Troubles DYS : le regard des autres
Quand on est au collège ou au lycée, on a souvent à cœur de ne pas être différent des autres, d’être accepté, d’avoir des amis. On trouve que le regard des autres a beaucoup d’importance (trop parfois !) et malheureusement il n’est pas toujours bienveillant.
Quand on est atteint d’un trouble DYS, le regard que portent les autres sur nous peut être dur car ils perçoivent qu’on a « quelque chose de différent », mais sans forcément en comprendre les raisons. Contrairement à un handicap physique évident (être en fauteuil roulant par exemple), les troubles DYS ne se voient pas au premier abord, ce qui peut créer une incompréhension chez les autres.
Le handicap invisible
La plupart des troubles DYS entraînent des situations de handicap importantes qui se manifestent essentiellement au moment du travail scolaire. En dehors de ces temps-là, ils peuvent se faire relativement discrets. Ce sont des handicaps invisibles qui peuvent provoquer chez les autres des jugements malveillants ou hâtifs : « cette fille qui inverse les lettres, elle sait pas lire ou quoi » ? « ma cousine ne sait pas faire ses lacets alors qu’elle a 14 ans, la honte pour elle » ! « mon voisin en classe il se trompe dans des calculs hyper simples, il le fait exprès ou il est débile » ?…
Ces troubles n’ont rien à voir avec le niveau d’intelligence, mais on peut avoir tendance à penser que ces personnes sont « bêtes ». L’étiquette de « mauvais élève » peut coller à la peau car ces troubles sont souvent la cause de mauvaises notes.
Ces réactions, souvent blessantes, peuvent créer une situation d’exclusion et, parfois, un état proche de la dépression chez celui qui est atteint d’un trouble DYS. C’est pourquoi il est important d’être aidé à ne pas perdre confiance en et à trouver les mots (pour parler de ce que l’on ressent, de son trouble…) afin que le regard des autres change.
Le manque d’autonomie
Certains troubles DYS ont un impact sur la vie de tous les jours et créent une dépendance vis-à-vis d’autres personnes ou d’outils techniques. Par exemple dépendre d’un ordinateur pour étudier ou communiquer, avoir besoin de quelqu’un pour couper sa viande, distinguer avec un code couleur ce qui va à gauche de ce qui va à droite etc… peut donner l’impression qu’on ne pourra jamais être autonome comme les autres.
Heureusement les diverses prises en charge (orthophonie, ergothérapie, psychomotricité…) permettent de trouver des moyens de pallier ces difficultés. Là aussi c’est le regard des autres qui peut être mal vécu : untel peut se moquer, untel autre peut vouloir faire à votre place ou au contraire vous laisser patauger dans votre difficulté…
Des parents très présents, parfois trop ?
Comme la plupart des situations de handicap ou de maladie, les troubles DYS ont aussi tendance à accentuer la présence des parents au quotidien. Tout d’abord, lorsqu’on est enfant, ils s’impliquent dans les différentes prises en charge et font souvent « le taxi » pour conduire aux divers rendez-vous. Ils suivent de près l’évolution du trouble et la progression des rééducations.
Ado, on aimerait que les parents nous laissent gérer seuls mais ils ont souvent du mal à accepter de lâcher prise et de nous voir grandir. Cette présence de tous les instants peut devenir pesante au moment où on aspire à un peu d’autonomie et de liberté. Les parents deviennent malgré eux surprotecteurs, car ils sont inquiets et parfois maladroits pour nous aider.
Pour lutter contre l’étiquette de « mauvais élève », le soutien des parents peut être d’une grande utilité pour choisir et assumer son orientation.
Quand le regard des autres devient trop pesant ou quand on ressent une souffrance, il est alors important de pouvoir se sentir soutenu. C’est pourquoi, rencontrer un psychologue peut aider à surmonter ces difficultés.