La peur de réussir…
« C’est dur d’échouer, mais c’est pire de n’avoir jamais essayé de réussir ». Cette phrase de Théodore Roosevelt montre bien que l’échec fait parti de la vie et qu’il est parfois une étape par laquelle il faut passer avant de réussir. L’adolescence est une période de la vie durant laquelle on tente des expériences qui nous permettent de changer, de progresser. Mais réfléchir à ce que l’on souhaite devenir peut parfois être inquiétant et empêcher de réussir. En effet, grandir et donc devenir adulte suppose de s’autonomiser, de se séparer de ses parents. En échouant, on peut dire qu’on se préserve car l’échec permet de maintenir quelque chose de l’enfance que nous connaissons bien. La réussite est, d’une certaine façon, une prise de risque que l’on doit dépasser pour évoluer.Quand Alphonse Allais disait « Où serait le mérite si le héros n’avait jamais peur ? » il montrait que la peur était un sentiment normal partagé par tous, même ceux qui semblent être les plus forts. Souvent, en refusant la réussite, on pense être maître des choses. Cela donne le sentiment de contrôler sa vie car détruire et échouer est un pouvoir que tout le monde détient et dont on peut facilement contrôler et évaluer le résultat. Réussir par contre est souvent beaucoup moins prévisible et, en cela, plus inquiétant.
L’adolescence est l’occasion de faire le point sur ce que l’on est pour envisager ce que l’on souhaite devenir. Ce retour sur soi n’est pas évident quand on refuse d’accepter ce que l’on est devenu au fil du temps. Pourtant, comme le dit Jean Mermoz, « ce sont les échecs bien supportés qui donne le droit de réussir. » . Il est donc nécessaire d’accepter et de dépasser ses faiblesses et ses défauts pour devenir la personne que l’on souhaite être. On comprend mieux alors pourquoi certains élèves abandonnent au cours d’un pallier d’orientation ou durant une période de stage. Ces expériences les rapprochent de la réussite et les obligent à faire un bilan de leur parcours et, en conséquence, de ce qu’ils sont devenus. En refusant de réussir, on empêche que cette mise au point ait lieu car elle peut provoquer de la peur. Pour certains, apprendre et progresser risquent parfois de faire perdre des avantages. En effet, lorsqu’on réussit, on mobilise moins les professeurs qui, en conséquence, s’éloignent. Pour d’autres, la peur de surpasser ses parents peut-être paralysante. Cette prise de distance peut être angoissante et la peur de réussir est alors une peur de perdre la proximité de l’adulte, l’échec permet alors de contrôler ces difficultés…
La peur provient la plupart du temps d’une donnée manquante ou inconnue. C’est la peur d’une situation que l’on ne contrôle pas, parce qu’on ne l’a pas préparée. Prenons par exemple une opération chirurgicale. A son approche, le patient est angoissé, et c’est bien normal… Alors, il se renseigne auprès des médecins pour anticiper ce qui va se passer, savoir ce qu’il ressentira. Lui donne-t-on une formule magique qui remplace l’intervention ? Non ! On lui explique tout simplement ce qui se passera en lui et rapidement la part de mystère et de questions s’estompe. Le malade est plus serein. Pour éviter d’être mal à l’aise face à une situation inconnue, il faudrait tenter d’agir de la même manière face à un défi que la vie nous lance, décortiquer la situation qui fait peur, se rassurer quant à l’avenir et se souvenir de la phrase d’Émile Michel Cioran qui dit que « Ce n’est pas la peur d’entreprendre, c’est la peur de réussir, qui explique plus d’un échec. »
Plus que la peur de réussir, on rencontre souvent la peur de ne pas être au niveau, de ne pas faire assez bien, ou de ne pas terminer. Un petit truc pour se lancer et réussir : décidez de passer 5 minutes, pas une de plus, sur une tâche. Ce minutage vous aidera à atténuer l’impression d’effort. Une fois les 5 minutes écoulées, il y a fort à parier que vous serez capable de continuer, et réussir, car vous aurez dépassé le cap du démarrage en ayant pris confiance en vous… « J’ai tenu 5 minutes, pourquoi pas plus ? ». Ainsi vous retrouverez l’espoir qui est un bon allié pour avancer : croire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui et considérer que ce que j’apprends des autres peut m’aider permet de reprendre confiance en l’avenir. Et comme le disait Jules Renard, « Il y a des moments où tout réussit. Il ne faut pas s’effrayer. Ça passe. »
bonjour! félicitation pour cette article, il m’a vraiment ouvert les yeux!! ça fait pas mal de temps que j’ai identifier mon problème, maintenant que je l’ai compris, il serait grand temps de le résoudre! super article !