J’ai testé…. la triche
Cette histoire remonte à quelques années mais je m’en souviens très bien. C’était pour un contrôle d’histoire-géo. Toutes ces dates, tous ces événements, tous ces noms propres… je me perdais à chaque fois que je relisais mon cours. J’ai donc une idée : noter sur un tout petit bout de papier quelques dates et lieux importants du chapitre. Allez cette fois-ci tant pis, je vais tricher.
Opération : 20/20 !
Me voilà investi d’une mission secrète. Je ressens alors beaucoup d’excitation en réfléchissant à la manière de le dissimuler dans mes affaires (la réserve du taille-crayon semble être l’endroit idéal) et en construisant ce dispositif. D’un coup me voilà absorbé dans cette activité, je suis à 100% à ce que je fais. Je ne vois pas le temps passer, et à la fin je me rends compte que j’ai pu synthétiser mon cours pour écrire l’essentiel. Cet exercice aura permis, d’une manière un peu détournée, à me mettre au travail, à m’intéresser à ce que je lisais, parce que ça avait du sens sur le moment. J’avais un objectif en tête et je voulais y arriver. Une certaine créativité mise au service du cours d’histoire-géo m’aura permis d’être concentré dans mon travail. C’était presque une première.
Ça passe ou ça casse
Le jour de l’interrogation, j’ai du mal à rester en place. Les heures qui précèdent le contrôle je ne suis pas vraiment attentif en cours, je suis à la fois stressé et impatient. Puis vient le moment de s’installer, de ranger ses affaires pour qu’il ne reste que la trousse (ouf !) sur la table. Le professeur distribue les copies… et ça démarre. L’opération triche se passe bien mais il faut être rapide, précis, efficace. Au final j’ai regardé mes notes cachées davantage parce que j’avais prévu de le faire que parce que je ne savais pas la réponse. Parce que oui, mon cours je le connaissais ! J’ai même pu aider mon voisin qui bloquait sur quelques réponses, en tournant plus ou moins discrètement ma feuille vers lui. Je ne le connaissais pas et ça a été l’occasion lors de la pause après, de discuter avec lui.
Tricher…et assumer
Seulement l’histoire ne s’arrête pas là, une semaine plus tard le professeur me convoque à la fin du cours. Ne me doutant de rien, je vais le voir, lorsque j’aperçois sur son bureau….mes notes de triche. J’ai alors la sensation que le sol se dérobe sous mes pieds, mince je suis démasqué ! Il m’explique qu’il a récupéré le papier par terre à la fin de l’interrogation, il a donc du tomber quand je rangeais mes affaires. Une rapide comparaison lui a permis de reconnaître mon écriture. Je ne peux pas me défiler, c’est le moment d’assumer. Alors que je m’attendais à deux heures de colle sans discussion, j’ai été surpris par la réaction du prof. Il cherchait à comprendre pourquoi j’avais fait ça, il m’incitait à comprendre ce qui m’avait poussé à faire ça. Il semblait déçu, j’avais l’impression d’avoir trahi sa confiance, d’avoir fait quelque chose qui ne me correspondait pas vraiment. J’ai eu malgré tout le sentiment d’avoir eu un échange sincère, d’avoir vécu un moment qui m’a responsabilisé en quelque sorte. L’échange avec le CPE était beaucoup plus froid et jugeant, j’avais la gorge nouée. Les heures de colle m’ont permis de réfléchir à tout ça !…
Apprendre à tricher ou tricher pour apprendre ?
Je retiens de cette expérience que tous les efforts que j’ai pu mettre à tricher, m’auront aussi aidé à apprendre mon cours. Mais alors quoi, il faut forcément tenter de tricher pour bien connaître son cours ? Non évidemment ! Mais il faut pouvoir trouver un moyen de rendre tes cours plus vivants, plus concrets, plus accessibles, à toi de trouver ta méthode (si possible sans triche).