TDA/H

« J’ai du mal à me concentrer en cours, j’ai toujours l’impression que douze onglets sont ouverts en même temps dans ma tête et y a « La danse des canards » qui joue en repeat par-dessus… attends, tu m’as dit un truc y a deux minutes ou j’ai rêvé ? »

Difficultés de concentration, à diriger son attention sur une tâche donnée, une sensation d’agitation intérieure, le tout bien souvent saupoudré d’anxiété… peut-être que tu as déjà entendu parler du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyper ou hypoactivité, plus souvent abrégé en TDA/H ?

De quoi on parle ?

Le trouble du déficit de l’attention n’est pas une maladie, c’est un trouble du neurodéveloppement associé à un fonctionnement atypique propre aux personnes concernées. Ça veut dire qu’on n’est pas tous et toutes « câblé.es » pareil, et ce n’est pas forcément grave en soi ! Mais au quotidien, ça implique des spécificités qu’il peut être bon de connaître.

Dans les manifestations du TDA/H, on observe des difficultés à rester concentré.e et une tendance à la distraction plus forte que chez les autres personnes du même âge que toi. Les personnes qui présentent ce trouble vont souvent interrompre leurs activités sans pour autant les finir et commencer autre chose de plus « motivant ». Elles peuvent aussi couper la parole des autres quand ils sont en train de parler, parce-qu’elles ont plein de choses à dire ! Elles vont avoir du mal à rester en place (que ce soit assises ou debout), à réprimer un geste, une parole… comme si elles avaient un Marsupilami à l’intérieur (la bougeotte, quoi !). Fréquemment, le TDA/H est associé à des troubles de l’apprentissage comme la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie – des mots bien compliqués pour désigner des difficultés à apprendre à lire, à écrire et à compter 📚. En plus de ça, suivre une consigne jusqu’au bout relève du défi, et si le devoir à faire n’est pas jugé intéressant ou motivant, s’y mettre est une véritable torture ! Alors parfois, les difficultés scolaires pointent le bout de leur nez, et ça n’est pas facile à vivre. Pourtant, rassure-toi, les enfants/ados qui présentent un TDA/H ne sont pas des cancres ou moins intelligents que les autres.

Tout le monde peut présenter un TDA/H ?

Oui, mais un des critères importants à prendre en compte, c’est que le trouble démarre pendant l’enfance – ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas recevoir de diagnostic à l’âge adulte, mais que les premiers signes sont apparus dès l’école primaire ou le collège. Les difficultés durent au moins six mois et sont présentes aussi bien à l’école qu’à la maison – dans ces circonstances, tu peux imaginer que la communication n’est pas toujours facile et qu’enfants et parents se sentent souvent dépassés par les évènements 😵

Attention, avoir parfois du mal à suivre en cours, des pensées qui se bousculent dans la tête ou un genou qui tressaute ne veut pas dire qu’on présente un trouble du déficit de l’attention. Ça peut être le signe que quelque chose te préoccupe, qu’il se passe des choses importantes dans ta vie, enfin, comme souvent en fait !

Pour vraiment parler d’un trouble du déficit de l’attention, il faut donc un  ensemble d’éléments comme : des difficultés de concentration, des difficultés à soutenir son attention sur une tâche et / en un temps donné, une sensation d’agitation intérieure, être souvent, voire presque tout le temps dans la lune, dans ses pensées et dans son monde, des difficultés relationnelles, des difficultés à être ponctuel.le, des difficultés à mettre en place des routines quotidiennes, de l’épuisement, des problèmes de sommeil et le tout bien souvent saupoudré d’anxiété….

Comme tu le vois la liste est longue et encore il peut y avoir d’autres éléments dans ton environnement qui peuvent avoir des conséquences sur ton potentiel TDA/H.

Et ça se « soigne » ?

Si tu as des doutes, que tu te reconnais même partiellement dans cette courte description, parle-en par exemple avec ta psychologue scolaire ou ton médecin généraliste. Il/elle pourra t’orienter vers un.e autre professionnel.le de santé qui pourra établir un diagnostic.

Pour qu’un diagnostic précis et rigoureux puisse être posé, il faut rencontrer un.e neuropsychologue ou un.e neuropsychiatre, ce sont les professionnel.le.s les plus à même de t’apporter des réponses. Et puis si ce n’est pas un trouble du déficit de l’attention au moins tu seras fixé.e et ils pourront tout autant t’aider à comprendre ton fonctionnement et ce qui t’a amené à te poser toutes ces questions.

Si le diagnostic est posé, il est possible qu’un traitement médicamenteux soit envisagé. C’est un plus, une aide importante mais ce n’est qu’une partie de l’accompagnement. Il peut être bénéfique de voir un.e psychologue en parallèle, notamment pour apaiser l’anxiété très souvent présente, mieux comprendre les émotions qui te traversent et prendre du recul sur ce qui se passe dans ta tête.

Dans l’idéal, les parents font aussi partie du processus ; ce qu’on appelle la guidance parentale peut les aider à comprendre ce qui se passe pour toi, donc à mieux t’aider et te soutenir au quotidien.

Alors, si tu te poses des questions depuis longtemps et que tu aimerais avoir l’avis d’un.e professionnel.le sur ce que tu vis, n’hésite pas à prendre rendez-vous afin d’en discuter. Tu peux aussi, bien sûr, nous appeler dans un premier temps pour en parler avec un.e des membres de l’équipe !

Nous sommes joignables de manière anonyme tous les jours entre 9h et 23h au 0800 235 236, ou par chat’ jusqu’à 22h – les deux dispositifs sont gratuits.