[Amélia]

Bonsoir,
je ne sais pas pourquoi j’écris sur un forum… c’est vraiment pas mon truc, mais je suppose que je suis juste désespérée. Bref, j’ai besoin d’avis objectifs à propos de ma situation, et d’aide probablement… et de me confier pour la première fois.
Je commence.
J’ai 16 ans.
Si j’écris c’est parce que il y a moins d’une heure, je me suis encore battu avec mon géniteur et ma belle-mère. C’est la fois de trop.
Commençons par parler de mon enfance traumatisante, très rapidement :
je suis né à l’étranger, mon géniteur à tromper sa femme (ma belle-mère) avec ma maman. Ils ne s’aimaient pas, mon géniteur à fait cela car ma belle-mère était stérile et qu’il voulait un enfant. Ma mère était une opportunité (il me l’a dit de sa propre bouche). J’ai grandis avec ma maman, et ma demi grande sœur (son père est l’ex de maman, il est décédé). A l’âge de 5 ans, mon géniteur m’amène en France, ma mère était contre puis pour car l’éducation est meilleure en France (elle me l’a dit). Dans un premier temps, je perd contact avec ma maman, ma culture, ma sœur, ma langue, mon pays de naissance et de cœur pour vivre avec mon géniteur et sa femme (qui à pardonné sa tromperie). Entre temps, ma belle-mère est tombé enceinte grâce à une FIV. Ma demi petite sœur française naît.
Je ne me suis jamais sentit à ma place, ma maman m’a toujours manquée, en primaire, j’allais à l’école avec la seule photo que j’avais d’elle, le soir je dormais avec cette photo et je priai pour qu’elle ne m’oublie pas. A 7 ans, mon géniteur m’emmène la bas, plutôt gentil non ? En même temps, il me frappait, des claques, des gifles, des menaces, des insultes. A 8 ans, en CE2, un garçon m’a envoyé une lettre pour la Saint Valentin, il a fouillé dans mon sac à dos ou se trouvait la lettre, il l’a vu, c’était un jeudi, je détestait les jeudi avant, maintenant c’est tous les jours que je hais. Il m’a poussé tellement fort quand il a vu la lettre que ce jours là je suis tombée et je me suis cognée contre le radiateur de ma chambre, tellement fort que je n’oublierai jamais, c’était la première fois que j’vais vraiment mal. A 10 ans, il m’a menacé avec une arme car “les punitions contre le mur ne fonctionnait pas”, A 11 ans, il m’a insulté de “put3” et à dit “je vais t’apprendre ce que c’est d’être une put3” car j’étais entré de l’école à 19h (j’avais AS gymnastique) je me suis enfermé dans la salle de bains de peur qu’il m’agresse. A 12 ans, la descente aux enfers, je ne me rappelle de rien, juste que c’était devenu tellement dur que j’en ai parlé à l’infirmière de mon collège qui voulait que je voie un psy. Ca ne s’est jamais fait. Ensuite, confinement, ensuite, le brevet, je ne me rappelle plus de ces années, je suis retourné voir ma maman en 6eme. Entrée au lycée, je n’arrive plus a rien, il m’insulte d’actrice de p0rn0 quand je met des jupes et des débardeurs, je me sens mal, j’ai peur qu’il m’agresse, la même année il m’a menacé avec un couteau pour la première fois.
Cette année, c’est l’enfer. Alors que l’été dernier j’ai pu aller voir maman, j’ai eu le courage de tout lui dire, elle s’en ai énormément voulu de m’avoir laissé. Elle a aussi peur que mon père m’agresse, selon elle il me reluquait quand j’étais en débardeur (je sais donc que ce n’était pas que dans ma tête). Je dois rentrée en France, Je lui téléphone de temps en temps.
Mes crises d’angoisses se sont accentué cette année, je pleure facilement, je m’emporte facilement, la pressions scolaire et le bac pèse énormément sur mon mental, je suis très bonne élève et je veux continuer donc je suis tout le temps sous pression. Le soir, quand je révise, mon géniteur met la musique à fond, du rap, fume, bois, cris avec ses amis au téléphone en même temps, si j’ose me plaindre car je n’arrive pas à réviser c’est la catastrophe. Quand j’étais plus petite, je ne parlais jamais, je me laissais faire. Aujourd’hui avec mes crises, je n’y arrive pas, je répond, et je me défend… Un jour, il y a deux mois à peine, il ma retourné le bras et tiré les cheveux jusqu’à ce que je sois allongé sur le sol alors je me suis défendu, mais je vous assure qu’il est bien plus fort que moi. Je suis allée chez une amie, je rate de plus en plus de cours et de DST, mes prof me le reproche, je dois tout rattraper j’y arrive plus. Je vomis, ma tête tourne dès que j’essaie de dormir ou de me reposer, je tremble, j’angoisse pour rien. Aujourd’hui, alors que demain j’ai mon bac blanc, ma belle-mère s’est énervé car je ne lui répondais pas à une question, elle a renversé mon café sur tout mes cours, j’ai voulu sortir de la maison pour me calmer, elle ma trainé pour que je re rentre pendant que mon père me menacer de me tuer si je sortais, il a prit mon téléphone, mes clés et fermé la porte partout. C’est trop. J’en peux plus. C’est la première fois que j’ose en parler aussi ouvertement, j’ai toujours essayé de comprendre mon géniteur, il a eu une enfance difficile, il a fait de la prison par exemple, ma belle- mère est avec lui depuis qu’elle a 17 ans, ca fait plus de 20 ans qu’ils sont ensembles, je comprends qu’elle soit complétement soumise à lui. J’essaie constamment de me contrôler, de me calmer avec de la musique quand je sens que je vais faire une crise, je reste enfermé dans ma chambre car j’ai peur de les énervé mais même avec tout ça, rien n’y fait, c’est de pire en pire. J’en ai parlé à des membres de ma famille francophone, ils sont en désaccord totale avec mon géniteur et me défende, mais ne font rien de plus. J’ai envie d’en parler à un adulte extérieur mais je ne sais pas ce qu’il pourrait faire. Je me sens seule dans cette épreuve, je me console en disant que dans un an et demi je suis majeur. Mais un an et demi dans cette enfer… Ma maman veut que je retourne dans mon pays natale, mais j’ai fait toute mes études ici et je n’arrive même pas à parler sa langue correctement, je veux continuer d’étudié en France, mais ca me paraît tellement difficile avec cette famille.
Mon géniteur et ma belle – mère disent que je suis hystérique et folle, et je commence à me dire que c’est peut être moi le vrai problème. J’ai déjà eu envie de mourir, quant il m’a enfermé dans la maison, j’avais l’impression que la fenêtre était ma seule issus. Je tiens à la vie, je veux réussir ma vie, être heureuse, vivre avec ma maman et ma grande sœur mais j’ai l’impression que j’y arriverai jamais. On m’a dit “fait comme si ils existaient pas”, “tiens bons”, “le temps arrange tout”, “courage tu vas y arriver”, “tu partiras bientôt”. Mais la vraiment, je suis désespérée. Suis-je vraiment folle ? C’est moi le problème ? Dois je partir ? Porter plainte ? Est ce que c’est normal ce que je vis ? Personnellement, je souffre beaucoup mais je me dis qu’il y a beaucoup plus difficile et que je ne peut pas me permettre de me plaindre et de pleurer, donc c’est pour ca que je ne dis rien, je ne me sens pas légitime.
Ma mère me manque, j’ai l’impressions que depuis petite, je n’ai jamais été heureuse, ca na été que des successions de catastrophes.

