J’ai le mal du pays
Que tu viennes d’arriver dans un nouveau pays, prêt-e à te lancer dans tes études, à explorer, à faire des rencontres, bref gonflé-e à bloc, ou que tu sois sur place depuis déjà plusieurs semaines, il peut arriver que des ressentis désagréables viennent peu à peu se mêler à ton excitation initiale. Tristesse, angoisse, sentiment de solitude… le manque est là !
Ce que je laisse derrière moi
Le manque concerne d’abord les personnes que tu ne peux pas voir comme tu le souhaiterais. Ton ou ta chérie : on a beau s’envoyer des messages tous les jours et s’appeler régulièrement, pas facile de gérer l’amour à distance ; parfois au manque s’ajoutent même un peu de jalousie et de peur (“Qu’est-ce qu’il fait en ce moment ? Est-ce qu’il pense à moi ?”).
Ta meilleure pote ou ton confident : alors qu’il te suffisait de traverser la rue pour se retrouver et refaire le monde, il y a maintenant des centaines de kilomètres entre vous !
Tes parents, tes frères et sœurs : ils ont beau t’énerver parfois, le petit film du dimanche soir en famille, c’est quand même bien sympa, non ?
Parfois les choses qui vont le plus te manquer sont celles auxquelles tu t’attends le moins : tu peux te surprendre à regretter ton coloc’ qui ne fait jamais le ménage et met sa musique trop fort, ta mère qui te dit de « l’appeler quand tu es bien arrivé-e » ;-)… La distance crée parfois des surprises !
En effet, tu laisses aussi derrière toi tout une “ambiance” et un quotidien auxquels tu es habitué-e :
– Tes “espaces” préférés. Ta chambre toute cosy dans laquelle tu peux te réfugier quand tu as envie d’être seul-e, de penser, de rêver (avec l’oreiller qui te permet de t’endormir en quelques minutes, ton ordinateur qui contient toute ta vie, tes livres favoris). Mais aussi le QG où tu as l’habitude de retrouver tes potes ; la petite boutique où tu chines pour parfaire ton look…
– Tes moments repères. Tes petites habitudes de la semaine, les occasions que tu loupes (“leur vie continue pendant que je ne suis pas là..!”), mais aussi certaines dates qui peuvent être particulièrement sensibles : par exemple les périodes de fêtes ou les anniversaires.
Ce que je vis sur place
Ton ressenti sera aussi influencé par ce que tu vis dans ton nouvel environnement. Le manque peut apparaître lorsque ton quotidien ne ressemble pas à ce que tu imaginais et qu’il ne te satisfait pas complètement. Même si tu as bien planifié ton voyage et géré tous les aspects concrets (logement, scolarité, santé, etc.) une fois sur place il peut se présenter des imprévus qu’il va falloir gérer.
Arriver dans un pays, c’est aussi se confronter à beaucoup de nouveautés d’un coup : nouveau lieux (“mais où est la fac ?”), nouveaux trajets (“j’arrête pas de me tromper de bus”), nouvelles relations (“pas aussi simple qu’avec les potes que je connais depuis la primaire !”), voire l’adaptation à une autre langue (“je croyais gérer, mais avec son accent je ne comprends rien”), sans compter les différences culturelles (“j’arrive pour le petit dej’ et on me sert des flageolets à la tomate sur une tartine !”)… Gare au choc !
Un temps d’adaptation peut être nécessaire pour digérer tout ça. Et comme tu n’as pas ton meilleur pote pour te rassurer, ou la petite soirée en famille pour décompresser… tu peux te sentir un peu seul-e. Surtout au début ! Pas facile de faire de nouvelles rencontres. Parfois on croise une personne ou un groupe avec qui ça colle tout de suite, parfois il va falloir s’armer de patience pour trouver un ou une camarade. A ces difficultés d’intégration peuvent s’ajouter une peur de l’échec, des angoisses, des doutes… “Je n’aurais jamais dû partir, je ne suis pas du tout prêt, je vais tout rater !”.
Lutter contre le manque ?
Première étape : s’autoriser à ressentir tout ça ! Oui, pendant 6 mois tu n’as parlé que de ton départ ! Oui, tu as saoulé tous tes proches avec ça ! N’empêche qu’une fois sur place, tu peux être ambivalent-e, douter, te sentir triste, bref avoir besoin de soutien et de réconfort. Tu as donc le droit de solliciter tes proches ou tes nouvelles connaissances pour t’aider.
Ensuite, pas mal de choses peuvent être mises en place pour rendre ce manque plus gérable :
– Avoir un forfait en béton pour garder contact avec tous ceux qui te manquent. Avec les smartphones internet, plus besoin d’attendre : les mails, textos, appels ne remplacent pas forcément un bon câlin, mais font quand même du bien.
– Planifier des sessions Skype avec ses potes. Tes amis se réunissent ? Pourquoi ne pas en profiter pour les contacter, prendre de leurs nouvelles, et partager quelques fous-rires pour regonfler ton moral !
– Organiser la venue de ton amoureux-se ou de ta famille pendant une période de vacances ou de fêtes : ça peut être l’occasion de leur faire découvrir ta nouvelle vie, donc d’en faire ressortir tous les aspects positifs.
– Parler avec d’autres étudiants étrangers qui vivent la même chose. Tu n’es certainement pas le seul à vivre le mal du pays. En plus ça peut créer des rapprochements et pourquoi pas le début d’une belle amitié.
– Trouver de l’aide sur place en identifiant les interlocuteurs qui peuvent t’offrir leur soutien. Les membres de ta famille d’accueil, tes colocs Erasmus, un prof en qui tu as confiance… A moins d’être perdu au beau milieu de la jungle amazonienne, il y a de grandes chances pour que des personnes soient là pour toi !
– Contacter Fil Santé Jeunes bien sûr. Par mail dans l’espace « Pose tes Questions », par chat’ ou par Skype, nous sommes là pour toi !
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