Les rêves et les cauchemars
Tout est calme en apparence et pourtant ! Un monstre gluant et purulent te poursuit, tu tombes dans un vide sans fin… mais l’élu-e de ton cœur vient te sauver. Comment cela est-il possible ? Tu rêves !
Cauchemars, rêves ? Mais que se passe-t-il dans ton sommeil ?
Qu’est-ce que le rêve ?
Le rêve est une activité mentale qui se produit pendant le sommeil, et qui est associée à un fonctionnement particulier du cerveau.
Il faut savoir que nos nuits de sommeil se découpent en cycles, qui comprennent eux-mêmes des phases. Si l’on rêve durant toutes les phases, c’est durant le sommeil dit « paradoxal » que l’on produit les rêves les plus riches et les plus étranges, qui sont aussi ceux dont nous nous souvenons le plus facilement et le plus clairement. Cette phase est ainsi nommée parce que, paradoxalement, notre activité mentale est à son comble tandis que notre corps est totalement paralysé. Cela évite que l’on n’agisse nos rêves, et que l’on se mette à fuir un monstre invisible dans notre chambre en pleine nuit !
Que tu t’en souviennes ou pas, tu rêves donc toutes les nuits. C’est un phénomène inévitable.
Et le cauchemar, on en parle ?
Un cauchemar est un rêve très angoissant, dont on conserve un souvenir précis pendant un court moment, juste après son réveil. Ils sont plus fréquents chez les enfants que chez les adultes, mais peuvent arriver à tout le monde.
D’une certaine manière, ce sont des rêves un peu plus « bruts » : l’angoisse envahit peu à peu le rêveur, au point parfois de le réveiller en sursaut !
Ils ne sont pas problématiques en soi, mais peuvent le devenir s’ils sont trop fréquents, répétitifs et/ou envahissants. Dans ces cas-là ça vaut la peine de consulter un professionnel de santé.
Le rêve : toute une histoire !
A travers les époques et les régions du monde, il existe des manières différentes d’aborder le rêve.
Dans l’Antiquité, que ce soit en Egypte ou en Grèce, le rêve était essentiellement compris comme un message divin, ayant pour fonctions :
– d’inciter le rêveur à se repentir d’une faute
– de signaler un danger à venir (par le fameux rêve prémonitoire)
– d’apporter une réponse aux questions adressées aux dieux
Aristote, disciple de Platon, a été le premier à instaurer une rupture en donnant une origine non pas divine au rêve mais simplement physique.
Mais les civilisations méditerranéennes n’étaient pas les seules à s’intéresser au rêve. En Inde et en Chine, les théories mélangeaient plus volontiers le psychique et le physique. Dans la médecine traditionnelle chinoise par exemple, on considère que le rêve est associé au foie, et que donc les mauvais rêves s’expliquent par une fatigue de cet organe.
Au Moyen-Âge en Europe, les gens se montraient globalement méfiants à l’égard du rêve, qui était associé au Diable.
Progressivement à travers les mouvements humanistes de la Renaissance on s’intéresse davantage à l’histoire de chacun et aussi à leurs rêves.
Une vraie révolution a eu lieu avec Freud, auteur de la théorie la plus retentissante jamais écrite sur le rêve. Selon lui et ses successeurs psychanalystes, le rêve serait l’expression des nos désirs inconscients. Il utilise alors un langage qui lui est propre, comme codé, formé d’étranges symboles et métaphores. Son sens n’est pas évident au premier abord, c’est pourquoi on peut essayer de l’interpréter pour en comprendre le message !
Il existe des thèmes de rêves universels : rêver d’un examen, d’être nu dans la foule, de perdre ses dents, de voler dans le ciel, de se faire poursuivre… Pour autant, l’interprétation se fait au cas par cas, car chacun de ces thèmes a un écho particulier selon le rêveur ou la rêveuse en question !
Enfin, certaines personnes utilisent leurs rêves comme source de création. C’était le cas par exemple du peintre Salvador Dalí, qui disait puiser une part de son inspiration dans ses songes.
Les neurosciences s’intéressent de plus en plus au fonctionnement du cerveau pendant le rêve pour en comprendre les mécanismes. Les conclusions actuelles mènent à penser que le rêve permettrait de faire le ménage entre toutes les informations accumulées dans la journée, afin de mieux garder en mémoire celles qui sont importantes. Des études ont à ce titre montré que la durée du sommeil paradoxal augmente dans les périodes d’apprentissage intense. En somme, rêver t’aiderait à retenir tes leçons ! Raison de plus pour soigner son sommeil
Le rêve garde encore aujourd’hui pour lui une grande part de ses mystères. Cela contribue à son intérêt et la fascination qu’il peut exercer sur nous. A vos oreillers ! 😉