L’identité de genre, c’est quoi ?
« Genre », « théorie du genre »… sont des termes dont tu as peut-être déjà entendu parler. En effet, les questions autour du genre sont très présentes actuellement dans les médias. Voici des éléments pour y voir un peu plus clair.
Sexe, genre et théorie du genre
Les recherches sur la « théorie du genre » ont vu le jour dans les années 60 dans un premier temps aux États-Unis, puis dans le monde entier. A l’origine, l’idée était de faire une distinction entre le genre et le sexe, dans le but de lutter contre les « rôles de genre » et « stéréotypes de genre », source d’inégalité entre les hommes et les femmes.
Reprenons, pour clarifier tous ces termes.
- Le sexe correspond aux caractères sexuels biologiques et physiologiques d’une personne (organes génitaux, caractère chromosomique : XX pour une fille et XY pour un garçon, fonctionnement hormonal : œstrogène et progestérone pour une fille et testostérone pour un garçon …).
- Le genre fait, quant à lui, référence aux aspects éducatifs, sociaux et culturels d’un individu (le look, la coiffure, les attitudes, les goûts…). Contrairement au sexe, le genre peut varier avec le temps et l’évolution de l’individu.
Les « rôles de genres » ou « stéréotypes de genre » font références à toutes les idées reçues que véhiculent notre société concernant les caractéristiques assignés aux hommes et aux femmes (personnalité, valeurs, attitudes, habillement, goûts…) : « les femmes sont nulles en maths et en sport », « les hommes doivent être forts, se débrouiller seuls et ne doivent pas montrer leurs émotions », « un homme sage-femme ou une femme mécanicienne c’est bizarre ! »… Ces stéréotypes illustrent les inégalités hommes-femmes comme par exemple les différences de salaires entre un homme et une femme au même poste, ou encore les difficultés pour accéder à certaines hautes fonctions en tant que femme…
Identité sexuelle, identité de genre et orientation sexuelle
Voici la distinction faite le plus couramment.
- L’identité sexuelle correspond au sentiment d’appartenance d’un individu au sexe qui lui a été assigné à sa naissance : « j’ai un sexe biologique de garçon, sur mon acte de naissance je suis noté comme garçon, et je me sens garçon dans mon corps et dans ma tête »
- L’identité de genre ou identité sexuée désigne le sentiment intime d’appartenance à un genre, c’est-à-dire « j’ai un sexe biologique de garçon, je me reconnais dans les caractéristiques de masculinité, je me sens garçon dans mon rapport avec les autres ». L’identité de genre d’un individu se construit au cours de son développement en prenant en compte les caractéristiques biologiques et culturelles.
- L’orientation sexuelle fait référence au « désir affectif et sexuel […] pour les personne de même sexe (homosexualité), de sexe opposé (hétérosexualité) ou indifféremment pour l’un ou l’autre sexe (bisexualité) » (Larousse).
Dysphorie de genre ou transidentité
Dans la majorité des cas, l’identité sexuelle correspond au sexe biologique ainsi qu’à l’identité de genre. Cependant, certaines personnes ressentent un décalage entre leur sexe biologique et leur identité genre (transgenre). Les personnes transgenres adoptent l’apparence et le mode de vie de l’autre genre, mais sans changer de sexe (Larousse)
D’autres personnes ressentent un décalage entre leur sexe biologique et leur identité sexuelle (transsexuelle). Les personnes transsexuelles ont le sentiment que leur corps n’est pas en concordance avec leur sexe « psychologique » mais qu’il correspond au sexe opposé (Larousse). Elles mettent en place une « transition », elles changent leur aspect physique pour correspondre à leur identité de genre (traitement hormonaux, chirurgicaux…). Cette transition peut aller jusqu’à une « réassignation sexuelle », c’est-à-dire jusqu’au changement de sexe.
Ces décalages correspondent dans le jargon à ce que l’on appelle la dysphorie de genre ou à la transidentité.
Il existe également des individus, les queer, qui souhaiteraient un genre alternatif (un sexe ni féminin, ni masculin) ou une multitude d’intermédiaires entre le sexe féminin et masculin.
D’autres termes questionnent l’identité sans correspondre à la définition de la dysphorie de genre. Comme par exemple les individus travestis et intersexués.
Je me pose des questions sur mon identité
Se poser des questions sur son identité, sur son corps, c’est normal. Les réponses arrivent le plus souvent avec le temps. En grandissant, on apprend à se connaître, on fait des expériences qui nous aident à y voir plus clair. Parfois pourtant, nos interrogations sont sources de souffrance et d’angoisse. Il est alors important d’en parler pour sortir de notre solitude et être soutenu.
Mettre des mots sur nos questionnements permet de dégager de nouvelles perspectives et de trouver petit à petit nos propres réponses.
Une ligne est spécialisée dans les questions autour de l’identité sexuelle, de genre et sur l’orientation sexuelle. Elle s’adresse plutôt aux jeunes adultes : Ligne AZUR : 0810 20 30 40, 7j/7j de 8h à 23h (coût d’une communication locale).
Bien-sûr, nous restons, nous aussi, à votre écoute, Fil Santé Jeunes 0800 235 236.
Je pense qu’il y a une erreur, “D’autres termes questionnent l’identité sans correspondre à la définition de la dysphorie de genre. Comme par exemple les individus travestis et intersexués.” ou du moins quelque chose qui n’est pas claire: être intersexe concerne le corps et les parties génitales qui ne correspondent pas aux normes binaires, qui ont des attributs entre homme et femme, pas au genre. Peut-être aurait-il été intéressant de décrire les genres non-binaires, genderqueer, genderfluid, agenre, en mentionnant ces mots, avec le schéma de la licorne du genre par exemple et des graphes.