Quand le groupe pense à ta place !
Tout le monde pense que ce type-là est un « nase ». Moi je pense comme tout le monde.
Faire parti d’un groupe, d’un clan, d’une tribu c’est souvent très important quand on prend son autonomie. Si le groupe est « cool » et bourré de « beaux gosses » alors en intégrant ce groupe on pense devenir soi-même cool et beau gosse. Mais le groupe ne peut-il pas devenir une arme qui se retourne contre tous les exclus ? Le groupe peut-il faire mal ? Que faire quand le groupe dérape ? Comment penser par soi-même quand le groupe pense à l’envers ? Pas facile d’arrêter un tsunami de groupe !
Pour faire un groupe « cool » il ne faut pas qu’il y ait : des « boloss », des « fouinasses », des « intellos », des « cassos » et même les bons vieux « bouffons » ne peuvent pas intégrer le clan.
Tous ces mots doux qu’on se lance à la tête pour éviter d’être soi-même insulté, donnent un rôle à chacun et sont là pour exclure du groupe. Le groupe, lui, est toujours vécu comme cool, beau, rebelle et malin.
Capable d’être seul ?
A l’école, au collège, au lycée et même plus tard au travail, on a le plus souvent envie d’être apprécié, d’être « intégré ». On peut avoir envie de partager les moments forts qu’on est en train de vivre. Mais on peut aussi avoir peur d’être seul… Chacun cherchera la tribu où il saura donner les signes de reconnaissances (d’allégeance) nécessaires pour pouvoir intégrer le groupe qui lui correspond. Les metalleux et les beaux gosses ne se retrouvent pas dans le même coin de la cour. Pas évident quand on change, on évolue, de savoir qui on est et qui on aimerait devenir. Le groupe pense pour nous, c’est plus simple. Mais que pense le groupe ? Qui pense pour le groupe ? Y a-t-il des leaders qui pensent pour tous ?
Quand un autre est différent !
Par sa couleur, ses choix affectifs et sexuels, sa manière d’être, son handicap ou tout simplement parce qu’il ou elle est nouveau dans le collège, le lycée (…) on a souvent envie de tester cet autre différent. Le groupe fonctionne comme un petit vieux : il a ses habitudes et n’aime pas qu’on vienne le perturber dans sa routine… Dans le groupe, certains, plus fragilisés, par peur, par jalousie, parce qu’ils se sentent remis en cause, ou parce qu’ils veulent se sentir les plus forts, vont entrainer tout le groupe dans des comportements violents physiquement ou psychologiquement.
Complices ou témoins
Être témoin de violence et se taire, c’est y participer. Être témoin silencieux, c’est être complice. On peut se taire et laisser faire juste pour s’assurer qu’on est du bon coté, avec la majorité ; être en groupe contre l’autre renforce le sentiment de cohésion, on s’unit contre un ennemi commun auquel on attribue tous les défauts que l’on n’assume pas.
Comment savoir si on est dans un groupe harceleur ?
Si tu as déjà vu des copains à toi insulter un autre élève, comment as-tu réagis ? Prends le temps de penser à ce que ressent celui qui a reçu cette insulte. « Si j’étais à sa place, comme je me sentirais ? » Les mots parfois blessent autant que les coups. En as-tu déjà fait l’expérience ?
Si tu n’es plus d’accord avec les autres, que tu te rends compte que celui qui a été exclu du groupe est harcelé, qu’il souffre des violences que le groupe lui inflige, tu peux agir pour que ça change !
A qui en parler ?
Peut-être à tes amis, ceux qui t’aiment et te défendent. Mais si cela te semble compliqué ou grave et que tu es témoin de violence tu peux en parler avec tes parents et des adultes responsables de ton établissement scolaire (profs, CPE, principal, proviseur, infirmière…). Ils sont là pour ça !
Dans l’anonymat, tu peux aussi appeler : Fil Santé Jeunes au 0800 235 236 ou Jeunes Violences Écoute au : 0808 807 700 !
Le groupe, c’est toi qui en es l’acteur ! C’est à toi de le changer s’il ne te convient plus !