Vivre en société

Les gros mots

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Doigt devant la bouchePourquoi des mots peuvent-il être “gros” ? Seraient-ils considérés comme trop « gros » pour être dits (et même parfois pour être pensés) ? Mais quels sont ils ces « gros » mots ? Est-ce qu’une insulte et un gros mot, c’est pareil ? Y a-t-il des mots interdits qui ne sont pas des gros  mots ? On essaie de vous parler de ce qu’il ne “faut” pas dire 😉 …

Insultes et gros mots

Un gros mot est un mot considéré par les parents d’abord, puis par les adultes en général, comme vulgaire, insultant, ou trop populaire. Mais contrairement à l’insulte le gros mot ne s’adresse pas forcément à quelqu’un. La plupart du temps il ne cherche pas à être blessant ou humiliant. Il est là, parfois, juste pour nous permettre d’exprimer notre désir de faire différemment, de dire différemment et de provoquer ses parents 😉

Les enfants testent les limites de ce qu’ils peuvent dire en hurlant des « caca boudin » à tous va. Les plus grands utilisent les gros mots pour jouer avec la patience et l’autorité mais aussi pour se retrouver dans cette situation de l’enfant tout puissant, incontrôlable.

Selon les familles, ce qui sera considéré comme un gros mot, ne le sera pas dans la famille voisine. Selon les régions de France, non plus. Dans le midi de la France, par exemple, ponctuer ses phrases de : « Putain ! Con ! » est très fréquent alors qu’en région parisienne on dira « merde » plus facilement.

Les gros mots sont souvent liés à la sexualité, ou au corps. Il y a quelque chose de cru dans les « gros » mots. C’est brut ! Les gros mots se font aussi, souvent, le miroir de nos préjugés (sexistes, racistes, homophobes…). Ils contribuent à véhiculer des stéréotypes.

Faits pour choquer, quand ils ne choquent plus, on les remplace ! Ainsi, en grandissant les « vieilles patates pourrites » peuvent se transformer en « Nique ta mère »…

Des gros mots propres aux jeunes ?

Quand on est adolescent, on cherche par tous les moyens son autonomie. On cherche à faire comprendre à ses parents, au monde, et à soi-même que l’on pense différemment.  Ce n’est pas toujours facile et parfois on a besoin d’attirer l’attention sur ce que l’on dit, de choquer un peu les autres pour les faire réagir, pour faire en sorte qu’ils nous écoutent !

Et quoi de mieux pour choquer que d’utiliser quelques « gros » mots bien placés !

On a envie aussi de parler librement sans que les parents s’en mêlent, censurent, ou interviennent dans la conversation. Entre potes, les gros mots, le langage populaire, l’argot, les insultes que l’on banalise, deviennent un code incompréhensible pour les parents et les adultes en général.

Petit extrait :

« J’ai trop le seum », « T’as craqué ou quoi ? », « Sa race », « Je crains dégun », « Je m’en cague », « Ça me fait kiffer », « comment il faisait yeuve lui ! », « PTDR », «VDM », « Le sgeg », « les nibs », « il a poukav’ », « La loose » …

Ça permet de parler de tout et surtout de ce qui nous trouble quand on devient adulte comme par exemple de la sexualité, de nos goûts musicaux, des injustices auxquelles on est confrontés, des compromis que l’on ne veut pas faire, de la dureté du monde qui nous attend,…

Les gros mots mais aussi les mots inventés, les mots détournés, le verlan sont un langage jeune, pour les jeunes, par les jeunes.

Mais attention à ne pas oublier de maîtriser et d’enrichir les autres formes de langage afin d’être compris dans tous les univers (la famille, le collège, les stages, la rue, l’univers professionnel…)

Plus d’infos sur les gros mots 😉

Quelques origines des mots grossiers :

Bâtard : vient du mot « bansti » – grange, celui qui est né dans une grange
Bouffon : vient de « buffone », personnage de théâtre qui fait rire
Con : vient de « cunnus », le sexe de la femme
Pétasse : de « pedere », péter
Pute : de « putidus », qui sent mauvais

Quelques réflexions sur l’injure :

« Les injures sont les raisons de ceux qui ont tort » – Jean Racine
« Les marques du fouet disparaissent, la trace des injures jamais » – proverbe africain
« Pourquoi lave-t-on une injure alors qu’on essuie un affront » – Alphonse Allais
« Je connais un tas de types à qui je ne pardonnerai pas les injures que je leur ai faites » – Georges Clémenceau
« Mieux vaut encore subir l’injure que la commettre » – Socrate

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