Salut, j’ai un peu l’impression que ma vie m’échappe

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  • #51024 Répondre
    Miro

      Bonjour tout le monde !
      C’est bête mais rien que le fait d’écrire, je me sens déjà mieux.
      Par où commencer ? XD
      Attendez je verse deux trois larmes ça arrive…
      L’autre jour on plaisantait avec une amie qu’elle allait se faire écraser parce qu’elle marchait au milieu de la route. Elle a répondu : « Je suis tellement heureuse dans ma vie que si je devait mourir demain ce serait sans regrets, je suis satisfaite de la vie que j’ai eu. » (elle a 23 ans, j’en ai 20). Ce à quoi j’ai répondu : « Et bien moi ça me ferait bien chier parce que j’ai l’impression de ne pas avoir encore commencé à vivre. » Elles m’ont dit qu’elles trouvaient ça très triste mais c’est la vérité.
      J’ai 20 ans, je suis en troisième année de médecine. Je suppose que j’ai tout pour être heureuse mais je pleure quasiment tous les jours et aussi dès que je parle, sans essayer de faire des blagues autodérisoires, un peu de mes sentiments profonds.
      1. Ma famille.
      Mes parents ne s’aiment pas mais sont toujours ensemble. Je crois que je ne les ai jamais vu heureux ensemble. J’ai (presque) toujours fait des activités séparément soit avec l’un soit avec l’autre. Ils s’engueulent régulièrement depuis aussi longtemps que je me souviennent, la majorité du temps à mon sujets. Ma mère traite parfois mon père de connard, mon père déteste la famille de ma mère. Je leur ai même dit de divorcer plusieurs fois pour qu’on en finisse mais à chaque fois ils semblent choqués, alors que ça me paraît évident (nb: j’ai arrêté parce que je sais que ce ne sont pas mes affaires, c’est juste que des fois c’est trop alors j’ai pas pu m’en empêcher : quand ma mère vient me voir presque tous les jours pour se plaindre de mon père auprès de moi à un moment ça suffit).
      J’ai une relation conflictuelle avec ma tante. Je suis la seule « enfant » de la famille avec mon petit frère, 6 ans plus jeune que moi. Honnêtement je ne me suis jamais vraiment bien entendu avec lui. Dès son arrivée, j’ai eu l’impression qu’il prenait tout l’espace dans la famille, ne m’en laissant qu’une petite. Mes parents sont allés voir un de ses matchs de basket ensemble !!! Franchement, je pense que ça n’était pas arrivé depuis 10 ans (et sans exagérer !).
      2. L’école.
      Mon père n’a pas fait d’études et ne s’est pas du tout investi dans nos études (faire les devoirs…). Ma mère a tout fait et elle m’a enseigné que l’école doit être la chose la plus importante à mes yeux (mon père me disait aussi que c’était important :  « L’école est ton travail, les notes que tu reçois sont ton salaire. »). J’ai donc toujours été une excellente élève mais le truc c’est que ça m’a bouffé. L’école est devenue le centre vital de mon existence et ce d’autant plus quand j’ai commencé à me faire détester des autres pour mes bons résultats (le collège a été le paroxysme de la méchanceté que je ne me risquerai pas cependant à qualifier d’harcèlement car pour avoir entendu des témoignages ce que j’ai vécu n’était rien à côté). Bref, je me suis mise dans la tête que si je n’était pas doué en sport (prblm de hanche + bouboule), si je n’étais pas charismatique ou douée dans les relations sociales la seule chose qui me restait c’était l’école, encore et toujours. Je me suis enfermée là-dedans en me disant qu’après le BAC j’allais intégrer une grande école et faire une grande carrière pour clouer le bec de tous les connards qui m’ont emmerdée. « Soucieuse de réussir » j’ai reçu de nombreuses fois sur mon bulletin, bel euphémisme ! « Besoin vital de réussir oui ! ».
      J’ai terminé le lycée avec 18,3 de moyenne (j’ai pas passé le BAC à cause du covid), plus de 19 si tu enlèves la moyenne de sport. Félicitation du jury. J’aurai dû être fière non ? On aurait dû ouvrir le champagne à la maison ? En réalité ce n’était pas tant de la fierté que du soulagement. Du soulagement d’être (au minimum) à la hauteur de ce que j’ambitionnais (ma mère me répétais souvent que j’allais finir caissière quand j’étais petite et que je n’arrivais pas à recracher les leçons qu’elle me faisaient apprendre PAR COEUR) (nb: je ne suis pas d’accord avec elle je présente mes excuses aux personnes qui font ce métier). Elle m’a souvent menti sur sa soi-disante réussite scolaire alors qu’elle a redoublé au lycée, a eu son BAC à la repêche, et mis 5 ans à réussir le concours de CPE. Elle n’a pas menti à mon frère à ce sujet, sur lequel d’ailleurs elle met beaucoup moins de pression.
      Bref, Parcoursup, de gros espoirs pour être acceptée à science po paris (j’ai dû refuser Bordeaux pour sécuriser médecine entre-temps à cause du fonctionnement foireux de cette foutue plateforme). On me refuse, je ne suis même pas sur liste d’attente. C’est la douche froide. Toutes ces opportunités gâchées de créer de bons souvenirs avec mes amis, tout ça parce que je devais travailler. Après le lycée, ayant déménagée dans une autre ville, je n’ai jamais revu la plupart d’entre eux ou maximum une fois par an pour quelques uns. Toute mon enfance je l’ai passé à travailler, à penser à travailler, ou à me détendre 5 min en regardant Youtube pour pouvoir aller retravailler. Je suis vraiment trop conne.
      3. Les amis
