Demi-frères et demi-soeurs, c’est le bonheur ?
Avoir des frères et sœurs c’est super et… galère à la fois. Chacun pourra en témoigner. Mais avoir des « demi-frères et sœurs », voire des « quart de frères et sœurs », voire encore des « faux demi-frères et sœurs »… Ça donne quoi ?
Parfois, c’est dans des situations douloureuses qu’on peut se retrouver avec ces nouveaux venus (à la suite d’un divorce, d’une séparation, d’un deuil…). Dans ces cas-là, on n’est donc pas toujours disposés à les accueillir et à leur donner leur chance car on peut les percevoir comme des intrus qui viennent confirmer que la séparation des parents a bien eu lieu. Ce qu’on peut se dire pour se consoler, c’est qu’ils ont vécu la même chose : leurs propres parents se sont séparés. Vous avez donc un vécu commun qui peut, parfois, aider à mieux s’entendre.
Demi-frères et sœurs ayant un même parent
On pourrait croire que c’est la configuration la plus facile, or elle peut être la source de beaucoup de jalousies, de peurs, de revendications. On peut avoir l’impression que le bébé tout juste né accapare toute l’attention du nouveau couple, on peut se sentir lésé ou moins aimé, on peut avoir du mal à trouver sa nouvelle place dans la famille, on peut se dire que si son père ou sa mère a choisi d’avoir un autre enfant avec son ou sa nouvelle compagne c’est qu’il ou elle n’était pas content de nous… Bref notre imaginaire a tendance à être très prolifique dans ces moments-là.
Ce qui est sûr, c’est que l’amour de vos parents est toujours intact, même si vous le percevez moins. Ce nouveau demi-frère ou cette nouvelle demi-sœur a en elle quelque chose qu’elle partage avec vous : un patrimoine génétique donc des ressemblances, une inscription dans la famille, une histoire commune à la vôtre car vous avez un parent en commun. Et puis surtout, il n’est coupable de rien : son arrivée est le choix de ses parents, il ne faut pas se tromper de « coupable ». Si vous avez des griefs à exprimer, c’est aux parents qu’il faut les formuler, ça peut être ainsi le début d’un dialogue qui pourra dénouer la situation.
« Faux » ou « quart » de demi-frères et sœurs
Par ces termes pas très élégants, on a l’habitude de nommer les enfants de la belle-mère ou du beau-père qu’elle ou il a eu de sa précédente relation. La langue française n’a pas de vocabulaire adapté à cette situation, d’où ces inventions plus ou moins réussies.
Cette configuration a de particulier qu’elle « impose » de cohabiter avec des pairs qu’on n’a pas choisi et avec qui on doit partager le quotidien et les parents. Il n’y a aucun lien familial réel, il est construit de toute pièce au moment où le couple parental se forme. C’est une particularité que certains d’ados ont du mal à envisager et à comprendre. C’est normal car on se retrouve à partager une certaine intimité avec des enfants que l’on considère comme des « étrangers ». Ce sentiment peut être accru lorsque que le dimanche soir arrive, et qu’il faut partir en laissant ces enfants étrangers rester chez son parent. Ou encore lorsqu’on a l’impression que la belle-mère ou le beau-père favorise ses propres enfants plutôt que l’ensemble de la fratrie. Mais dites-vous que ces faux demi-frères et sœurs vivent la même chose que vous, ils ressentent sûrement les mêmes malaises et ont les mêmes revendications. Alors pour quoi ne pas essayer de s’entendre et de se soutenir ?
Galère supplémentaire ou recomposition heureuse, qu’est-ce qui fait la différence ?
Il faut du temps, et beaucoup de bonne volonté partagée, pour que chacun puisse trouver sa place et s’y sentir bien. On n’est pas obligé de s’aimer, mais il faut se respecter les uns les autres. D’autres éléments peuvent contribuer à ce que cette fratrie recomposée soit plus agréable que pesante :
- La qualité du dialogue avec le parent concerné, et le fait d’être rassuré sur la place que l’on garde dans son cœur. Ne pas hésiter à aborder la question… et à réclamer des câlins supplémentaires !
- Les relations avec l’autre parent du couple ; si on est allergique à sa belle-mère, il y a des chances pour qu’on ne déborde pas d’envie de faire une place à ses enfants présents ou futurs. Normal… mais là aussi, la solution passe par le dialogue.
- Le fait de voir les choses du bon côté : se retrouver à plusieurs enfants ça peut permettre de créer des alliances, d’obtenir des parents une confiance plus grande, de s’entre-aider face aux parents mais aussi pour les devoirs, les amours, les amis…
Les familles recomposées « qui fonctionnent » existent. Deux fois plus d’occasions de partager complicité et confidences, de découvrir des choses nouvelles, de faire des fêtes, de se construire des souvenirs, parfois pour la vie. On se découvre frères et sœurs de cœur…