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Je ne sais pas perdre

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Les larmes aux yeux, tu balances : « je ne jouerai plus jamais avec vous ! », et les portes claquent… Mais pourquoi ce petit Jungle Speed ou ce match acharné sur Fifa vire au drame ? Ce n’est qu’un jeu non ? Pas forcément pour ceux qu’on appelle les « mauvais perdants ». Et si pour eux, l’essentiel n’était pas de participer ?

Pourquoi joue-t-on ?

Tous les êtres humains jouent, naturellement et à tous les âges de la vie. Jouer est à la fois un mode d’interaction, d’entrée en relation, et d’apprentissage.

On joue aussi pour se détendre, pour s’amuser, pour rire, pour se mettre au défi, pour prendre des risques pour de faux (« Oh mince, je suis mort.e ! »), pour passer du bon temps entre amis. Bref, on joue pour le fun. Jeux de société, jeux vidéo, jeux de compétition, d’imitation… Ce sont des loisirs avant tout. Pourtant, certains semblent prendre plus à cœur la défaite.

A quoi jouent les mauvais perdants ?

Sans mauvais jeu de mots, on peut dire que les mauvais perdants mettent autre chose « en jeu » que le simple loisir. Ils ne s’en rendent pas forcément compte, mais ils attendent du jeu autre chose que de la distraction. Par conséquent, perdre les touche énormément.

La compét’, c’est pas de la blague. Gagner, ou rien ! Avoir la rage de vaincre peut être porteur, cela motive à s’impliquer, à être à fond dans le jeu et au meilleur de ses compétences. Mais la part de hasard ou de « pas d’bol» est souvent non négligeable dans les jeux. Et cela peut virer au drame : « Je m’en fiche d’être deuxième, je voulais être premier ! ».

La jalousie peut aussi entrer en cause. « Pourquoi ce sont toujours les mêmes qui gagnent ? C’est pas juste ! Je suis sûr.e que t’as triché ! ». Dans le jeu, les choses ne sont pas forcément justes. On n’est pas toujours récompensé pour ses efforts, et certains peuvent y être particulièrement sensibles. Quand, au Monopoly ta sœur tombe sur LA case que tu convoites depuis trois tours sans jamais y parvenir, et qu’elle décide de se l’acheter alors que ce n’était même pas dans ses projets… Tu peux voir rouge !

Le jeu peut aussi être un moyen de chercher de la reconnaissance. Quand on ne se sent pas très valorisé.e dans la vie de tous les jours, qu’on a l’impression de ne rien faire de glorieux et d’être toujours dans l’ombre d’autrui, briller au jeu peut être un moyen de redorer un peu son blason. De reprendre, l’espace d’un moment, confiance en soi. « T’as vu la pâtée qu’il nous met ?! Eh ben ! On l’aurait pas cru. » Et toc !

En revanche, quand ça ne fonctionne pas comme prévu, la chute peut être douloureuse, d’autant plus que nos attentes envers le jeu étaient importantes. Notre entourage ne comprend pas forcément nos réactions, voire pire, des conflits sérieux peuvent se créer.

Que faire ?

Retrouver le plaisir du jeu passe par le fait de le considérer comme ce qu’il est : un moyen de ne pas se prendre au sérieux. Le jeu n’est pas la réalité, et c’est là tout son intérêt. Savoir jouer, c’est donc savoir perdre autant que gagner. C’est aussi garder à l’esprit que ce qu’il se passe dans le jeu reste du jeu, et ne doit pas nous faire tirer de conclusions sur qui nous sommes.

Perdre, cela vient jouer sur des cordes sensibles que l’on ne contrôlent pas toujours; alors on s’énerve, on se met en colère… mais pourquoi au fond ? Si ne pas gagner te met en difficulté avec tes ami.es, ta famille etc, n’hésite pas à nous contacter et venir en parler avec nous au 0800 235 236 de 9h à 23h, ou par ch@t (22h).

Fil santé jeunes est aussi accessible aux personnes sourdes et malentendantes par ici.

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