Les complexes : La pression des modes d’hier et d’aujourd’hui
La mode… un bien joli mot qui dicte souvent de façon cruelle les normes à respecter. L’essor du visuel a contribué au niveau mondial à ce que ces normes soient prises comme modèle. Mais avant d’en arriver à la situation d’aujourd’hui, il existait déjà à des échelles beaucoup plus locales, des modes très dictatoriales qui imposaient des « canons de beauté » souvent difficiles à atteindre, ou alors au prix de beaucoup de souffrances. La mode fait naître les complexes, et ça ne date pas d’hier !
Pendant l’Antiquité
Dans la Grèce Antique, la blondeur était très prisée des Grecs car beaucoup de leurs dieux étaient représentés blonds. Population plutôt brune, les Grecs se teignaient les cheveux avec un mélange de fleurs jaunes de safran et de l’eau acide de potassium. Chez les Romains, la calvitie était mal vue et considérée comme un signe de diminution physique. Les Égyptiens, quant à eux, avaient souvent recours aux perruques pour obtenir la coiffure plébiscitée par Cléopâtre. Concernant la silhouette, ces civilisations s’accordent à magnifier des corps athlétiques et éternellement jeunes.
Au Moyen-âge
Très prisé durant l’Antiquité, le maquillage est alors interdit en France par l’Église qui y voit l’expression du Mal. De même, embellir son corps c’est « abîmer l’œuvre de Dieu ». Le teint très pâle est valorisé car il symbolise la pureté et la richesse, la silhouette est fine et longiligne. La blondeur est toujours autant recherchée.
Chez les aristocrates, il est important d’avoir une haleine fraîche, donc les femmes mâchent des graines de fenouil, de cardamome, des petits morceaux de certaines écorces. La mode est aux couleurs très vives, réservées aux riches qui avaient les moyens de s’offrir des teintures, mais le corps est caché, dissimulé sous les draperies. Enfin, signe d’intelligence et de jeunesse : les femmes s’épilent le haut du front afin de l’agrandir !
Durant les Temps Modernes
C’est avec la Renaissance que « l’explosion de la féminité » va avoir lieu ! Maquillage exacerbé, blondeur extrême (le fameux « blond vénitien » rendu célèbre par les courtisanes de Venise, considérées comme les plus belles femmes), formes généreuses, teint diaphane poudré de talc, rehaussé de « mouches » de taffetas noir (imitant les grains de beauté)… Le corps de la femme est idéalisé. Les rondeurs féminines sont le signe de la maternité, de l’opulence, du confort et on n’hésite pas à les montrer. Le nu apparaît dans l’art. Une poitrine opulente, des hanches larges, un postérieur rebondi, des cuisses dodues mais… une taille fine ! Voilà le canon de beauté de l’époque. Et comment obtient-on une taille fine ? Grâce à un corset. Le corset va devenir « l’ennemi fidèle » des femmes pour plusieurs générations.
Quant aux hommes, l’usage de la noblesse était d’être maquillés, attifés de rubans, rembourrés de faux mollets, fausses épaules et fausses hanches. La perruque fait son apparition et sera utilisée jusqu’à la Révolution.
L’Époque Contemporaine
Malgré la Révolution Française, le corset va perdurer. Il va entraver de façon parfois dangereuse le corps des femmes. Une taille de guêpe, c’est ce qui fait rêver. Quitte à faire des malaises, à se briser quelques côtes… La mode est d’avoir une silhouette en forme de S (poitrine et postérieur prépondérants, taille très fine). Le corset va tyranniser les femmes jusqu’aux années 1920 où enfin elles vont oser libérer leur corps. La mode passe alors aux silhouettes « tubulaires « (en forme de tube), qui domine jusqu’aux années 50 où les « pin’up » remettent au goût du jour la taille de guêpe et les formes généreuses.
Et aujourd’hui ?
Depuis déjà quelques décennies, on se trouve dans un entre deux où les filles et les garçons pourtant si différents, partagent certains aspects. On alterne entre androgynie (c’est-à-dire une apparence asexuée : avoir le moins de poils possibles, être longiligne, soigné…) et silhouette très sexuée (avoir des seins fermes et rebondis pour les filles, et un torse taillé en V pour les garçons). Dans tous les cas, c’est la minceur qui règne. Pourquoi la minceur ? En ces temps de performances technologiques, la minceur c’est la mobilité, la vitesse, c’est la silhouette qui convient à l’âge de la communication.
La place des médias
Peinture et sculpture ont été les premiers supports pour diffuser les modes et les canons de beauté. L’invention de l’imprimerie au XVème siècle va permettre à la presse écrite et aux livres de montrer par-delà les frontières ce qui est tendance. Cependant, cette portée reste modeste.
L’invention du cinéma et de la photo au début du XXème siècle, puis de la télé 40 ans plus tard et enfin d’internet récemment va faire littéralement exploser la diffusion des images que beaucoup prennent comme modèle. Cette mondialisation des images va normer les souhaits, désirs et idéaux de chacun en créant, par effet pervers, des complexes. D’autant qu’aujourd’hui plus aucune image n’est diffusée sans avoir été retouchée par ordinateur. Professionnels comme particuliers ont recours à des logiciels de retouche afin de montrer leurs photos sous leur meilleur jour.
Grâce à ce petit voyage à travers le temps, on voit combien la mode crée une éternelle insatisfaction et est source de complexes. Finalement, on peut aussi se créer sa propre mode à soi en se sentant le mieux possible dans son corps. Ce serait lui faire un sacré pied de nez !
L’être humain a donc toujours été si soucieux de son apparence. Je pensais qu’avant ce siècle, cela n’était pas d’une très grande importance. Mais maintenant que j’y pense, c’est vrai qu’ils étaient sous la pression de la mode eux aussi.**********
la minceur, toujours la minceur. moi, j’en ai un peu marre. et les personnes qui sont nés comme çà. moi, je suis ronde, j’en complexe beaucoup. la nourriture est devenus mon meilleur ennemie.
j’espère qu’un jour cette image sera définitivement rayé