Les parents/beaux-parents

Mon père/ma mère est en prison

image_pdfimage_print

prisonQuand on est ado, ce n’est généralement pas le genre de phrase que l’on va claironner dans la cour de récré. On aurait plutôt tendance à cacher cette situation pour éviter les questions, le regard ou le jugement des autres. Mais parfois on ressent quelque chose de différent, on est un peu partagé : avoir un de ses parents en prison, c’est pas très glorieux et en même temps, c’est comme si ça lui donnait de l’importance…

Un départ en prison peut être brutal, soudain

Du jour au lendemain, IL n’est plus là, c’est le choc ! Parfois le choc laisse place à la colère et la rancœur. Comment a t-il/elle osé se mettre dans une telle situation au point de risquer de ne plus voir ses enfants ? C’est comme si on était abandonné ; on peut même ressentir à certains moments de la honte : on se sent humilié parce que la prison ça représente le monde de la délinquance ou de la criminalité et que c’est un univers plutôt déshonorant. Parfois aussi on culpabilise : on se demande ce qu’on a bien pu faire pour qu’il en arrive là. Est-ce à cause de moi s’il se retrouve en prison ? Qu’est-ce qui a bien pu le pousser à la faute ?

Mais il arrive aussi que ce soit à la justice qu’on en veuille ; quand on vit dans une famille où le rapport à la Loi est un peu flou, compliqué, où les règles ne sont pas bien intégrées, on distingue pas vraiment le bien du mal, on est un peu perdu par rapport à ça, et du coup on se dit que la justice fait mal son travail, que son père ou sa mère ne devrait pas être là bas, on se sent comme trahi par la Société.

Au quotidien, l’absence est difficile à vivre

On n’a pas choisi ce départ précipité, il nous a été imposé. A la maison, les places ne sont plus vraiment les mêmes : « Qui va maintenant s’occuper de moi ? Qui va m’emmener au sport ? ». C’est chacun dans la famille qui se sent déstabilisé. Les dimanches, les sorties, les vacances, rien n’est plus pareil, il manque quelqu’un et ça rend triste. Et puis, quand on est ado, avoir un parent en prison, ça n’a pas de sens. Certains parents se battent toute la journée pour nous dire de ne pas faire de bêtises, de ne pas voler, de se montrer respectueux… Alors comment concevoir que son propre père ou sa propre mère a fait une faute répréhensible aux yeux de la Société ?
On peut avoir peur aussi parfois… Parce qu’on sait que le milieu carcéral peut être dangereux, violent. Et s’il lui arrivait quelque chose ?

Souvent selon le motif de l’incarcération, les liens ne sont pas rompus entre le parent emprisonné et les enfants. On garde le contact par téléphone, en se rendant sur place. Mais quoi se raconter ? Que dire à son père ou sa mère qui ne vit plus “dans le même monde” que le nôtre ? Souvent lui/elle même se sent honteux, triste voire en colère de ne pas pouvoir être avec sa famille.

Quand on sait que son père ou sa mère rentre à la maison après un séjour en prison, on se sent tout excité, on est content de le retrouver. Enfin ! Mais parfois cette joie peut laisser la place à de l’inquiétude. Comment va-t-on le/la retrouver ? Est-ce qu’il/elle va bien ? Est-ce qu’il/elle a changé ? Est-ce que les choses vont redevenir comme avant ? Est-ce qu’il faut parler de son vécu là-bas ? Ou bien par respect et pudeur, ne pas lui poser de question ?

Quand l’absence a été très longue

Parfois plusieurs années après, même si le lien a toujours été maintenu, c’est difficile de voir cette personne revenir à la maison comme si c’était « chez elle » depuis toujours, et reprendre « sa place d’avant » alors que durant toutes ces années, la famille s’est réadaptée et a dû trouver un équilibre différent. C’est difficile parce que finalement cette mère/ce père peut nous apparaître comme un étranger : on ne la/le connaît plus vraiment ; Cela peut être angoissant aussi de se dire « c’est mon père/c’est ma mère » alors en réalité « il/elle ne me connaît pas non plus puisque j’étais petit lorsqu’il est parti ».

Que ce soit permanent ou temporaire, comment vivre avec l’idée que son père ou sa mère est en prison ? Faut-il le dire aux copains ? Vers qui se tourner ? C’est important de rester proche des autres membres de sa famille. Parce que même si eux aussi sont déstabilisés par la situation, leur soutien est indispensable. Le dire « à tout le monde », peut-être pas ; mais en parler à un ami en qui on a confiance et qui saura nous réconforter, pourquoi pas…

Articles similaires

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:bye: 
:good: 
:negative: 
:scratch: 
:wacko: 
:yahoo: 
B-) 
:heart: 
:rose: 
:-) 
:whistle: 
:yes: 
:cry: 
:mail: 
:-( 
:unsure: 
;-) 
 
Bouton retour en haut de la page