Les grandes épidémies au cours de l’Histoire
Si vous entendez le mot “épidémie”, peut-être penserez-vous en premier aux maladies “anciennes”, dont vous avez entendu parler dans vos cours d’Histoire. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, les épidémies ne sont pas si “has-been” que ça. Par exemple, suite au séisme de 2010 en Haïti, une épidémie de choléra s’est déclarée, alors qu’il n’y avait pas eu de nouveau cas depuis un siècle. Sans compter que de nouvelles épidémies apparaissent, dont la plus tristement célèbre est le VIH. Ça vaut peut-être le coup de se pencher sur ce phénomène…
Une épidémie, qu’est-ce que c’est ?
Le mot “épidémie” désigne le “développement et la propagation rapide d’une maladie contagieuse, le plus souvent d’origine infectieuse, dans une population” (Larousse). Une épidémie est donc une maladie qui se répand brutalement à de nombreuses personnes dans un lieu donné. Quand l’épidémie touche une très large zone (un continent, voire le monde entier) on parle de “pandémie”. Quand ce sont les animaux qui sont touchés, c’est une “épizootie”.
Les épidémies dans l’Histoire
Le plus souvent les épidémies touchent tout le monde sans distinction… Du coup elles forcent les hommes à s’adapter collectivement même s’ils n’ont pas toujours su comment réagir face à elles. Avant le XVIIe siècle, la notion de “contagion” n’existait même pas !
Au Moyen-Âge, on comprend peu le fonctionnement des maladies et on a du mal à les distinguer. Pour l’Église, il faut accepter les épidémies comme une punition divine : les péchés des hommes en sont la cause. On imagine aussi qu’elles sont dues au vent, à la position des planètes… et pour tenter de les comprendre on interroge autant les astrologues que les médecins !
Du côté des soins, les saignées, peu efficaces et qui épuisent le malade, sont un des remèdes de référence. On élabore des traitements parfois plus dangereux que la maladie elle-même, et les charlatans ne manquent pas.
Afin de lutter contre les épidémies, les hommes utilisent des stratégies… pas toujours très adaptées. Comme pour la lèpre, on exclut les malades pour protéger le reste de la société : enfermés dans des léproseries, considérés comme des “morts-vivants”, ils doivent porter un costume qui les couvre entièrement, et n’ont pas le droit d’approcher les lieux publics.
Quand une épidémie commence à frapper, les conséquences sont énormes. La peste fera, entre le XIVe et le XVIIIe siècle, 25 millions de victimes en Europe. Elle bouleverse la société : les guerres s’arrêtent car il n’y a plus de soldats, les cérémonies religieuses cessent faute de prêtre, il n’y a plus personne non plus pour rendre la justice… Un vrai chaos !
Mais ces bouleversements sont parfois positifs, ils permettent aussi des avancées historiques dans certains domaines. La variole avait commencé à frapper dès le Xe siècle. A la fin du XVIIIe, Jenner, un médecin anglais remarque que les paysans sont épargnés : il comprend qu’ils sont protégés grâce à leur contact avec la “vaccine”, une forme bénigne de la maladie transmise par les vaches. Il prend le risque de l’inoculer (c’est-à-dire de transmettre le virus) à un jeune garçon, et constate que celui-ci est ensuite immunisé contre la variole. C’est ainsi que naît la vaccination ! C’est le début d’une prévention généralisée des épidémies.
Au XIXe siècle, on se rend compte que les logements insalubres, où vivent les plus pauvres, favorisent la propagation du choléra et de la tuberculose. Il faudra attendre les années 1920 pour que l’apparition de la radiologie explique la contamination de l’air et de l’eau. Ce qui a un réel effet sur la vie de tous les habitants : on commence à penser l’urbanisme différemment. Les hommes politiques lancent une grande bataille pour l’hygiène, l’évacuation des déchets, l’eau courante, la construction de logements plus sains… C’est le début de “l’hygiénisme”, qui modifie les conditions de travail, rend obligatoire les visites médicales à l’école et dans les entreprises…
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la peste a presque disparu, la variole n’existe plus, et peut traiter le choléra grâce aux antibiotiques. La médecine a heureusement beaucoup évolué, et on a maintenant de nombreux moyens de lutter contre les épidémies : progrès de la chirurgie, des médicaments, vaccins, de la prophylaxie (pour agir avant la propagation du mal)…
Certaines choses restent à améliorer, le Sida en est la preuve. Il nous montre que nous pouvons avoir des réactions très violentes quand nous nous sentons dépassés. C’est ainsi que les homosexuels ont été durement stigmatisés, accusés de répandre l’épidémie à ses débuts. Il existe encore d’importantes inégalités dans l’accès aux soins en fonction des pays et la maladie frappe souvent les plus démunis. Si les épidémies voyageaient auparavant de ports en ports avec les navires marchands aujourd’hui elles prennent l’avion ce qui augmente leur vitesse de propagation.
Les média se montrent parfois “catastrophistes”, et déclenchent de véritables paniques comme pour Ebola, la maladie de la vache folle, la grippe aviaire, le H1N1, le Coronavirus… La peur des épidémies est toujours présente dans notre société sur-médicalisée. De nombreux films, livres et séries qui parlent de zombies nous fascinent et nous renvoient à ces peurs partagées par tous…
Il y a toujours eu des épidémies, et on peut penser qu’elles nous accompagneront toujours malgré les avancées de la science… Réfléchir aux épidémies, ce n’est pas seulement s’intéresser au passé, mais aussi au présent et au futur. Elles peuvent nous apprendre beaucoup si on fait preuve de vigilance et d’ouverture d’esprit. Faisons confiance aux hommes pour trouver des solutions ! A l’heure où vous lisez cet article, il n’existe pas encore de vaccin contre le Sida… mais des centaines de chercheurs à travers le monde se creusent la tête pour trouver des solutions, et l’espérance de vie des malades s’allonge.
Quand la pandémie du type Corona virus s’installe, il est urgent de trouver la parade, car les conséquences sont catastrophiques pour l’humanité. En attendant, les précautions sont essentielles notamment l’hygiène et le confinement . Notre vie et cell des nôtres en dépendent.