[Fil Santé JeunesModérateur/modératrice]

Bonjour Amélia,

Sache que personne n’a le droit de te frapper, t’insulter ni te toucher sans ton accord. Ce que font ton père et ta belle-mère -surtout ton père- est très grave et il n’est plus possible que tu restes dans cette situation.

Nous sommes très inquiets pour toi et c’est pourquoi nous avons été amenés à intervenir pour te protéger. Nous t’encourageons également à joindre le 119 par appel ou par chat’ afin qu’ils puissent eux aussi t’aider.

Si tu souhaites en parler avec nous, nous sommes là pour toi : tu peux nous contacter par appel au 0800 235 236 ou par chat’. Notre dispositif est gratuit, anonyme et ouvert tous les jours entre 9h et 23h (22h pour le chat’).

Nous attendons ton appel 🙂

D’ici là fais bien attention à toi !
L’équipe Fil Santé Jeunes

[johan de HesseParticipant]

Bonjour Amélia,
J’ai eu une enfance similaire à la tienne, aujourd’hui, je suis éducateur ! Je t’encourage à contacter très fortement l’équipe “fil Santé Jeune”, il y a des solutions efficaces vers toi.
Tu dois également être certaine, qu’aucune personne, quelle qu’elle soit, n’a le droit de porter la main sur toi. Il n’y a aucunes raisons qui puissent justifier cela. Dans l’immédiat, je te le redemande, contact l’équipe du site, ils seront d’autant plus efficaces qu’ils ne sont pas eux-mêmes proches de tes tuteurs, ils savent où aller. Elle peut si elle le souhaite me contacter.

Prends contact avec l’équipe, et continue d’écrire, c’est aussi efficace pour sortir le trop-plein, ça fait du bien et tu vois que ce n’est pas inutile.
Enfin, en cas de violence, de danger, appelle le commissariat de police, le 119, le 116 111 (ces numéros n’apparaîtront pas sur l’historique de la ligne d’où tu appelles).
Tu es une bonne élève, je veux bien le croire, ne fais pas le choix de continuer d’accepter ta situation juste parce qu’il y a le bac, ta sécurité, ta vie et ton bonheur sont bien plus importants et pour toi et pour ton entourage. Si j’écris ici, c’est parce que je sais ce que tu supportes. Aide-nous à t’aider, en commençant par contacter sans perdre de temps l’équipe du site.
Et puis une question veux-tu: as-tu parlé avec l’infirmière du lycée, quelqu’un de “la vie scolaire” du lycée ? Toutes ces personnes sont dans l’obligation de faire un signalement.

Enfin, tu souffres, physiquement, moralement, mais je peux t’assurer que la vie peut être belle et qu’elle le sera pour toi, car il n’y a pas de raisons, pas de fatalités. Réagis !
Beaucoup de courage pour toi jeune fille, ne lache pas prise, tu vas t’en sortir, tu veux voir le soleil non!
Louis de Hesse

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