La descente testiculaire
Il y a des instants de grande solitude dans la vie d’un garçon, des moments d’inquiétude voire de gêne, ou de honte. Une terrible épreuve est en effet redoutée par les garçons et souvent inconnue des filles. Elle survient durant une visite chez le médecin, lorsque celui-ci palpe tes testicules. Le professionnel fait juste son travail et le mieux est de le laisser faire… mais quelques explications s’imposent pour comprendre… Et rien ne t’empêche de lui exprimer ta gêne ou de lui poser des questions.
En avant toute moussaillon ! Le développement des testicules du fœtus
Au cours du développement du fœtus, c’est-à-dire quand un bébé est dans le ventre de sa mère, les testicules se forment dans la région de l’abdomen, tout près des reins. Petit à petit, ils descendent en passant par les aines dans le scrotum (appelés aussi bourses) qui est le sac de peau qui les protège. Ainsi ils sont maintenus à une température stable de 34 à 36°C. Cette descente est appelée migration ou descente testiculaire et commence dès la 20ème semaine de grossesse. Elle est nécessaire au bon fonctionnement des testicules et donc à la reproduction (c’est-à-dire à la capacité de faire des enfants).. On ignore encore ce qui provoque et guide précisément cette migration, elle semble liée à des phénomènes hormonaux.
Parfois, il arrive que la descente soit incomplète (c’est-à-dire qu’un ou les deux testicules ne sont pas descendus) au moment de la naissance. On parle alors de cryptorchidie. Le ou les testicules peuvent à la naissance être bloqués dans l’abdomen. Durant la visite médicale, le médecin palpe les testicules pour vérifier qu’ils sont bien descendus car cette anomalie doit être corrigée au plus tôt. En général, c’est par une opération chirurgicale avant l’âge de 5 ans (et si possible avant l’âge de 2 ans) qu’on procède. Cette opération a pour but de réduire les risques de stérilité ou d’infertilité. C’est un problème assez fréquent mais qui se résout correctement dans la plupart des cas.
On est bloqué capitaine ! Quand il y a une anomalie…
Si les testicules ne descendent pas seuls, et si le garçon n’est pas opéré, il sera sûrement stérile. Si un seul des deux testicules n’est pas descendu, le risque d’infertilité est plus faible. En plus du risque de stérilité ou d’infertilité, d’autres complications peuvent survenir comme une hernie inguinale, un kyste, voire une torsion du pédoncule spermatique (qui doit être rapidement traitée)… la plus grave étant un risque tumeur testiculaire. Cette tumeur peut apparaître après l’adolescence, d’où la palpation. Plus tôt la tumeur est diagnostiquée, plus les chances de guérison sont grandes. Enfin, s’il n’est pas descendu, le testicule est plus exposé aux blessures surtout lorsqu’il se situe dans l’aine.
Au-delà des raisons médicales, ne pas avoir ses deux testicules en place peut avoir des conséquences pour l’image et l’estime de soi, surtout à l’époque de l’adolescence. Pour toutes ces raisons, il est important de dépister ce défaut de descente des testicules et de le traiter.
Barre à tribord, hissez la grand voile ! Des solutions existent
Si l’examen physique révèle un testicule non descendu, il faut d’abord le localiser. Souvent il se trouve dans l’aine. Si ce n’est pas le cas, il faut déterminer s’il existe ou non. En effet, chez certains enfants on remarque une absence complète de testicule; chez d’autres on peut observer un arrêt de développement avant la naissance, souvent par manque d’irrigation sanguine. Une échographie peut permettre de localiser le testicule dans l’abdomen ou l’aine.
L’opération se déroule sous anesthésie générale et fonctionne dans 90% des cas. Une petite incision est pratiquée dans l’aine et le testicule est libéré. Dans certains cas, un traitement hormonal peut s’avérer efficace pour favoriser la descente du testicule.
Désormais tu pourras remercier le médecin de ce geste d’apparence gênant mais qui permet donc de s’assurer de ta bonne santé et de t’épargner bien des tracas ! Et si tu as des question ou des inquiétudes, n’hésite pas à lui en parler. Il a l’habitude.