La sodomie

Entre tabou, dégoût, peur d’avoir mal, excitation et grande envie, la sodomie génère des réactions très variables selon les personnes. C’est une pratique qui ne date pas d’hier et qui te questionne peut-être.  

Le sodomie est sur-représentée dans la pornographie, mais selon les statistiques, seulement 10% des femmes de moins de 30 ans la pratiquait régulièrement en 2019, ainsi, elle n’est ni obligatoire ni aussi anodine que le prétend la pornographie.  

 La sodomie c’est quoi ? 

C’est une pratique sexuelle qui consiste en une pénétration anale par le partenaire sexuel, avec son pénis ou un sex-toy.  Elle doit être désirée par les deux partenaires. Si elle est forcée, c’est un viol, donc un crime puni par la loi. 

Comment s’y prendre ? 

La sodomie doit être préparée sinon elle peut être douloureuse. En effet, le sphincter anal est étroit (plus étroit que le vagin, ce qui peut procurer plus de sensations) et la pénétration peut entraîner des blessures. Contrairement au vagin, l’anus ne se lubrifie pas naturellement. Il va donc falloir utiliser des lubrifiants adaptés. La pénétration doit ensuite se faire progressivement. Pour la faciliter, il faut que les partenaires soient détendus et en confiance. L’important est d’être doux et à l’écoute de l’autre. 

Quelles positions ? 

Tout est possible ! Le plus important est de ne pas avoir mal et de se donner du plaisir mutuellement. En cas de douleur, le mieux est de se le dire et de changer de position ou arrêter. L’inquiétude peut, surtout au début, provoquer une contraction musculaire et douloureuse. Là encore, la communication avec l’autre permet d’éviter les douleurs. Il faut se guider l’un l’autre tout au long du rapport afin qu’il soit agréable. 

La sodomie est-elle “obligatoire” ? 

Une seule réponse à cette question : NON ! Chacun a ses raisons pour la refuser ou l’accepter. Il faut donc respecter les réticences de l’autre, ses craintes voire son impossibilité à simplement concevoir cette pratique. Contrairement à certaines idées reçues, un rapport sexuel peut être tout à fait satisfaisant même sans sodomie, même sans pénétration. Il existe mille façons de se faire plaisir ! 

Est-ce propre ? 

L’hygiène peut être importante pour certains. Une pénétration anale ne peut être suivie d’une pénétration vaginale qu’à la condition de s’être lavé soigneusement ou d’avoir changé de préservatif (même s’il n’y a pas eu d’éjaculation) pour éviter tout risque d’infections. Certain.es procèderont à un lavement préalable de la zone anale pour éviter « les mauvaises surprises », à l’aide d’une poire médicale ou poire anale. 

Peut-on tomber enceinte ? 

Le colon et l’anus ne sont pas reliés à l’appareil reproducteur, il n’y a donc pas de risque de grossesse. Cependant, sans préservatif, le sperme peut couler de l’anus jusqu’au vagin, favoriser la remontée des spermatozoïdes vers l’utérus et engendrer une grossesse et ce, même si la femme est encore vierge… Il faut donc utiliser des préservatifs pour éviter les risques ! 

Avec la langue ? 

Stimuler l’anus avec la langue est également une pratique sexuelle. Cela s’appelle un anulingus (ou anilinctus). Pour des questions d’hygiène, il est préférable que l’anus soit nettoyé. Appelée aussi « feuille de rose », cette pratique comporte un risque de transmission d’infections sexuelles relativement limité, mais qui n’est pas complétement nul.

Quels sont les risques ? 

L’anus est une zone fragile et la muqueuse rectale est fine. La sodomie est une pratique qui expose tout particulièrement les partenaires au risque de développer une IST si l’un des deux est contaminé… Pour éviter des microcoupures et donc des saignements (qui sont des portes d’entrées aux virus), la pénétration doit se faire en douceur. Les IST sont présentes dans les substances sexuelles et pour certaines dans le sang (comme pour le VIH par exemple). Pour éviter les infections sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées, nous l’avons dit et le répétons : l’utilisation du préservatif pour la sodomie et d’une digue dentaire pour l’anulingus est INDISPENSABLE ! Ces protections sont à utiliser particulièrement si vous ou votre partenaire ne connaissez pas votre état de santé. Avant d’enlever la protection, un test s’impose en allant au CeGIDD (Centre Gratuit d’information, de Dépistage et de Diagnostic).
De plus, le rectum contient de nombreux germes risquant d’entraîner des infections urinaires chez les deux partenaires. L’anus étant plus étroit que le vagin, Il y a beaucoup plus de frictions et celles-ci peuvent fragiliser le préservatif et conduire à des déchirures. Il faut donc utiliser un lubrifiant à base d’eau. Il est possible de s’en procurer dans les supermarchés au rayon préservatif ou dans les pharmacies. Il est aussi important de préparer cette zone par des caresses pour permettre qu’elle « s’ouvre » un peu. Bien-sûr, si la personne se force ou qu’elle a peur elle aura tendance à se contracter. 

Et si ça ne marche pas ? 

Si c’est douloureux ou si cela ne rentre pas, pas de panique. Vous pourrez réessayer plus tard, si vous en avez envie. Il existe beaucoup d’autres façons de se faire du bien  ! En aucun cas, comme pour toutes les pratiques sexuelles, il ne faut se forcer à le faire si on ne le veut pas. Il est important d’être à l’écoute de son corps et de celui de l’autre. Si on a peur, si on veut juste faire plaisir à l’autre ou si on trouve ça dégoutant, on peut dire non ! Il y a beaucoup d’autres choses à explorer en attendant de savoir si on en a vraiment envie ou pas. Dans tous les cas, la douceur, le respect et la communication sont souvent les clés de la réussite !