Un de mes parents est malade
Physique ou mentale, chronique ou passagère, la maladie d’un parent laisse rarement indifférent. C’est toute la famille qui la subit, chacun à sa manière. Si ton parent souffre d’une maladie physique, tu nous diras sûrement que ce n’est pas pareil qu’une maladie mentale, et tu auras raison ! Chaque maladie a ses particularités et n’aura pas les mêmes répercussions sur les proches. Ce qui est sûr, c’est que la maladie n’affecte pas uniquement celui qui en souffre.
Un quotidien chamboulé
Dans la famille, les rôles peuvent s’inverser quand un parent est malade. Aller lui acheter ses médicaments, lui faire les courses et à manger sont autant de responsabilités qui peuvent t’être confiées. On dit parfois que l’enfant est « parentifié » par la maladie de son parent, comme s’il devenait un parent pour son propre parent. La relation enfant-parent est forcément transformée par la maladie qui crée une nécessaire complicité entre toi et ton parent.
Certaines maladies peuvent obliger ton parent à se rendre à l’hôpital pour faire des examens médicaux. Aller lui rendre visite et le voir affaibli par certains traitements, c’est dur. Ton entourage peut t’aider à surmonter ces moments compliqués. Etre séparé de son parent n’est jamais facile, surtout quand on le sait sur un lit d’hôpital. Mais dis-toi qu’il est entre de bonnes mains. La médecine fait de grands progrès.
La maladie ça prend la tête
La maladie d’un parent peut faire émerger de nombreuses émotions et pensées qui peuvent te paraitre étranges. Elle fait peur car elle transforme le parent et interroge l’avenir. Face à la maladie, tu peux ressentir un fort besoin d’aider ton parent et en même temps avoir des pensées négatives envers lui. C’est ce qu’on appelle l’ambivalence. Mais il ne faut pas en avoir peur car elles sont tout à fait normales.
Voir son parent affaibli par la maladie ne va pas de soi. Les transformations du corps qu’elle peut entraîner peuvent faire peur car on ne reconnait plus le parent « d’avant ». Tu as le droit d’être nostalgique de ce parent d’avant. Tu peux aussi ressentir de la honte d’avoir un parent « différent », ou bien être énervé contre lui parce qu’il n’est pas « normal ». Mais cela ne veut pas dire que tu es quelqu’un de méchant. Quand on vit de telles périodes, l’esprit met en place des défenses pour se protéger. Ce genre de pensée en fait partie.
Tu as besoin de comprendre
Si personne ne te dit rien de la maladie de ton parent, tu peux t’imaginer plein de choses qui seront sûrement fausses. Même si les parents ne te disent pas tout, tu as le droit d’être au courant. Parfois, les parents ne veulent pas parler de certaines choses trop difficiles pour eux.
La maladie peut bouleverser toute la famille et l’empêcher de t’expliquer ce qu’il se passe. Faute de pouvoir en parler, il peut être difficile pour toi de gérer l’absence de réponse. Tu peux alors être mis à une place particulière. Mais il est important que tu puisses avoir les réponses aux questions que tu te poses. N’hésite pas à discuter avec les professionnels de santé que tu peux croiser, ils sont aussi là pour toi si tu as des questions.
La maladie chamboule mais il ne faut pas oublier que ton parent, même malade, reste ton parent. Les rapports que tu as avec lui ont peut-être changé à cause de cette maladie mais il reste une personne à qui tu peux te confier. Autorise toi à lui parler de ce qui compte pour toi, tu ne le rendras pas plus malade pour autant.
Sais-tu qu’il existe une association des jeunes qui aident un parent malade ? Pour en savoir plus, nous t’invitons à lire l’interview de l’association JADE et regarder cette vidéo réalisée par des jeunes aidants :