      Je n’ai jamais eu beaucoup d’amis. Plusieurs raisons à cela : j’ai une grande gueule, j’ai des valeurs morales qui me poussent à m’engager sur des voies et dans des conversations qui me mettent en porte-à-faux, je suis bonne à l’école. Suffisant pour des enfants pour qu’ils me détestent. Je déteste aussi les conversations portant sur les banalités. Je vais passer les détails mais en bref ma personnalité est un enfer. (nb : j’essaye vraiment d’être « normale » avec les autres parce que je déteste le rejet même par quelqu’un dont je me fous royalement et que je déteste, si je peux notifier que la personne ne m’aime pas je vais me sentir très mal). Le collège s’est mal passé, grosse perte de confiance en soi. Mieux au lycée, j’étais avec des gens sympas. Le post-bac en médecine.
      Première année : concours. Pas le temps pour les niaiseries.
      Deuxième année : L’ENFER. Beaucoup moins de travail mais j’étais en permanence entourée de gens que je trouvais inintéressants, avec une mentalité qui me choque au plus haut point (je veux dire pour des gens en MEDECINE : individualistes, frimeurs, d’un cercle social différent avec lequel je ne partage aucune valeur. (nb : évidemment je généralise mais tout le monde n’est pas comme ça + je ne me pose pas en personne intéressante vs personnes pas intéressantes, ce que je veux dire c’est par rapport à moi, mes centres d’intérêts, mes valeurs, mon humour, ces personnes et moi ne nous alignons pas).
      4. Moi
      Depuis toujours, ma confidente est ma mère. Depuis toujours, je me suis sentie seule, incomprise. Même entourée par les autres. Ma mère m’a dit que si le fait que les autres et moi ne nous entendions pas était systématique c’était peut-être ma faute. Alors j’essaye d’être « normale », en tout cas de tout faire pour me faire aimer et sociabiliser. Mais honnêtement ça me demande tellement d’efforts et je n’ai pas eu de résultats. Au contraire.
      Bref, j’ai fini par apprendre que Laura Laune, une humoriste que j’aime bien a été diagnostiquée autiste et que les femmes autistes avaient des caractéristiques différentes des hommes autistes. Me reconnaissant dans certains points j’ai fini par me demander si je n’étais pas un peu autiste (en tout cas c’est sûr que je ne le suis pas énormément). En discutant avec mes proches pour voir comment ils le sentaient ma mère m’a dit que si je devais être neuroatypique je serais plutôt HPI (notamment parce que j’aime voyager). Aujourd’hui je ne sais plus. Je ne sais plus où j’en suis non plus. Je suis actuellement en Erasmus en 3eme année de médecine. Ce devait être ma dernière année tranquille avec la quatrième et la cinquième où on recommence à travailler comme des dingues. Puis l’internat, où le rythme est tellement fou qu’un interne se suicide tous les 18 jours. En comptant l’internant il me reste (au minimum, si je fais la spécialités avec le moins d’années d’internat) 7 ans d’études avant d’avoir enfin un diplôme et le salaire qui va avec. Cet été étaient sensées être mes dernières vacances avant 2026 mais ma faculté m’a rajouté un examen pour mi-juillet (avec 2000 pages de cours que je vais devoir travailler par moi-même) alors que je rentre fin juin en France juste après avoir passé mes partiels d’Erasmus mi-juin. Si je ne réussi pas mes partiels en France (et honnêtement je ne vois pas comment s’est possible), je devrais les repasser fin août. Donc je n’aurai pas de vacances cet été non plus.
      J’en peux plus. Je n’en peux plus de penser à travailler ou à travailler. J’aimerais enfin l’esprit en paix. Je ne sais pas comment je vais pouvoir tenir encore 7 ans comme ça. Je ne sais pas si je peux. Je ne sais même pas si je pourrais tenir jusqu’à l’été.
      Je lance des appels à l’aide autour de moi, on me répond « non mais ça va aller, regarde si les autres le font toi aussi tu peux le faire ». Mais aujourd’hui j’ai l’impression que non c’est pas parce que les autres peuvent que je peux. Je suis au bout du rouleau. Je veux vivre ma vie de jeune avant qu’elle se termine et que je n’ai plus rien à part des responsabilités.
      Je me dit qu’une partie de mon mal-être est peut-être dû à une neuroatypie, ça me soulagerait tellement de savoir que si je suis mal c’est parce que mon cerveau à un problème ! Mais je n’ose pas aller voir un professionnel, j’ai peur qu’on me regarde comme si j’étais stupide « bien sûr que non madame vous n’avez pas une neuroatypie » (sous-entendu pour qui vous vous prenez) comme on me l’a déjà dit pleins de fois dans pleins d’autres contextes. ça me terrifie. Je ne sais pas vers qui me tourner. Un psychologue ? Un psychiatre ? Je me sens prisonnière d’un cercle vicieux qui ne me laissera jamais repartir ou alors quand il sera trop tard. Vieille et esseulée.
      J’ai sûrement dû oublier pleins de choses mais m’exprimer m’a fait beaucoup de bien.
      Si vous êtes arrivés jusqu’en bas, je vous remercie d’avoir pris tout ce temps pour moi. Je suis reconnaissante et émue rien qu’à l’idée que quelqu’un ai perdu plusieurs minutes de sa vie à lire ma version des malheurs de Sophie :heart: 😥 MERCI ! :bye:
      NB : Je ne prétends surtout pas que je suis la personne la plus malheureuse sur Terre ! Je sais que j’ai une vie plus confortable et je sais aussi que pleins de gens traversent des choses bien pire. Si vous êtes une de ces personnes j’en suis profondément désolée et j’espère que vous irez bien malgré tout, même si je ne suis probablement pas la meilleure personne pour vous venir en aide actuellement. :heart: :bye:
      Miro

