Et si ce n’était pas qu’un coup de blues ?
Cela fait plusieurs semaines que tu as du mal à sortir de ton lit, tu te sens un peu comme au ralenti et tu n’as plus envie de faire grand-chose… Et si ce n’était pas qu’un petit coup de mou mais un mal-être plus profond ? Tu ne serais pas un peu déprimé(e) par hasard ? Essayons ensemble d’y voir plus clair.
Du coup de blues aux idées noires
Les termes cafard, blues, déprime, dépression sont souvent employés à tort et à travers. Si le coup de blues est léger, la dépression est une maladie, un mal être profond. C’est une histoire de degré et de durée.
Une dispute avec les copains ou ses parents, une mauvaise note, une grosse fatigue…. et c’est la déprime. On n’a plus qu’une envie : se réfugier sous sa couette (cocon protecteur), pleurer un bon coup, ça décharge et on se sent mieux. Ces moments de déprime sont passagers et normaux. Ils permettent de souffler et de prendre du recul. Ils sont donc nécessaires car ils viennent enrichir l’expérience de vie.
Mais parfois on se sent triste, désespéré et la souffrance perdure dans le temps, on parle alors de dépression.
La dépression c’est une maladie
Ce qui différencie le simple « coup de blues » du véritable mal-être, c’est quand tu te sens envahi par une tristesse anormale, persistante. Alors, tu ne manges plus ou tu ne fais que ça, tu ne dors plus ou tu dors trop, tu ne t’investis plus dans tes études ou ton travail, ta consommation d’alcool / drogue / cigarettes est montée en flèche. Tu n’as plus envie de rien, tu fais tout mécaniquement,… autant d’indices de la dépression.
A cette liste peuvent s’ajouter des idées suicidaires, signes d’une profonde souffrance, à prendre au sérieux. On peut alors avoir envie d’en finir, de mettre un terme à cette souffrance qui épuise et que l’on ne peut plus porter. On se sent minable. On se déteste. Et on en veut aux autres. On voudrait hurler au secours mais on se barricade dans le silence. On imagine (à tort) que la mort est la seule solution pour supprimer ce profond mal de vivre. On pense au suicide parce qu’on pense qu’il n’y a pas d’autre issue à cette tristesse. Il est alors urgent de demander de l’aide.
En parler, un premier pas pour aller mieux ?
En général, le mal-être s’accompagne d’un sentiment de solitude : plus on est triste, plus on se sent seul ; et on est encore plus triste, et on se sent encore plus seul, c’est un cercle vicieux. Même si c’est difficile, il va falloir lutter contre le renfermement, qui ne fait que t’enfoncer dans ton mal-être. Il est alors important d’en parler à tes proches : parents, amis, une personne que tu aimes bien… Parler de ce qui fait mal permet déjà d’apaiser la tristesse et de ne pas rester seul avec ce poids. De plus, ton interlocuteur peut te donner une autre vision de la situation, et éclairer un peu ton point de vue. Cela peut aider à casser ce fameux cercle vicieux où tu es pris, qui te fait tout voir en noir.
On sait bien cependant que ce n’est pas toujours si simple d’en parler avec ses proches par peur de les inquiéter, de les attrister ou de leur rajouter des problèmes. Faire appel alors à un professionnel, une personne dont c’est le métier de t’écouter est une bonne idée. Tu peux par exemple rencontrer un psychologue dans une Maison des Adolescents ou un Point d’Accueil Ecoute Jeunes, ce sont des lieux gratuits où tu peux être reçu sans en parler à tes parents. Tu peux également te tourner vers l’infirmière ou l’assistante sociale de ton établissement scolaire, qui peuvent être des relais.
Et évidemment, nous sommes là pour toi si besoin ! Nous sommes joignables au 0800 235 236 de 9h à 23h tous les jours, et par chat’ depuis notre site de 9h à 22h. C’est anonyme, gratuit et confidentiel, alors n’hésite pas !
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