là à ce moment-là pour des raisons personnelles, ça a duré quelques années). Et à ce moment là j’ai réalisé que je n’avais pas du tout de peine pour cette perte – une insensibilité dont j’ai culpabilisé longtemps, et qui me suit encore aujourd’hui. Je pense que ça s’explique en partie pour mon vécu passé, à 10 ans on est des éponges et nos réactions sont après tout souvent le miroir de notre vécu.
Il y a aussi beaucoup d’autre événements traumatiques dont je n’ai pas la force de parler, dont je n’ai peut-être pour certains jamais parlé à personne, et ça ne va pas changer ici même si c’est anonymisé, certains souvenirs méritent qu’on ne s’attarde pas là-dessus.
Maintenant les conséquences : Depuis cinq ans je fais de violences crises (colère, déprime, détresse émotionnelle, etc), qui aujourd’hui me suivent très fréquemment.
Dès que je vais bien pendant quelques jours, ce bonheur est suivi d’une profond phase de tristesse, c’est à double tranchant et c’est intenable.
De plus après/avant ces moments de profond mal-être, mes “bons” moments sont parfois à la limite de l’euphorie, ce qui me rend dans ces moments souvent inadapté socialement car je passe pour le plus heureux, passionné et optimiste des hommes. J’ai l’impression que ces deux faces d’une même pièce ne sont pas la même personne, pour tout dire c’est inquiétant.
Je me suis cassé la main il y a quelques mois à force de multiples crises, et je risque encore de me faire du mal à petit feu. J’ai l’énorme frustration d’être presque seul dans cette bataille. Je ne veux pas inquiéter mon frère qui ne va pas mieux et qui sait déjà un peu ce que j’ai et dont je dois prendre soin. Mes parents sont tout autant malheureux que moi et seraient sûrement incapable de s’en remettre si je leur développais le fait que je n’ai quasiment jamais été heureux de ma vie (j’ai des tendances à mentir tout le temps depuis ma petite enfance, pour dissimuler le mal-être de mon quotidien, une tendance amplifiée durant mon harcèlement survenu plus tard dont la plupart de mes connaissances n’ont jamais été au courant, parents compris.). Bref, j’ai déjà pris l’habitude d’en parler avec des amis, mais soit ils sont dans la même situation que moi (ts, etc), soit ils sont heureux et n’arrivent pas à comprendre ni m’accompagner dans ce schéma.
Car oui, j’ai énormément de problèmes relatifs au rapport humain comme ça a pu être sous-entendu dans le paragraphe d’avant, et c’est un poison qui contribue à ne jamais laisser mon esprit au repos quoi que je fasse en présence d’autrui.
J’ai aussi une addiction plutôt sévère à la pornographie et à la masturbation, j’en suis pas fier car ça casse peu à peu mon estime de moi-même et ça me prend souvent énormément de temps ; utilisé comme un moyen de me changer les idées quand ça va pas, ou de limiter l’euphorie quand ça va trop bien – une dépendance profonde donc. J’utilise aussi parfois d’autres options comme l’alcool ou autre, mais dans ces cas ci c’est moins prononcé et ayant une famille d’alcooliques je sais me tenir.
Ça fait depuis presque ma naissance que je suis hanté par des traumatismes constamment, j’ai grandi avec, je suis incapable d’aller bien par moi-même. Je ne vis pas dans une famille pauvre, j’ai souvent des vacances à l’étranger avec ma famille que j’aime beaucoup, je suis étudiant à la fac et je m’en sors très bien avec peu d’efforts, j’ai des vrais amis de confiance, bref l’aspect matériel de ma vie ferait envier n’importe qui, ce qui me pousse à croire que rien ne me sortira jamais de ce mal puisque je ne peux pas avoir plus que ce que j’ai déjà, et qu’à force d’introspection et de travail sur moi depuis dix ans, je vois bien que de l’intérieur non plus rien ne peut être changé.
Je ne me pense même pas capable de mettre fin à ma vie, j’ai l’impression que l’envie va me consumer à petit feu jusqu’à ce que je sombre peu à peu dans la démence comme ma mère pour vivre une vie de larve acceptant son destin tragique ; pire que la mort selon moi car la mofg elle seule pourrait me libérer. Mais je ne perds pas espoir d’y parvenir un jour, car l’espoir d’aller mieux dans un avenir prochain je ne l’ai plus.
- AuteurMessages