Je suis orphelin
Tu as certainement déjà entendu le mot orphelin, peut-être même que cela te concerne de près. Perdre un de ses parents quand on est enfant ou adolescent cela peut arriver, même si ça semble « contre-nature ». Comment vit-on son adolescence avec un, ou deux parents en moins ?
C’est quoi être orphelin ?
On peut avoir perdu son père et sa mère, ou l’un des deux. Nos parents ne sont pas forcément décédés, ils peuvent avoir disparu ou nous avoir abandonné.
Toutes les situations ne sont pas les mêmes, par exemple si tu as des frères et sœurs ou si tu es enfant unique, ou encore si tu as une grand-mère qui peut s’occuper de toi ou non. Selon ces différentes situations ton quotidien ne sera pas le même.
D’où je viens ? Qui je suis ?
Tu connais certainement le proverbe « pour savoir où l’on va il faut savoir d’où l’on vient ». Quand on est adolescent, la question des origines est souvent présente dans ce moment de construction : « de quel pays je suis originaire ? Que faisaient mes grands-parents ? Comment j’étais quand j’étais petit-e ? De quelle couleur sont les yeux de ma mère ? Mon père a-t-il le même caractère que moi ? ». Etc….
Être orphelin à l’adolescence pourrait alors donner une sensation de manquer d’un socle sur lequel prendre appui. Mais les parents ne sont pas les seuls adultes sur lesquels on peut compter et qui nous aiment. Cela peut être un grand-père, une marraine, une éducatrice…
Et pour en savoir plus sur tes origines, à l’image d’un puzzle, ce sera peut-être à toi d’assembler les pièces : un membre de ta famille, un livret de famille, des affaires qui appartenaient à tes parents… pourront t’aider à mieux connaître ton histoire
Comment ça se passe avec les autres ?
Le regard des autres à l’adolescence est parfois difficile. Lorsqu’on est orphelin on peut avoir peur d’être considéré comme un « sans famille ». A la rentrée on redoute la question des copains ou même des professeurs, « tes parents, ils font quoi comme métier ? ».
Ces questions ou remarques des copains peuvent nous mettre en colère, nous gêner, nous déprimer… On peut même avoir peur que les autres soient mal à l’aise, et surtout on n’a pas envie d’inspirer de la pitié.
En tant qu’ado orphelin, on peut également ressentir de la jalousie vis-à-vis du copain qui part à chaque vacance avec ses parents, ou de la copine qui raconte comme elle s’entend bien avec sa mère. On peut même être jaloux de ceux qui se disputent avec leurs parents ! Et c’est normal, parce qu’ils viennent nous rappeler qu’on n’en a pas.
Parfois expliquer tout simplement aux autres ce que tu vis, et répondre à certaines de leurs questions, leur évitera d’être trop curieux et leur permettra aussi de faire plus attention à ce que tu peux ressentir.
« Mais si j’ai pas de parents, qui s’occupe de moi ? »
Si tu es orphelin de tes deux parents, une “tutelle” est ouverte. Le juge des tutelles organise un conseil de famille et nomme un tuteur pour l’enfant, qui sera l’interlocuteur du juge. Deux possibilités de placement sont alors possibles.
1- Tu es placé-e chez un membre de ta famille jusqu’à tes 18 ans (grands-parents, tante ou oncle. Plus rarement des amis ou le parrain / marraine).
2- Si ta famille ne peut pas ou ne veut pas t’accueillir, tu es pris-e en charge par l’institution qui s’appelle l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Tu deviens alors pupille de l’état. La mission de l’ASE c’est la protection de l’enfance, il en existe dans chaque département français. L’ASE proposera alors différents modes d’accueil :
– Les familles d’accueil : tu intègres une famille et habites chez eux. Il peut y avoir parfois d’autres enfants. Cela peut être provisoire ou à longue durée.
– Les foyers ou les Maisons d’Enfants à Caractère Social (MECS) : ce sont des lieux d’accueil pour les mineurs. C’est un peu comme un internat sauf que tu ne vas pas à l’école sur place. Tu vis alors en communauté avec d’autres jeunes et l’encadrement est fait par les éducateurs.
Différents interlocuteurs peuvent être là pour toi et t’accompagner au quotidien :
– L’assistant social : il sera le professionnel à qui t’adresser pour toutes les démarches administratives. Il pourra faire le lien entre tes différentes prises en charge et t’expliquer quelles sont les aides (financières, éducatives ou autres) auxquelles tu as droit.
– L’éducateur : il sera un accompagnateur au quotidien, qui te propose au sein d’une équipe un projet spécialisé. D’une certaine manière il s’assure de ton épanouissement.
– Le psychologue : que tu sois orphelin de tes deux parents ou d’un seul, une prise en charge psychologique est essentielle. Trouver du soutien, des réponses, t’accompagner dans le deuil, avoir un espace pour déposer toutes tes émotions : tristesse, colère, incompréhension peut s’avérer nécessaire. Le psychologue est un professionnel qui peut t’accompagner dans cette période difficile et t’aider à trouver du réconfort.
