Sortir de la dépression?
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- sarah
Holà,
Je lance ça comme une bouteille à la mer, je m’attend vraiment pas à grand chose en retour. Je pense que je veux juste pouvoir mettre des mots sur ce qu’il m’arrive, essayer d’y voir plus clair.
Je suis en deuxième année d’études, et franchement ma vie est super. J’ai plein de copains que j’adore, j’ai enfin cette “popularité” dont j’ai toujours rêvé au lycée, je suis indépendante (j’habite loin de chez mes parents, on ne se voit presque jamais), je sors tout le temps… Bref je vis vraiment la vie que je voulais avoir au lycée.
Mais cette année, j’ai l’impression que il y a un truc qui s’est cassé, je fonctionne plus comme avant. J’ai perdu mon énergie, mon enthousiasme, ma vitalité. Je n’ai plus jamais envie de rien, j’ai du mal à m’amuser, à prendre part au monde qui m’entoure. Vers octobre, j’ai fait une sorte de dépression. Je ne sortais plus de chez moi, mais genre vraiment pendant plusieurs mois : je n’allais plus aux fêtes (alors qu’avant je sortais littéralement tous les soirs), je n’allais plus en cours… Je me suis tellement renfermée sur moi même que le simple fait d’aller voir mes copains me terrifiait et me faisait pleurer. Mon appart était d’une saleté repoussante, je ne pouvais plus mettre un pied devant l’autre. J’ai aussi commencé à faire des insomnies à ce moment là. Je ne m’endormais jamais avant 5/6h et je dormais très mal. Mes copains voyaient bien que quelque chose n’allait pas, mais, comme je garde souvent tout pour moi, ils ne savaient pas quoi faire pour m’aider.
Je suis en école d’ingénieur, donc, forcément, si on ne taffe pas régulièrement, c’est mort. Les cours sont durs, les partiels aussi. Je voyais bien qu’à ce rythme là, je n’allais jamais valider mon année. C’est pour ça que je suis allée voir la psy. Pas parce que j’allais pas bien, honnêtement si j’avais pu y rester dans ce cercle vicieux j’y serais encore aujourd’hui. Je n’avais absolument aucune envie de faire le moindre effort pour me sortir de là. J’avais trouvé ma zone de confort, et ça peut paraître étrange mais je pense que beaucoup comprendront si je dis que, dans mon malheur, j’étais heureuse. J’étais bien, et je voulais pas que ça change. Si je suis allée voir la psy, c’est uniquement parce que je me suis dit que, si je faisait rien, je n’allais jamais valider mon année. Et pour rien au monde je risquerais de perdre ma place dans mon école, je me sens vraiment à ma place ici, j’ai trouvé des amis extraordinaire et une vie géniale, pour rien au monde je partirai d’ici.
J’ai donc commencé à consulter la psy, et au début j’ai détesté ça. Je pense que si on n’est pas prêt à changer, si on est pas prêt à aller mieux, on ne peut pas guérir. Aujourd’hui encore, je ne vais toujours pas mieux. Mais j’ai juste appris à faire des efforts, à le cacher. J’ai recommencé à sortir, à aller en cours. Enfin, je continue à sécher la moitié de mes cours, mais j’y suis déjà plus souvent qu’avant. J’ai recommencé à passer du temps avec mes copains, et honnêtement ça m’arrive souvent de m’amuser, d’être heureuse. Je ne dis pas que ma vie n’est que tristesse et dépression. Mais je sais bien que quelque chose en moi reste cassé. J’ai l’impression que ce que je faisais naturellement avant me demande aujourd’hui beaucoup d’effort. Je n’ai plus aucune motivation, plus de forces, plus d’envie. Je me sens détachée de tout ce qui m’arrive, plus rien n’est important. C’est comme si je devais lutter contre ce truc qui m’aspire, comme si maintenant que j’avais goûté au plaisir de l’isolement j’allais toujours vouloir y revenir. Est-ce qu’un jour tout ça redeviendra naturel? Est-ce que me lever le matin ne sera plus une corvée mais une envie? Est-ce que j’arrêterais de repousser le moment du coucher jusqu’à ce que mes yeux se ferment tous seuls? Et puis, surtout, est-ce qu’un jour j’aurais la force de me livrer aux gens? J’aimerai tellement que mes amis sachent ce que je vis, qu’ils sachent à quel point c’est dur pour moi, qu’ils puissent être là pour moi.
Voilà, honnêtement j’ai encore plein de trucs à dire, d’autres problèmes qui m’arrivent, mais ce que je viens de décrire c’est vraiment le truc qui me prend le plus la tête. Encore une fois je ne sais même pas pourquoi j’ai décidé de balancer ça sur un forum, mais ça m’a fait du bien d’écrire ce qui m’arrivait, même si ça résout rien ><
Bisous 😉
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