[Asphodèle]

Bonjour à tous,

Alors voilà, j’ai 12 ans, je suis une fille et le temps tourne trop lentement pour moi.

J’ai des pensées suicidaires depuis mes 7 ans.

J’ai commencé à me scarifier à 9 ans.

J’ai pas vraiment de bonne raison de le faire, seulement quand je me sens mal sauf que je me sens tout le temps mal et que je ne pense qu’à ça.

Il y a un an ma grand-mère est morte et mes comportements ont vraiment augmenté.

Même si je ne lui dévoilait pas mes pensées ni mes scarifications, elle était toujours là quand j’étais mal et m’empêchait souvent de faire des conneries.

Mais maintenant j’ai l’impression d’être tôtalement seule et je lui en veut tellement de m’avoir abandonné…

J’ai fait plusieurs ts par étranglement sans que personne ne le remarque, je me coupe là où personne ne peut le voir et je souris à tout le monde quand je suis avec eux.

Pour mes amies, je suis une amie sympa et drôle qui est toujours à l’écoute et aide tout le monde.

Pour mes parents je suis une fille anxieuse qui le surmonté très bien, un peu fo-folle et qui fait parfois de grosse crise de nerf.

Sauf que personne connaît la vrai moi et que personne pourrait l’aimer parce que c’est pas une fille drôle, sympa, à l’écoute, qui aide tout le monde, un peu anxieuse, un peu folle et qui se met parfois en colère pour un rien.

Je suis une fille qui fait des blagues plutôt noire parce que c’est la seule façon que j’ai de montrer que je vais pas bien, qui est sympa parce que j’ai peur qu’on m’abandonne, qui écoute et aide tout le monde parce que j’espère qu’on me le rendra un jour, pour qui le stress, c’est la manière de vivre, qui est tôtalement folle et qui insulte ses parents avant de s’isoler et de se frapper la tête contre les murs parce qu’on lui a demandé de prendre une douche alors que ça chamboulé tout son emploi du temps.

Du coup, je m’ennuie et je vois pas l’intérêt de continuer à vivre quand, au final, la vraie moi ne manquera à personne.

Je me distraie par tous les moyens possibles pour éviter d’y penser mais le temps passe trop lentement et je ne survivrai pas jusqu’à ma mort.

Alors je me shoute au médoc, je pique la cigarette électronique de mon père et je saccage ma chambre pour la ranger juste après.

Tout le monde ici parle de problème sérieux et moi j’ai rien et je suis au bord de la mort quand tout le monde arrive à tenir.

J’ai l’impression que ça fait déjà une éternité que je vie et je supporterai pas l’éternité pendant encore 80 ans.

Toute les nuits, je rêve que je meurt, que quelqu’un me tue, que je me prends une voiture et même quand j’ai mal, je suis tout le temps soulagé quand je comprends que je vais mourir.

Alors je vais mourir quand personne ne sera là pour le voir et j’en serai heureuse.

Chaque fois que je vois une voiture passé, j’ai envie de me jeter devant elle, je n’ose plus regarder les couteaux dans le tiroir et je ne veux plus prendre de médicaments quand j’ai mal.

Je veux mourir mais j’ai peur pour les autres.

Seulement quand tout le monde me dit de penser un peu plus à moi et un peu moins aux autres, ils ne font que me pousser sous la voiture, ouvrir le tiroir et me mettre une plaque de médoc dans les mains.

Alors je vais mourir, et j’écris ça dans l’espoir que quelqu’un le lise et qu’au moins une personne dans le monde me connaisse réellement au moment de ma mort.

Bonne journée à tous.

[Auteur]

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