Solitude à la campagne
- Ce sujet contient 15 réponses, 3 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
Anonyme, le il y a 6 mois et 3 semaines.
Anonyme, le - Messages
-
Bonjour à tous, c’est la première fois que je poste un message comme celui-ci.
En vérité, je me confie assez rarement sur ce que je ressens au fond mais j’en ressens le besoin parfois… parce que tout simplement c’est lourd toutes ces pensées.Je vis à la campagne, typique le coin paumé. Y’a pas beaucoup de jeune de mon âge donc niveau sociale c’est le néant total.
Il y a quelques années j’étais à fond sur les réseaux mais finalement j’ai perdu plusieurs amis en très peu de temps (parce qu’ils ont fait le point sur leur vie et que me garder n’était pas franchement nécessaire visiblement) pendant la même période mes parents se sont séparés.
Comme je vivais chez mon père et que ça se passait mal, j’ai pris un appart toujours dans la même commune paumée. Sans le permis… je ne vais nulle part, je ne vois personne. Je reste juste chez moi avec mon chat. La solitude grandit de jours en jours.
Je rêve d’avoir des amis, j’aimerai surtout avoir un copain mais comment on fait dans un cas comme le mien ?
Je n’arrive pas à aller sur les sites de rencontre, j’ai l’impression que les gens ne cherchent que du cul et c’est pas ma priorité.
Ici, il n’y a personne.Je fais des crises d’angoisse depuis que je suis gamine, j’ai subi du harcèlement scolaire durant mes 4 années de collège donc les gens je m’en méfie. Mais je sens que j’ai besoin d’eux quand même.. et surtout la vie file tellement vite, j’ai 23ans et j’ai peur de finir ma vie toute seule dans un appart isolé de tout, à pleurer tous les jours.
Je me dis qu’en écrivant ici, peut-être que je pourrais discuter avec quelqu’un. Créer un petit lien parce que j’en manque cruellement. À mettre exclu de tous, je commence à ressentir le manque de l’humain et d’affection. C’est extrêmement dur.
Voilà, j’ai dit l’essentiel. Merci d’avoir pris le temps de lire, Lady Rose.
Anonyme Bonjour LadyRose,
Solitude en ville de mon coté : être entouré d’inconnus en souffrant d’anxiété sociale ça isole aussi pas mal.
J’espère que te confier ici t’aura fait du bien.
On peut échanger si tu le souhaites.
Hello, la solitude est visiblement partout.. c’est quelque chose de réconfortant et même temps un vrai fléau.
Mais ça me semblait plus simple de faire des rencontres quand on est en ville. Après faut trouver le courage d’aller parler à des inconnus oui..Ça t’impacte beaucoup aussi ?
Anonyme J’aimerais pouvoir dire qu’on s’y habitue, que ça deviens moins douloureux avec le temps…
Dans mon cas ce qui m’impacte le plus c’est la honte associée à ma solitude : avoir honte d’être si souvent seul incite à s’isoler davantage pour le cacher. Car je me sens nul de ne pas avoir une vie sociale plus développée.
Anonyme Comment fais-tu pour gérer la solitude ?
Tu en as honte.. ça ne m’a jamais effleuré l’esprit d’en avoir honte. Plutôt, j’ai souvent peur qu’on ait pitié de moi quans j’en parle mais souvent les gens prennent ce sujet à la légère “oh ça va ça fait du bien la solitude” ouais non.. de façon modéré et pas subi, c’est agréable certes mais sinon la solitude n’a rien de libérateur.
Qu’est-ce qui t’empêche de faire des rencontres concrètement ?
(y’a-t-il un moyen de discuter autre que celui-ci sur le site ? Je suis complètement novice)Fil Santé Jeunes Bonjour à tous,
Pour info, étant donné que ce forum s’adresse aux 12-25 ans, nous ne permettons pas l’échange de coordonnées personnelles qui permettraient de se parler ou de se rencontrer en dehors du forum. Ceci conformément à la charte du forum, afin de protéger les plus jeunes et l’ensemble des personnes sur ce forum.
Merci d’en tenir compte dans la rédaction de vos futurs messages 😉L’équipe Fil Santé Jeunes
Anonyme Concrètement, il n’y a rien qui m’en empêche.
Mentalement, il y a la crainte d’être jugé, moqué et rejeté (historique personnel d’harcèlement vécu à l’école primaire qui complique mon premier rapports aux autres).
Il y a aussi l’anxiété sociale qui transforme les interactions sociale en effort angoissant.
En gros mon rapport à moi-même complique mon rapport aux autres, s’isoler est alors plus confortable, même si je souffre de ma solitude au final.Je ne crois pas qu’il y ai d’autres moyen d’échanger sur le site, le délai nécessaire à la modération des messages peut paraître frustrant au départ, mais on s’y habitue et sans modération ce serait un bazar pas possible xD
(Pas de soucis, je comprends la sécurité tout ça tout ça !)
