L’alimentation et le goût
Actuellement on mange vite, en faisant autre chose, en dehors de chez soi ou chez soi mais sur le pouce.
Et on mange quoi ? Des plats cuisinés surgelés, des plats allégés, des préparations de sauce ou d’accompagnement prêtes à l’emploi. Pourquoi ? Parce qu’on passe de moins en moins de temps autour du repas, et ceci s’observe d’autant plus chez les adolescents.
Le système gustatif
La mise en place du système sensoriel gustatif est directement lié à l’éducation au goût que l’enfant reçoit dans sa famille. Le goût est un ensemble de sensations associées à chaque aliment. Cependant, les papilles gustatives peuvent être plus ou moins sensibles selon les personnes. C’est pourquoi, dans une même famille, les goûts peuvent être différents.
Au fur et à mesure que l’enfant grandit, il s’autonomise et souhaite rompre avec les habitudes familiales. Les repas sont souvent les premiers moments familiaux auxquels chaque membre de la famille a à s’adapter : horaires, habitudes, besoins calorifiques, goûts bien-sûr etc….
Aujourd’hui pour que les papilles apprécient ce qui est mangé, le goût des plats préparés est fortement influencé par des ingrédients plus ou moins artificiels qui sont ajoutés aux saveurs naturelles. En soi, ce n’est pas (trop) dangereux pour la santé mais on observe depuis quelques temps que la perception du goût peut se modifier et entraîner des habitudes alimentaires particulières: les gens ne savent plus quoi manger d’autre!
Le goût industriel
En effet, l’industrie agro-alimentaire (c’est-à-dire l’industrie qui fabrique en masse les produits conditionnés pour les supermarchés) utilise de plus en plus de « réhausseurs de goût ». Plus pratiques et moins coûteux que les ingrédients traditionnels de la cuisine familiale, le sucre, le sel, les arômes artificiels, les additifs, les matières grasses sont largement utilisés pour rendre les plats cuisinés plus savoureux. Du coup, nos petites papilles gustatives s’habituent à ces saveurs et rechignent à déguster des mets différents (plus épicés, aux saveurs plus originales…).
Dans nos habitudes alimentaires, ce phénomène s’observe facilement. Ainsi beaucoup d’adolescents accompagnent leurs repas de boissons extrêmement sucrées. La saveur du plat est donc complètement annulée par la teneur énorme en sucre de ces boissons. Pour compenser, nous choisissons alors de consommer un plat très salé ou très épicé. Nos papilles sont « désorientées » de recevoir toutes ces saveurs contradictoires et très tranchées. Nous qui consommons ces types de plats pouvons nous sentir satisfaits de ce que nous mangeons. Cependant nous sommes finalement « trompés » car le jour où nous consommons ce produit sous sa forme naturelle, il nous arrive d’êtres « déçus » (du yaourt à la fraise bien loin de la flaveur naturelle de la fraise, c’est-à-dire de son goût et de son odeur naturelle).
Du sucre, toujours du sucre
Si à ces habitudes on ajoute la tendance naturelle de l’être humain à aimer le sucré, on s’aperçoit que l’industrie agro-alimentaire surfe sur cette vague. En effet, depuis peu sont apparus sur le marché ce que l’on appelle les « prémix ». Ce sont des boissons extrêmement sucrées, colorées, branchées, souvent gazeuses mélangées à des alcools forts. La teneur en alcool est importante (5 à 6%) mais la saveur très sucrée camoufle le goût de l’alcool. Le goût sucré permet de boire ces boissons en grande quantité ce qui ne serait sûrement pas le cas si l’alcool était consommé pur car son goût serait rebutant. D’où le danger….
Mettre à l’épreuve sa perception du goût peut permettre par la suite de s’affirmer dans ses choix alimentaires. Ce qui n’empêche pas que la cuisine de Mamie peut tout à fait trouver sa place dans l’alimentation de l’adolescent, comme réminiscence du « souvenir d’enfance ».
non c’est amer !!!