On s’ennuie quand l’intérêt pour quelque chose diminue, se tarit. L’ennui peut alors provoquer des sensations physiques. Par exemple, quand on assiste à un cours qui ne nous intéresse pas, on peut sentir notre corps engourdi, lourd. On peut également sentir une fatigue plombante. On se met alors à bailler, à gesticuler pour se soulager de ce poids. Et pour tenir bon notre esprit se ballade, s’évade vers d’autres mondes plus attractifs. Notre pensée devient alors très active ! L’ennui c’est la porte ouverte à l’imagination, au vagabondage des pensées, à un laisser aller.
Ces petits ennuis sont courts, passagers et normaux. S’ennuyer à petite dose est nécessaire et bénéfique. C’est une sorte de soupape, une pause qui permet de souffler, de respirer dans nos folles journées très rythmées, parfois trop rythmées entre les cours, les activités extra scolaires… où il faut être occupé, toujours plus. C’est l’occasion de se poser dans sa tête et dans son corps à l’abri de l’agitation ambiante. C’est « mettre sur pause » ce qu’on fait pour sentir « la vie » au repos.
L’ennui est un temps de récupération nécessaire pour assimiler ce que l’on vient de vivre, pour digérer tranquillement ce que l’on a absorbé activement ou rapidement et se préparer à de nouvelles aventures.
Se laisser aller à l’ennui peut aussi donner le tournis. Le « j’sais pas quoi faire ? » peut semer la panique à bord car on se confronte à soi-même et parfois à ses inquiétudes, ses angoisses... Ce qui n’est pas franchement agréable. Alors parfois, on préfère se réfugier devant son écran de tv ou d’ordi pour passer le temps et ne pas prêter trop attention à nos questionnements intérieurs qui peuvent nous déboussoler.
« Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de ce temps devant moi que je n’ai pas prévu, qui n’est pas inscrit dans les cases d’un agenda ? » Ne rien faire ?
On peut se dire que c’est du temps perdu ! Car on vit dans une société où il est fréquent d’entendre que le temps, c’est de l’argent. Donc ça ne se gaspille pas.
Or s’ennuyer de temps en temps, c’est aussi constructif. L’ennui, c’est aussi l’attente que quelque chose se produise… Et donc l’espoir et le désir. Et désirer, c’est imaginer, se créer un monde intérieur qui aide à grandir
Par ces vertus-là, l’ennui redonne de l’énergie, apprend à composer avec ce qui manque et permet de mieux se connaître !
Cependant, quand l’ennui devient trop important et trop fréquent, que l’on n’a plus envie de grand chose, que l’on s’ennuie avec soi-même, c’est le signe d’un mal-être... Dans ce cas là, il est important de mettre des mots sur ce qui fait mal, en en parlant avec ses proches, ses parents ou bien un professionnel de la santé sur Fil Santé jeunes au 3224.