      #51049 Répondre
      LL

        Coucou,
        Je t’ai lue jusqu’au bout, et je me suis pas mal reconnue à travers ton texte.
        D’abord, contente que le fait de poser des mots sur ta situation ait pu t’aider. Je t’invite à le faire plus souvent si tu n’en as pas l’habitude. Ça aide à identifier clairement les causes de ton mal être !
        Ensuite, si l’on reprend point par point les sujets que tu as abordés:
        Ta famille: j’ai aussi deux parents dont la relation est très conflictuelle, mais qui ‘e sont pas séparés. Rappelle toi qu’ ils sont adultes et que tu ne peux pas prendre de décisions à leur place. Il faut que ça vienne d’eux. Personnellement, j’ai dit à l’un et à l’autre de ne plus m’inclure dans leur dispute: s’ils veulent se plaindre de l’autre, qu’ils le fassent loin de moi !
        Pour ton frère : j’imagine que c’est frustrant de voir les “traitements de faveur” auxquels il a droit et que tu n’avais pas à son âge, mais c’est souvent comme ça. Les parents sont toujours u’ peu plus strict avec l’aînée, et finissent par être plus souple au fil du temps ! Ce ” est pas pour autant qu’ils préfèrent ton frère 😉 en tout cas, ton frère n’y es pour rien dans cette histoire, il a eu plus de chance, simplement.

