Dire non
Au premier abord, le non est associé à l’opposition, au rejet alors que le oui peut sembler plus séduisant, plus poli. C’est vrai d’ailleurs qu’il n’est pas toujours facile de s’entendre dire non ! Le oui et le non viennent poser la question du choix. Or choisir c’est renoncer et c’est là que l’affaire devient complexe car parfois on aimerait bien tout avoir ou pouvoir être partout en même temps et se passer de cette étape décisive du choix.
Quand on n’ose pas dire non à l’autre
C’est peut-être parce que l’on a peur de le blesser, de déplaire, d’être exclu, ou surtout de ne plus être aimé.
A son super pote, par exemple, qui nous invite à la énième soirée alors que l’on est fatigué, on peut facilement succomber au oui de peur de perdre son amitié, même si intérieurement on a très envie de dire non.
Ou bien dans un groupe de copains quand on craint de passer pour un « naze » si on ose dire non à un verre d’alcool par exemple.
Avec les parents aussi, pas toujours évident de leur dire non, « ce sont eux qui nous hébergent et prennent soin de nous » ! Mais ce serait finalement une façon de se démarquer petit à petit d’eux, de se différencier, et de prendre des distances. Pas si simple…
Avec son amoureux-se, dire non peut également être difficile notamment dans l’intimité. Peut-être par peur de ne pas savoir s’expliquer, par peur de le perdre. On a envie de lui faire plaisir et on n’est plus à l’écoute de ce que l’on veut intimement. Alors certains, certaines finissent par céder, se forcent, acceptent des pratiques sexuelles qu’ils/elles n’aiment pas par exemple ou des comportements qui vont à l’encontre de ce que l’on est et pense au fond de nous. Un malaise peut alors s’installer dans la relation ainsi qu’un mal-être.
C’est pourquoi savoir dire non est indispensable
Ces trois lettres permettent de mettre des limites entre soi et l’autre, de définir son propre territoire (géographique, corporel, physique et psychique). Et les limites c’est finalement sécurisant et rassurant. On n’est pas tout puissant !
Le non permet aussi de trouver sa place parmi les autres et de faire en sorte qu’elle soit respectée. C’est une façon de se positionner, et c’est justement comme cela que l’autre nous respecte (si, si !) et nous estime.
On évite également d’accumuler de la colère contre soi. En effet quand on n’arrive pas à dire non à l’autre, on peut ensuite se sentir lâche, se dire que l’on manque de courage de dire non et parfois ressentir de la tristesse. Oser dire non aux autres et à soi-même permet de s’affirmer, d’affiner petit à petit ses convictions, qui l’on a envie d’être avec ses désirs et ses envies.
Apprendre à dire non
Dire non sereinement n’est pas facile, mais on peut trouver un équilibre au fil du temps entre le oui et le non. Il ne faut pas hésiter à expliquer notre refus, car celui-ci n’est pas forcément dirigé contre l’autre, on peut essayer de dire : « non, mais…. ». Ça s’appelle le compromis !
Mais si l’on se sent aspiré par le « oui à tout » et que dire non semble impossible, il peut être bon de se faire aider par un psychologue pour retrouver le bon équilibre entre les deux. A l’inverse, certains disent non à tout, refusent systématiquement ce qui vient de l’autre et le non s’érige un peu comme un bouclier. En parler avec un psychologue peut aider à « s’assouplir » et accepter de pouvoir dire oui.
Quand le non n’est pas entendu
Dans d’autres situations, il arrive que certaines personnes ne soient pas en capacité d’entendre lorsqu’on leur dit non, dans ces cas-là, si malgré le non, cette personne insiste et persiste, on peut considérer cela comme de l’abus, de la violence, une agression etc… il est alors important de pouvoir demander de l’aide autour de nous, auprès de personnes de confiance et/ou de professionnels comme par exemple, des psychologues, infirmières, la police etc…
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