– Le juge des enfants : il est le responsable de la protection des enfants mineurs, c’est lui qui prononce les mesures éducatives.
Les orphelins dans la littérature ou le cinéma sont souvent des héros, des enfants qui vivent des aventures extraordinaires. Vivre très jeune le décès ou l’abandon de ses parents est un événement important qui peut être très douloureux. Mais même les super-héros orphelins, tels que Batman et Spiderman, travaillent en équipe quand ils ont besoin d’aide. Alors toi aussi, n’hésite pas à demander du soutien, de la protection et du réconfort à ton entourage.
Waouh alors la un sujet qui me touche en plein dans le mile. À l’âge de 8 jours j’ai été prise par les services sociaux. Des ce moment là et jusque mes 1 an et demi je suis allée dans une pouponnière. Ensuite je suis aller dans ma 1ere famille d’accueil jusque mes 10 ans. Et suite au CD de ma 1ere assistante maternelle j’ai du aller dans une 2nd famille d’accueil. Mon papa ne m’a pas reconnu lors de ma naissance. J’ai une vraie soeur. Une demi grande soeur une démi petite sœur et un démo petit frère. Nous sommes tous de la même maman mais pas du même papa. Seule moi et ma grande soeur n’avons pas été reconnu lors de notre naissance. Durant 21 ans j’ai été prise en charge par ce qu’on appel l’ASE. En effet quand je suis rentrée en primaire et cela m’a suivi jusqu’au lycée, je me sentais très très différent e des autres. Mais quand est arrivé la période d’adolescence alors la c’était fini j’étais complètement perdue. Ma mère est décédée j’avais même pas 15 ans. Ça a été un moment très très difficile à surmonter. Durant des mois et des années j’ai été remplie de haine de colère etc… À l’heure actuelle depuis son DC en 2006 je me rends compte que je n’ai pas encore forcément fait son deuil. Il y a des jours ou j’ai envie de mourir plus envie de faire partie de se monde. L’envie de tout quitter en me disant de toute façon à qui je vais manquer ?! Q personne !!! Alors qu’on arrêtent de me retenir sur cette putain de terre. Combien de fois en ce moment chaque soir au moment de dormir je pleur et j’ai envie de mourir. L’envie de faire TS sur TS jusqu’à ce que j’arrive à me donner la mort.
Bonjour,
Tu nous fais part d’une situation qui te met à mal et provoque un profond mal-être. Nous t’invitons à nous contacter pour que nous puissions chercher ensemble ce qui pourrait t’aider. Il est important que tu ne restes pas seule. Pour une réponse individualisée de l’équipe Fil Santé Jeunes, tu peux nous joindre dans notre espace confidentiel : « Pose tes questions » ou nous appeler au 0800 235 236, la ligne est anonyme et gratuite. Nous sommes ouverts tous les jours de 9h à 23h.
Si tu souhaites l’avis et le témoignage d’autres jeunes tu peux également poster un message sur notre forum.
L’équipe Fil Santé Jeunes
Vous êtes ignoble, il vous fait part de son mal être, et je le comprends car je suis dans la même situation depuis des années.
Tout ce que vous lui répondez c’est d’aller se faire foutre à travers un vieux message automatique, que vous n’avez même pas pris soin de personnalisé.
Vous venez de démontrer pourquoi les gens comme lui et moi devenons vous: vous en êtes la source. Lorsque l’on vous dit que l’ont se sent seul, vous vous dégagez du problème en déshumanisant au possible vos réponses, comme pour vous rassurez que vous avez bien fait VOTRE travail. Voilà le souci, vous ne vous souciez que de vous même en réalité, même quand quelqu’un vous demande de l’aide.
Mais pour l’entendre et le percevoir, encore faut-il posséder un minimum de sensibilité, ce dont vous manquez terriblement.
Bonjour,
Tu sembles très en colère. Il arrive qu’un message ne soit pas à la hauteur de nos attentes. Mais cela ne signifie pas que l’équipe Fil Santé Jeunes n’a pas été attentive et sensible au mal être évoqué. Cependant, nous n’échangeons jamais dans l’espace commentaire car celui-ci n’est pas adapté. Nous proposons des espaces sécurisés tel que les mails dans l’espace “Pose tes questions”, le 0800 235 236 ou le chat’ (anonymes et gratuits) pour parler des sujets aussi sensibles que ceux évoqués dans le message dont tu parles. Il nous semble en effet important d’avoir un peu de temps et d’espace pour pouvoir faire les choses bien.
Nous espérons que tu pourras toi aussi trouver une oreille attentive et que tu puisses être entendue dans ce que tu as traversé.
Prends soin de toi.
L’équipe Fil Santé Jeunes