Remords, honte, et dégoût de soi-même
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Anonyme, le il y a 6 mois et 4 semaines.
Anonyme, le - Messages
- Anonyme
Bonjour,
Je profite de l’anonymat pour partager ma plus grande honte.
C’est arrivé avec mon petit cousin qui a un an de plus que moi, quand j’avais 14 ans (j’en ai 23 aujourd’hui). Il y a donc à la fois une dimension incestueuse et homosexuelle.La honte viens du fait qu’une partie de ce qui s’est passé était consentit de ma part, avec le recul le sentiment d’avoir franchis une ligne rouge irrémédiablement sur le plan de la morale me pèse. Ce sont les remords.
C’est difficile de vivre avec la conscience d’avoir pris du plaisir en faisant quelque chose de fondamentalement mal à mes yeux.
Il m’a imposé des attouchements, et un autre jours une fellation, par surprise : sur le coup de l’excitation c’est aller jusqu’à une relation sexuelle.
De toute ma vie c’est la seul expérience sexuelle que j’ai eu, quand j’y repense il y a un mixe de profond dégout pour moi-même et le souvenir du plaisir charnel ressenti dans ces moments là.
L’ambivalence entre l’interdit moral et le plaisir ressentie fait qu’il a été très longtemps difficile pour moi de me pencher sur ces événements de ma vie. Je me suis sentie coupable, exclusivement de ce que j’ai subie, là où ça se complique c’est que c’est en partie le cas.
Encore aujourd’hui c’est quelque chose qui me tourmente dans ma relation à moi-même.
Devoir vivre avec c’est pesant, sachant qu’il est impossible de revenir en arrière pour éviter que ça arrive.En conséquence je me sens souillé et j’ai du mal avec le contact physique.
Voilà, j’ai tout dit.
Ravenn Salut
J’ai lu ton témoignage.
Je pense que c’est normal d’avoir du mal avec le contact physique après cette période, mais en as-tu déjà parlé avec un psychologue ? Ou n’importe quel autre personnel médical ?
J’espère ne pas avoir été trop brusque dans mes propos.Anonyme Bonjour Ravenn,
Oui j’en ai parlé avec mon ancienne psychologue.
Non tu n’as pas été trop brusque, ne t’inquiètes pas.Ravenn Et ça ne t’as pas soulagé, ou autre ?
Si tu devais en parler avec une personne extérieur, tu en serais capable ou pas du tout ?
Peut-être avec une personne de confiance ?Anonyme Si ça m’a soulagé de me confier. De me sentir écouté, compris et pas jugé.
C’est le conflit moral à l’intérieur de moi qui est inconfortable.
En dehors des professionnels de santé, non. Grâce à la notion de secret médical j’ai confiance en eux. Mais je n’ai pas envie que ma famille l’apprenne.
poco Salut,
J’espère que tu vas déjà un petit peu mieux depuis ce matin, même si tu nous as bien fait comprendre qu’il s’agissait d’un poids constant à porter.
Tout d’abord, j’aimerais vraiment que tu prennes conscience d’une chose ; être consentant à 14 ans et être consentant à 18 ans par exemple, sont deux choses diamétralement opposées.
À 14 ans, tu pouvais difficilement avoir le même esprit critique et la même dimension des choses qu’aujourd’hui.
Je suis navrée que tu ai eu à subir des attouchements. Mais pour guérir de toute cette merde, il faut exposer les choses à voix haute. Et plus d’une fois, parce qu’il s’agit d’un trauma profond bien ancré en toi et qui t’empêches, inconsciemment ou pas, d’avancer. Peut être même dans des domaines que tu ne soupçonnes même pas.
Tu ne peux pas être coupable de ce que tu as subi. Même si tu pensais être « consentant ».
Tu es très conscient des choses aujourd’hui, et c’est bien.
Mais s’il te plaît, essaye de ne pas en parler qu’avec toi même.
Quelqu’un d’externe aura un recul bien différent sur la situation, et pourra te donner de vrais conseils, qui ne seront pas biaisés par ces sentiments de honte ou de tristesse.
Honnêtement, si tu avais été mon ami et que tu me l’avais confié dans la vraie vie, je ne t’aurais pas trouvé bizarre du tout.
Bien au contraire, on sent que c’est quelque chose qui te touches profondément et que tu portes sur tes épaules depuis très longtemps.
Je trouve ça plutôt courageux, en fait !Anonyme Bonjour poco,
Merci pour ta réponse, je pense que j’aurais l’occasion d’en discuter avec mon psychologue actuel. Mais pour l’instant je préfère préserver mes proches de tout ça, c’est aussi parce que j’ai peur de n’être vu qu’à travers ce qui c’est passé, d’être réduis à ça.
Ravenn Tu penses que tes proches ne retiendront de toi que ça ?
Est-ce que finalement ce ne serait pas qu’un passage faisant parti de ton passé ?
En soit, je pense que c’est normal d’avoir envie de le cacher, surtout si tu considères encore ça comme une honte, mais maintenant que tu peux prendre du recul là dessus, ce serait peut-être un grand pas vers la “guérison” morale d’en parler à une personne qui te connait bien, ça te débloqueras à ce niveau là.
Je ne sais pas si ça te seras utile, mais je fais de mon mieux pour essayer d’aider.Anonyme Bonjour Ravenn,
Merci pour ta réponse.
Pour l’instant je ne me sens pas prêt pour ça.
Mais ça ressemble à la suite logique si l’objectif est d’être un peu plus en paix avec ce qui s’est passé.Ravenn Re,
Fais à ton rythme, j’espère avoir aidé un peu quand même.Anonyme Tu m’as aidé, merci.
S’il te plaît, dis moi que tu es encore en vie…
