Je me présente. Je m’appelle Émilie et j’ai 20 ans bientôt 21 ans.
Je suis actuellement hospitalisée en psychiatrie parce que j’ai fait une grosse tentative de suicide le 10 mai où j’ai fini en réanimation pendant une semaine et les médecins ont dit à mes parents que c’était un miracle que je m’en sorte.. j’ai passé une sale semaine branché à des machines, perfusé où on me lavait parce que je n’arrivais plus à marcher fin bref atroce… Là j’ai de nouveau des envies suicidaires ultra puissante…
Actuellement ma psychologue est en vacances et sans elle je vrille encore plus malgré que je sois hospitalisée.. dernièrement j’ai replongé dans des TCA, les scarification (vendredi j’ai 32 points de sutures fin bref c’est rien) et j’ai recommencé à envoyer des photos dénudés à plein d’inconnus où je fais même des visio. Je ne fais pas ça pour le plaisir mais pour me détruire et à la fois pour avoir le contrôle parce que j’ai été violée trop de fois par différentes personnes…
Les raisons de mon suicide seraient donc : – abus sexuel pendant 2 ans par mon cousin qui avait un an de plus. J’avais 9 ans. – agression sexuelle par un jeune de 24 ans en 2022 donc j’avais 18 ans. – attouchements par un vieux de la soixantaine à 2 reprises.. – viol l’année dernière par un homme de la quarantaine.. je n’avais que 19 ans par rapport à lui… – agression physique l’année dernière par un homme de la quarantaine… – agression physique en 2018 par ma correspondante espagnole – voir mon oncle mort en 2017 donc j’avais 13 ans – harcèlement scolaire de mes 12 ans à 15 ans.. – suicide d’un ami en 2020 – décès de mon chien le 5 décembre 2023 – abandons.. – violences familiales – décès d’une personne de confiance en 2021 – Actuellement une amie qui est entre la vie et la mort du à son anorexie mentale – envoyer des photos dénudées à plein d’inconnus…. j’en suis à une cinquantaine…
Fin bref ça ne va pas du tout… je sais que si j’arrive à me faire parvenir les médicaments que je veux pour en finir je réussirais à me tuer … c’est rassurant de savoir que je vais enfin pouvoir quitter ce monde…
Nous sommes sensibles à ton message, et entendons ta détresse. Si ta psychologue avec laquelle tu as un lien de confiance solide est en vacances, nous t’incitons à exprimer tout ce que tu ressens et vis auprès des professionnels de santé qui te suivent à l’hôpital actuellement. Que ce soit avec une infirmière, un psychiatre, ou toute autre personne avec laquelle tu te sens bien. Si tu n’arrives pas à parler tu peux aussi utiliser l’écrit. Tu vas recevoir de l’aide.
Bonjour Émilie, est-ce que tu es toujours là ? Je comprends toute la difficulté de ce que tu as pu endurer, je comprends que tu penses être dans un gouffre sans aucune issue, mais y’a toujours un moment où ça ira. Ça prend du temps, de l’énergie, ça fait mal et parfois ça a l’air impossible, mais tu guériras. S’il te plaît, parles-en à tes médecins ! Entoure-toi de ceux qui sont autour de toi et qui veulent ton bien ! Prends appui sur eux et remonte la pente avec eux, seule tu vas glisser. On est là nous aussi. Derrière un écran mais on est là. Je pense à toi et je te soutiens, je te crois et je ne t’abandonne pas. Tu vas t’en sortir seulement si tu le veux, et tu es sûrement dans un état d’esprit où tu n’as pas envie de t’en sortir, mais je te promets que la vie vaut tellement le coût d’être vécue. Alors oui il y a des choses atroces comme celles que tu as vécues, mais ça ne doit pas gagner et te prendre ta vie. Tu peux décider de vivre à travers ça. Tu peux te séparer de tout ceux qui t’ont fait ça, t’entourer de ceux qui veulent ton bien, et continuer la vie. Il y a aussi beaucoup de soins à apporter, comme des antidépresseurs, de l’emdr, et surtout du temps et un recul nécessaire de se dire : ok j’ai vécu tout ça mais je veux m’en sortir. Je veux vivre des belles choses parce que la vie c’est ça : faire ce qu’on aime. C’est pas que les autres qui ont le droit de faire ce qu’ils veulent. Toi aussi. Tu as le droit. Tu es légitime. Je comprends ta détresse psychologique, mais je te promets que si tu te laisses aider, tu t’en sortiras. Pas tout de suite, mais avec le temps ça s’apaisera. Comme disait ma psy : « tu reprendras goût à la vie, je te le promets » Ça m’aide de me dire que des gens pensent à nous et veulent nous revoir, triste ou heureux, juste nous revoir. Moi j’ai hâte de revoir un de tes messages, peu importe de quelle nature, je veux m’assurer que tu es toujours là et qu’ensemble on puisse se reconstruire. Quoique tu ne penses, tu vaux la peine d’être sur terre. Tu n’es pas née pour subir la vie ( encore une phrase de ma psy cette femme incroyable ) Tu seras fière du chemin que tu as parcouru, ne vois pas ta condition comme une défaite mais plutôt comme une force, parce que tu vas réussir à surmonter ça. Si tu n’en es pas convaincue, fais une liste de tous les avantages à mourir et à l’inverse tout ce que tu perdrais à mourir. Tu verras que pour la plupart, ce qui porte à mourir peut en fait être contourné ( exemple : je veux mourir parce que cette personne est encore dans ma vie : solution : tu coupes les ponts et tu demandes de l’aide ) Je sais que ça paraît toujours plus facile de dire ça comme ça, mais faut essayer pour voir ce qu’on perd. J’attends avec impatience de tes nouvelles, je pense très fort à toi 🫶🏻❤️ À bientôt j’espère Émilie -Margautier/Taïs
Ta détermination à en finir est compréhensible vu tout ce que tu a du et dois encore endurer, il faut que cette souffrance cesse.
J’imagine que tu pourrais ne voir dans cette hospitalisation qu’une contrainte temporaire à ton projet suicidaire, je me dis que d’un autre côté le fait d’être entouré de personnes formées à lutter contre la souffrance psychique est peut-être une chance pour toi, mais personne d’autres que toi ne peux s’en saisir à ta place.
Je suis passé par la case hospitalisation moi aussi, à 2 reprises, je n’ai jamais fait de tentative du suicide mais sans un traitement adapté je pense que je n’aurais pas supporté longtemps de vivre. Aujourd’hui je continue d’exister car les médicaments anesthésient mon mal-être, je suis encore loin d’être heureux de vivre, c’est même plutôt l’inverse en moyenne. Mais je me dis que pour les gens qui tiennent à moi c’est un bon compromis à tenir.
Je te souhaite de trouver le soulagement que tu recherches. Tu mérites d’être aidé, même si j’imagine que tu es à des années lumières de le penser.
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