        Les amis: franchement, au fil de tes rencontres, tu trouveras des gens qui partagent tes valeurs, c’est sûr ! Le truc, c’est que pendant tes études, tu côtoies toujours un peu les mêmes personnes… Si tu en as l’occasion, essaie de discuter avec des gens d’un “autre milieu”: peut être que tu pourrais avoir une petite activité en parallèle de ton travail, qui te permettrait de rencontrer du monde, couper de temps en temps avec le boulot, et t’aérer un peu l’esprit ? Oui je sais, tu as déjà beaucoup trop de travail pour t’ajouter en plus une activité, mais en réalité, ça pourrait te faire du bien au moral, et booster ta productivité !! Tu travailleras un tout petit peu moins, mais tu seras beaucoup plus efficace 🙂

        Les études / toi:
        Je comprends que tu te sentes dépassée et que tu te demandes comment tu vas venir à bout de ces 7 années: vas y step by step. À chaque jour suffit sa peine.
        Si à un moment, tu te sens épuisée, fais une pause, écoute toi. Prends une année de césure si besoin. Si tu rates une année, tant pis, tu auras appris de tes erreurs.
        Ce qui m’avait aidé quand j’étais dans ta situation c’était le jeu du “c’est grave docteur” : c’est grave docteur, si je rates mon partiel ? Bah au pire j’irai aux rattrapages. Et c’est grave docteur si je rate les rattrapages ? Bah au pire je redoublerai mon année ? Et c’est grave docteur si je redouble ? Bah mon ego prendra un coup, mais ce n’est pas ça qui fera de moi une mauvaise professionnelle de santé, ou une mauvaise personne, ou une personne sans intérêt. Ce n’est pas grave ! En revanche, ce qui pourrait être moins cool, c’est de se ruiner sa santé mental. Aies confiance en tes capacités, mais ne néglige pas l’impact de la fatigue mentale et morale et du surmenage. Si tu te sens au bout du rouleau, consulte ! Ton médecin généraliste si tu le connais bien, un.e psychologue, un centre medico psychologique. Tu peux aussi regarder au sein de ta fac ce qui t’est proposé ! Pour la potentielle neuroatypie, je t’aurais dit d’en parler à ton médecin traitant, qui pourra mieux t’orienter !

        J’espère que mon message pourra t’aider. En tout cas, ménage toi, prends soin de toi. Rien ne mérite que tu mettes à mal ta santé mentale. Courage

        #51060 Répondre
        Miro

          Ouah ! Merci beaucoup pour avoir pris le temps de me répondre ! :heart:
          Oui écrire ici m’a beaucoup soulagée ! Je ne l’avais jamais fait avant parce que je ne veux pas « contaminer » les gens avec mon désespoir mais puisque c’est le but de se forum (de s’exprimer) je me suis lancée !
          Je pense que je le ferai plus souvent :yes:
          Je vais essayer de faire attention à moi et de m’écouter plus (même si j’avoue que c’est quelque chose que je n’ai jamais vraiment fais) 🙂
          Merci encore et joyeuses fêtes à toi :heart:

          #51065 Répondre
          Bear

            Mon message a été match mais j’ai dit globalement la même chose que LL sauf que maintenant que tu as répondu je peux te dire que les gros paragraphe sont plus intéressant que les gens qui dise: j’ai besoin d’aide. Après voilà malheureusement/heureusement c’est la vie

            #51093 Répondre
            Miro

              Quel dommage Bear ! En effet, je n’ai pas pu voir ton premier message 😥
              Merci d’avoir pris le temps de me lire et pour tes conseils 🙂
              Je te souhaite une belle journée 🙂

            5 sujets de 1 à 5 (sur un total de 5)
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