Le porno toute une histoire
Le porno ça existe depuis toujours et pourtant, on n’a jamais cessé de dire que c’était quelque chose de tabou et d’intime. C’est vrai que la sexualité et sa représentation par des images ou des films pornographiques ont souvent questionné la société et la morale : peut-on laisser tout le monde faire du porno et tout le monde voir ces images ? (vous avez quatre heures ).
Plus sérieusement, le porno ça date pas d’hier, et même quand les romains n’avaient pas internet et de téléphones portables, ils y avaient déjà accès. Tu ne nous crois pas ? Lis la suite, ça pourrait te surprendre !
Du porno dans l’antiquité ?
Eh oui, on ne dirait pas comme ça, mais nos ancêtres romains, grecs, perses, indiens et chinois ont inventé le porno. Chez les romains et les grecs, on retrouve des peintures et des sculptures qui représentent des fantasmes « oléolé » mais aussi des scènes de sexe. Bon ok, ces représentations ne sont pas très féministes : elles sont souvent faites par des hommes pour des hommes. Mais les historiens ne sont pas d’accord : s’agit-il de rappeler les interdits ou alors de se mettre en appétit sexuel ? Seuls les grecs et les romains ont la réponse, pas sûr qu’ils nous la donne !
A la même époque en Chine et en Inde on trouve des représentations très libres de la sexualité aussi bien dans des livres que gravées sur la surface des temples. Pour eux, à l’époque, la sexualité est sacrée, c’est pourquoi elle y est représentée.
Moyen Age et Renaissance : le porno oui, mais caché
Au Moyen Age la sexualité fait encore partie de la vie de tous les jours, elle n’est pas taboue ou cachée. Ce n’est qu’au moment où les religions deviennent de plus en plus importantes que la sexualité (et tout ce qui touche au corps) va devenir un peu plus réglementée. Voire carrément surveillée par la communauté religieuse par divers moyens.
Pour contrer tout ça, et comme tout ce qui est interdit attire, les images et les récits pornographiques sont bien loin de disparaître ! Seulement, c’est un peu plus caché et parfois mêmes certains textes sont codés ! Plusieurs auteurs vont s’y essayer, comme Diderot par exemple. C’est ce qu’on appellera plus tard la littérature « Libertine » du XVIIIème siècle.
Le plus connu de ces auteurs est le Marquis de Sade. Ce qu’il écrit n’est pas toujours une peinture douce et sentimentale de la sexualité, au contraire, ce sont plutôt des rapports sexuels violents allant parfois jusqu’à la mort. Ce qu’on retient de ses ouvrages c’est cette sexualité taboue, interdite où le plaisir devient coupable. D’ailleurs, tu as peut être fait le lien, mais le mot sadique vient du marquis de Sade et de la sexualité dite « sadique » qu’il a décrit.
Les années folles, le début des images porno ?
Après la Première Guerre Mondiale (oui on fait un grand saut dans le temps !) et ses années sombres, on retrouve une société qui petit à petit se libère et devient de plus en plus ouverte, notamment à la pornographie. Une littérature porno commence à émerger et de nombreux auteurs connus lui donne un petit coup de pouce, on peut dire que ça fait le buzz !
Arrivent ensuite petit à petit la photographie puis le cinéma et on voit apparaître les premières images pornos telles qu’on les connait aujourd’hui.
La révolution sexuelle : la création du « X »
Les années 60-70 sonnent (théoriquement) la fin des interdits sexuels, certains hippies se promènent nus dans les festivals de musique et la sexualité se décomplexe. Le porno a le vent en poupe !
C’est en Suède que les premiers films pornos sont produits. Avec les révoltes étudiantes en 1968, les jeunes manifestent avec pour slogan « il est interdit d’interdire », les films pornographiques sont alors autorisés dans certains cinémas mais de nombreuses restrictions encadrent leur diffusion. Très vite, on interdit, entre autres, aux mineurs d’y assister. Puis, rapidement, les gouvernements tentent de canaliser, parfois même de museler, la liberté sexuelle grandissante. En France, on classifie les films pornos de X, ce qui empêche la diffusion des films au grand public et complique la production de ces films.
Internet : un porno sans filtre
Avec l’arrivée d’internet le côté un peu caché et discret du porno disparaît peu à peu. On peut avoir accès plus que facilement à des films, images, récits pornographiques non réglementés.
C’est aussi le royaume du secret. L’industrie du X permet une consommation totalement privée de ces images et ça rapporte beaucoup de sous aux producteurs. D’ailleurs, grâce à internet on connait de mieux en mieux les goûts des consommateurs et on spécialise les films dans différentes catégories. La pornographie prend de multiples visages car elle s’adapte aux fantasmes de ses consommateurs et peut parfois donner naissance à des courants plus ou moins violents ou plus ou moins étranges.
Les réseaux sociaux : dernière conquête du porno
Qui dit nouvel outil, dit nouvelle appropriation du porno ! En effet dès qu’un nouvel outil est créé (appareil photo, première caméra, minitel, ordinateur, téléphone portable…), le porno y trouve rapidement sa place.
Les réseaux sociaux ouvrent aujourd’hui toujours plus de possibilités d’avoir accès au porno, mais aussi de s’informer sur sa fabrication et son éthique. De plus en plus de comptes militent pour un porno plus réaliste et pas seulement une peinture surdimensionnée et maquillée de la sexualité. Certain(e)s dénoncent la pornographie produite par des hommes pour des hommes pour proposer du porno féministe où la femme n’est plus seulement un objet qui répond aux désirs de l’homme, mais où elle est respectée dans son intégrité et dans son désir.
On voit aussi avec l’arrivée des réseaux sociaux l’expansion des Camgirls/Camboys, ces travailleur(se)s du sexe qui se filment devant leur écran contre rémunération. A mi-chemin entre la pornographie et la prostitution, ces personnes s’exhibent en direct en répondant aux demandes des personnes qui regardent.
Le porno se renouvelle sans cesse et il est partout : dans les pubs, dans les films, dans les séries… Les corps parfaits, sans poils, les positions à connotation sexuelle de plus en plus inventives et extrêmes sont de plus en plus banales. Mais attention ! IRL ça ne fonctionne pas toujours comme dans les pornos, (et heureusement) ! Faire l’amour, ce n’est pas tourner dans un film X !
😉