J’ai subi du harcèlement aussi, c’est fou comment c’est impactant. Même des années après ça me hante, je revois leurs visages, leurs sourires et leurs moqueries. On se rend difficilement compte quand on est jeune du mal qu’on peut faire avec des mots.
Tu vois un psy pour essayer de remédier à ce soucis ?
Je crois que je suis seule depuis tellement longtemps que j’ai appris à l’être et à le rester même si je rêve de l’inverse. J’aime me parler et je me comprends (c’est peut-être bizarre dis comme ça) je me parle énormément donc ça m’aide à ne pas perdre pied, je parle à mon chat aussi.
Puis il y a l’imagination heureusement qu’elle n’a aucune limite, s’inventer des amis et des conversations est agréable mais quand on se prend la vérité en pleine face, le retour est extrêmement douloureux et me paralyse dans mon lit plusieurs jours tellement c’est dur.
Sinon, les jours passent tellement vite.. Une journée c’est rien, c’est ce que je me dis. Mais ça fait bientôt 6ans maintenant… Le temps file sans prévenir et nous on se réconforte dans l’idée “je verrais tour ça plus tard, j’ai le temps”.Anonyme Je suis désolé que tu en ai subis toi aussi..
Oui, je vois un psychologue, on en a parlé un peu mais il y a encore du travail.
Ce qui serait vraiment bizarre ce serait qu’un jour ton chat te réponde xD
De mon coté le forum me permet en quelque sorte de créer des liens, on est à la fois proches et très éloignés des gens, quelque part ça me rassure.
J’ai trouvé ton paragraphe sur le temps qui passe assez terrifiant, c’est vrai qu’on n’y fais pas vraiment attention !
C’est passé maintenant mais ça a créé des failles impossibles à refermer maintenant. Je revois de temps en temps ceux qui ont été “méchants” avec moi, ils baissent les yeux. Ça me dégoute.
C’est déjà une bonne chose ! Un pas de franchis. J’ai vu un psy pendant quelques mois mais je n’ai pas l’impression que quelque chose ait vraiment changé, j’ai compris deux trois trucs qui étaient flous mais sinon, j’ai toujours des tocs, des angoisses et des peurs paniques. Sans doute que ma psy n’était pas vraiment celle qui me fallait malgré sa gentillesse.
C’est dur de trouver la bonne personne pour nous écouter et nous conseiller, car c’est sa vision des choses qu’elle nous partage, pas la vérité absolue.Ça te rassure car tu as l’impression de ne pas être seul ?
J’avais quelques amis via des réseaux, le genre où tu posts un petit message triste, ils rappliquent direct mais aujourd’hui c’est terminé. C’est allé vite.
Du coup, j’ai dû mal avec tout ça, aller vers les gens sur internet, j’ai toujours peur d’être déçue. De créer une amitié qui se casse au bout de quelques mois. À quoi bon ?Heureusement d’un côté ! Imagine si on y faisait attention.. on ne vivrait plus. Je pense qu’il faut le garder à l’esprit mais toujours vivre de façon intensive pour ne pas avoir de regret et être fier du chemin parcouru (je dis ça mais j’ai rien fait de ma vie pendant 5ans et je bosse en faisant du ménage.. Tu parles d’une vie mouvementée, faut pas m’écouter).
Anonyme Je suis déjà tombé sur une psychologue qui ne me correspondait pas, je vois ce que tu veux dire. Aujourd’hui j’ai la chance d’être bien tombé avec un psychologue qui me semble bien (ça ne fais que 4-5 séances).
Comme la plupart des êtres humains, je pense, j’ai besoin d’avoir un minimum d’interactions sociales, ma présence sur le forum compense un peu le faible volume d’échanges au quotidien dans ma vie. C’est réconfortant de constater qu’on est pas seul à traverser des difficultés.
Ce qui me rassure c’est la distance maintenue par l’anonymat, j’ai toujours peur qu’on me juge et ici il est impossible de relier ce que j’écrit et qui je suis vraiment. On peut juger ce que j’écris, comment je l’écris mais il y a une ligne tracée entre qui je suis et ce que je partage sur le Forum. Je pense que j’ai peur de l’intimité que peux impliquer une relation, maintenir une certaine distance permet de se préserver des déceptions.
Je comprend la frustration liée à la fin d’amitiés de circonstance, on s’investit émotionnellement et ça ne dure pas, il y a de quoi se décourager. Je n’ai pas de réponse à la question : “à quoi bon ?”, j’ai un vrai ami, le reste sont des connaissances vouées à disparaître de ma vie à moyen-long terme.
En 6 ans depuis l’obtention de mon Bac, mes seuls accomplissements significatifs c’est la validation d’une première année de licence en Psychologie et un service civique : tout ça pour en être au même point : ne pas savoir quoi faire de ma vie.
La bonne manière de vivre sa vie c’est une sacré question !
