Dépendance, addiction et toxicomanie
Devinette : quel est le mot commun entre une fille qui passe la nuit devant son ordinateur à regarder la dernière série en vogue, un gars qui n’arrive pas à décrocher de son roman de science-fiction, au point de le lire jusque sous la douche, un fumeur invétéré, une amoureuse qui l’est tellement que, de toute la journée, elle ne pense qu’à l’élu-e de son cœur, un mangeur de chocolat qui connaît toutes les chocolateries de sa ville pour ne pas risquer d’être pris au dépourvu ?
Réponse : ils sont tous ACCROS !
Au départ, « être accro », c’était être « junkie », drogué, accroché à une substance devenue indispensable à la vie. C’est du vocabulaire de la rue, des milieux toxicomanes, qui s’est ensuite diffusé et est devenu une expression familière courante. Elle veut insister sur la force d’un attachement à quelque chose ou à quelqu’un et aussi sur la fragilité que cet attachement entraîne pour celui qui l’éprouve. Être accro, ça veut donc d’abord dire être dépendant – à une substance, un comportement. Cela qualifie une dépendance, une toxicomanie, une addiction.
Définition et description
La «dépendance », c’est le fait de ne pas pouvoir se passer d’une substance ou d’un comportement. En psychiatrie, on parle de dépendance à l’alcool, au tabac, aux médicaments, aux drogues (cannabis, cocaïne, héroïne, crack, etc.), à des comportements (le jeu pathologique, les comportements sexuels addictifs, les troubles des conduites alimentaires – anorexie, boulimie – l’automutilation).
On parle de toxicomanie quand quelqu’un est dépendant à une drogue. On parle aussi de « conduites addictives « et « d’addictions » avec ou sans drogue.
Aujourd’hui, l’attention des spécialistes est surtout centrée sur les polytoxicomanies, c’est-à-dire les conduites addictives multiples chez une même personne.
Les recherches neurobiologiques des cinquante dernières années ont montré l’importance du rôle des neurotransmetteurs, en particulier de la sérotonine, dans les mécanismes cérébraux en jeu dans les addictions. D’autres approches plus « psy »tentent de comprendre ce qui se passe pour chaque personne prise dans de la dépendance.
Symptômes et diagnostic
La dépendance se caractérise par le besoin de consommer la substance en cause, de se livrer au comportement concerné. Une conduite addictive se caractérise par sa régularité : quand on est dépendant à la cigarette, il est difficile de s’en passer plus de quelques heures d’affilée. Si c’est dimanche et que le tabac du village où on habite est fermé, on va s’arranger pour pouvoir aller à celui du village voisin ; on n’attendra pas le lendemain, tranquillement, sans fumer et sans y penser.
On peut parler de consommation toxicomaniaque quand l’effet recherché est celui de la défonce, de l’anesthésie, quand la consommation s’accompagne d’une marginalisation, d’une grande difficulté à poursuivre des activités (études, travail) non liées à la consommation.
Seul un professionnel compétent (médecin, psychiatre, psychologue…) peut diagnostiquer une conduite addictive et en mesurer l’importance et la gravité, à travers des entretiens avec la personne, sa connaissance des substances en cause et de leurs effets, etc.
De nombreux travaux montrent qu’il n’existe pas de personnalité toxicomane type, et que des comportements toxicomaniaques interviennent chez des personnes très différentes. Les causes des conduites de dépendance sont multiples et propres à chaque personne, à chaque histoire. Néanmoins, la conduite de dépendance constitue un signe que quelque chose ne va pas bien. Derrière ces comportements, on trouve fréquemment un vécu dépressif et des angoisses importantes.
Traitements et orientations
Le traitement des conduites de dépendance dépend de la substance ou du comportement en cause, mais aussi de la personne elle-même. Dans certains cas, le sevrage nécessite l’usage de médicaments qui traiteront les symptômes du sevrage, particulièrement douloureux, comme pour l’héroïne par exemple.
Plusieurs approches thérapeutiques sont possibles et peuvent se combiner entre elles au cours d’un temps plus ou moins long. Un traitement chimique de substitution peut être mis en place (les patchs ou les chewing-gums à la nicotine pour les fumeurs, la méthadone pour les héroïnomanes). Les approches comportementales vont aider le patient à prêter attention à ses comportements qui amènent ou accompagnent la consommation de produit ou le comportement addictif et à les modifier. Les approches psychodynamiques vont tenter de mobiliser ce qui rend nécessaire la conduite de dépendance et de faire évoluer cette façon de fonctionner. Pour certaines toxicomanies, dans lesquelles le fonctionnement familial est très impliqué, les thérapies familiales sont particulièrement efficaces bien que difficiles à mettre en place. Les groupes d’auto-support – c’est-à-dire de personnes concernées par le même problème, comme les Alcooliques Anonymes – permettent un échange et un soutien.
Plus la conduite de dépendance est installée et grave, mettant en danger la vie de la personne et ou de son entourage, plus le dispositif thérapeutique devra être contenant.
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bonjour
que penser du temps passé sur des jeux videos notamment les jeux dits d’action qui sont surout des jeux de guerre dont mes deux garçons ados de 12 et 17 ans sont completement fous . quels risques pour ces enfants ? Un tour au salon de gamesweek m’a vraiment inquiétée sur le devenir de ces ados addicts de ces jeux violents