Eco-anxiété tous concernés ?
- – « Apparemment, il pourrait faire 50° dans le Sud de la France lors de futures canicules… c’est flippant quand même »
- – « M’en parle pas, entre ça, les feux géants, et la montée des eaux… ça m’angoisse trop ! »
Toi aussi, entendre parler sans cesse des changements liés au dérèglement climatique te fait flipper ? Alors reste par ici, c’est de toi dont on parle 😉
L’eco-anxiété, c’est quoi ?
Pour qualifier cette peur bien spécifique liée aux conséquences du dérèglement climatique, des psychologues ont inventé un concept : celui d’éco-anxiété. Assez simple à comprendre, le mot est composé du préfixe « éco- » pour « écologique » et « anxiété » pour… « anxiété » !
Un mot pas forcément si bien choisi car, en fait d’anxiété, il s’agit plutôt d’angoisse. Quelle différence ? L’angoisse est une peur dont l’objet est flou et dont on perçoit donc mal la cause et les moyens d’agir sur celle-ci. C’est pourquoi on dit souvent qu’elle est une peur « sans objet » – en fait, il y a bien un objet à cette peur, on a bien peur de quelque chose, mais on ne sait pas trop quoi. C’est bien de cela dont il s’agit pour l’éco-anxiété : les « conséquences du dérèglement climatique », c’est assez flou comme truc. Quelles conséquences exactement ? Qui vont nous impacter quand et de quelles manières ? Impossible de répondre avec précision… 🤷♂️🤷♀️
Ce sentiment d’incertitude, sur ce qui pourrait nous arriver, et d’impuissance face à ce bouleversement qui apparaît de plus en plus probable, peut entraîner de nombreux troubles psychologiques : stress au quotidien, symptômes dépressifs, etc. Même s’il est difficile d’estimer avec précision le nombre de personnes touchées par cette anxiété particulière, certains chercheurs parlent de près de 50% des jeunes de 16 à 25 ans ! Aux Etats-Unis, 60% des adultes de 27 à 45 ans s’inquiètent de l’empreinte carbone laissée par leurs enfants et 96% d’entre eux se disent préoccupés pour leur bien-être sur une planète déréglée !
Une peur par anticipation !
L’une des caractéristiques fondamentales de l’éco-anxiété est qu’elle concerne une peur par anticipation. Ce qui inquiète l’éco-anxieux.se, ce sont les conséquences probables du dérèglement climatique. C’est donc une inquiétude quant à l’avenir.
Elle n’est donc pas à confondre avec la solastalgie, cette nostalgie relative à ce qui a déjà disparu en raison du changement climatique – par exemple le fait de regretter d’entendre moins le chant des oiseaux. Dans un cas, on a peur de ce qui devrait arriver si on ne change pas radicalement nos modes de vie ; dans l’autre cas, on est triste de voir comme notre environnement a déjà changé. L’éco-anxiété est tournée vers le futur, la solastalgie vers le passé.
Alors, que faire ?
Cette différence pourrait paraitre minime, et pourtant, elle change tout : tout concernant nos réactions possibles. En effet, pour ce qui est de la solastalgie, il n’y a rien que nous puissions faire, ce qui est perdu l’est définitivement – seul le temps pourra nous aider à faire le deuil.
Pour ce qui est de l’éco-anxiété en revanche, c’est une tout autre affaire. Comme nous l’avons dit, il s’agit d’une peur liée aux « conséquences probables » du changement climatique. Or, « probables » ne veut pas dire « certaines ». Autrement dit, il est encore possible d’agir ! Si la nostalgie est un sentiment tourné vers le passé qui, le plus souvent, nous conduit à la rumination stérile et nous inhibe – « la planète, c’était mieux avant » –, l’inquiétude sur l’avenir, elle, peut nous pousser à l’action ! Puisque l’avenir ne nous paraît pas désirable, donnons-nous les moyens pour le changer.
Bien-sûr, ça n’est pas une tâche facile et, seul.e, on ne va pas aller bien loin… Le dérèglement climatique a des causes profondes et multiples qui touchent jusqu’à l’organisation de notre société toute entière ! Bref, pour changer le monde, va falloir se lever tôt. Mais l’histoire nous a déjà prouvé que collectivement, c’était possible 😉
Pathologie ou réaction normale ?
Bon mais alors, l’éco-anxiété, c’est grave ou pas ? Est-ce qu’il faut consulter ?
Ici, tout est une question de degrés (sans mauvais jeu de mot…). En soi, il est parfaitement légitime d’être angoissé.e par les conséquences du dérèglement climatique. On parle de la possibilité de la vie sur la planète quand même…
Mais la question est de savoir dans quelle mesure ça nous limite au quotidien. Est-ce que cette peur t’empêche de te projeter dans le futur ? Est-ce qu’elle devient obsédante au point que tu ne parviennes plus à penser à quoi que ce soit d’autre ? Est-ce qu’elle te dégoûte de l’avenir ? Si c’est le cas, alors oui, peut-être qu’il peut être utile d’en parler pour te décharger en parti de son poids.
Et pour ça, nous sommes-là. Appelle-nous 😉