La vie me fait peur dans le sens où j’ai peur de ne pas y arriver, de ne pas arriver à mener ma vie de manière autonome et adulte, le tout avec un léger penchant suicidaire avec la même question : “à quoi bon ?”. J’ai peur de l’échouer sas vraiment avoir en tête une idée précise de ce qu’est pour moi une vie réussie, j’ai peur des reproches qu’une vie pas assez bien aux yeux des autres pourrait provoquer.
J’espère tomber sur un bon, comme dans les films ! Les psys dans les séries et les films sont tous incroyables (pas que ça d’ailleurs mais bon, c’est de la fiction..)
Tu trouves ça réconfortant ? C’est vrai que ça peut aider à se sentir moins seul. Perso, ça m’aide pas de savoir que d’autre vivent la même chose parce qu’au fond notre ressenti nous est personnel donc j’ai dû mal à me dire que quelqu’un peut vraiment comprendre ce que je ressens. J’ai aussi dû mal avec le fait de se comparer pour aller mieux et relativiser… ma mère me répond toujours le même discours “mais machin aussi et tu vois ça va, et quand j’étais plus jeune c’était pareil” ça m’aide pas. Je trouve ça bête d’ailleurs parce qu’on est tous tellement différents.
C’est déjà un beau parcours, un bon commencement. Faut pas le voir en négatif. Après est normal de ne pas savoir quoi faire de sa vie quand on est jeune, pourquoi on saurait ? On est là sur terre depuis pas si longtemps que ça.. comment on pourrait savoir ce qu’on veut vraiment faire de sa vie.
C’est difficile. C’est une question qu’on se pose toute sa vie je penseTa vie faut la vivre de la manière dont toi tu veux la vivre, intensément, passionnément, avec du risque, avec du confort, avec des amis des amours, sans, loin de ton pays ou toujours dans la même ville de ton enfance. Du moment que tu suis ton envie, ton instinct tu auras une vie réussie et qu’importe l’avis des autres. Leurs yeux peuvent se poser où ils veulent mais c’est pas eux qui doivent diriger ta vie.
Anonyme Je te le souhaite !
Tu n’as pas tort, le vécu personnel est propre à chacun. J’ai aussi du mal à relativiser, ça viens un peu remettre en question la légitimité qu’on a à souffrir ou à éprouver de la difficulté dans une situation.
J’ai l’impression que je ne pourrais avancer dans la vie qu’une fois que j’aurais une réponse à cette question, pendant ce temps le temps passe, et je m’inquiète de plus en plus…
Merci, j’ai tendance à ne pas en être fier.
J’espère trouver un jours le courage de me détacher de l’importance que j’accorde au regard des autres.
Et toi tu sais comment tu souhaites vivre ?
Tu penses que tu auras une question concrète un jour ? N’est-ce pas plus simple de vivre simplement, comme tu l’entends et mettre à la poubelle ces questionnement qui te rongent ? C’est plus facile à dire qu’à faire je sais mais c’est pas impossible. C’est important de vivre sa vie dès maintenant, n’attends pas d’avoir des réponses sur quoique ce soit sinon tu vas regretter et être fortement déçu. Vis ta vie !
En effet, j’avais une idée précise de la vie que je souhaitais avoir mais j’ai tout foiré.. C’est beau d’avoir des projets mais j’avais oublié que la vie peut en décider autrement et j’ai malheureusement pas pu vivre ce que je voulais. Entre la peur, le fait d’oser, le manque d’argent. Tout ça mélangé.
Aujourd’hui, je regrette beaucoup de chose (c’est pour ça que tu dois foncer) mais j’essaie de faire avec. Par exemple quand je dessine et que je rate mon dessin, je prends une autre feuille et je recommence. Avec la vie bah.. Je dois garder la même feuille même si tout est raté et tant pis. J’ai pas de deuxième feuille et j’aime pas trop ça.
J’espère juste que je vais avoir les opportunités dont j’ai toujours rêvé, mon histoire d’amour ainsi que ma maison de rêve, ma famille en bonne santé. J’ai pas l’impression de demander l’impossible.
Mais du coup pour répondre à ta question (plus sérieusement) je ne sais pas exactement comment je veux vivre mais je sais ce que je ne veux pas vivre du tout (métro boulot dodo, avoir des gosses, coucher avec untel parce que j’ai pas trouvé mieux entre autre) et c’est important aussi je trouve.Anonyme Merci pour tes conseils 🙂 !
Au fond j’ai l’impression d’avoir déjà raté ma vie définitivement. Je n’ose plus espérer quoi que ce soit du coup, de peur d’être encore plus déçu de ma vie.
C’est claire que c’est un bon début de savoir ce que tu ne veux pas vivre. J’y ai pas trop réfléchis jusqu’à présent. Mais ma vie actuelle ne me plaît pas, donc j’ai déjà quelques éléments de réponse malgré moi.
Je trouve ça hyper frustrant de devoir faire avec des circonstances sur lesquelles on a aucun contrôle.
Fil Santé Jeunes
