C’est quoi être en deuil ?
Perdre un être cher nous confronte à beaucoup d’émotions et de ressentis souvent douloureux. Que tu y sois préparé.e ou pas, cette perte peut t’impacter à différentes intensités. Comment gérer la disparition d’une personne aimée ? Quel est le chemin pour accepter ce qui peut paraître inacceptable ?
Entre tristesse et deuil
« Être en deuil », c’est différent de la tristesse que tu peux ressentir suite au décès d’une personne que tu connaissais un peu. En fait, c’est la profondeur du lien affectif qui te lie à cette personne qui fait la différence. Plus la relation est forte (que ce soit dans le positif ou dans le négatif), plus ça peut être difficile. Passée la première période de choc, arrive une phase de bouleversements, de déséquilibre et de perte de repères. Puis au bout d’un certain temps une phase de reconstruction et d’apaisement peut s’opérer.
Traverser un deuil à l’adolescence, alors que tu es en pleine construction identitaire et en recherche de nouveaux repères, est une épreuve pouvant s’avérer très déstructurante. Perdre un proche et en particulier un parent, c’est perdre un pilier sur lequel tu t’étais peut-être appuyé.e pour grandir et évoluer depuis toujours.
Comment se construire au travers de tels bouleversements ? Comment tenir le cap quand la douleur et la peine nous accablent ? Comment accepter de continuer notre chemin malgré l’absence et s’autoriser au bonheur ?
Chacun.e son rythme
Chacun traversera ce chemin comme il le peut. Tu passes notamment par des phases que tu traverses malgré toi telles que le déni (“ce n’est pas vrai !”), la colère (“comment a-t-il/elle pu me faire ça ! ?!”), la tristesse (“je ne m’en remettrais jamais”) et enfin l’acceptation (“ça fait partie de moi, mais je dois continuer mon propre chemin”). Le temps et la parole permettront d’apprivoiser l’absence et le vide ainsi laissé.
Parler peut sembler inutile au premier abord car “ça ne fera pas revenir la personne”. Mal-être et déprime peuvent alors s’installer. Tu peux repenser à la personne perdue, les souvenirs remontent à la surface, tu te remémores les moments passés ensemble. Les doutes, les regrets, et même une certaine culpabilité peuvent apparaître.
Ces pensées, tu ne peux pas vraiment les contrôler. Dans ces cas-là, tu aimerais sans doute ne plus penser, ne plus être envahi.e par tout ça car cela fait trop mal. Il s’agit pourtant d’un passage nécessaire, un cheminement intérieur qui permet petit à petit de dire au revoir et de se détacher.
Des réactions différentes
Ces moments difficiles transforment. Chaque personne réagira à sa façon, prise dans des mécanismes involontaires. Le repli sur soi et l’isolement sont des réactions très fréquentes, par exemple. Identifier des personnes de ton entourage à qui tu peux parler de ce que tu vis peut te permettre d’éviter d’être trop renfermée, face à des ressentis compliqués à nommer. Parler permet de mettre du sens sur ce que tu traverses et de te soulager du poids que tu portes.
Il arrive d’ailleurs que ce trop-plein d’émotions ressenties puisse te pousser à avoir des comportements différents de d’habitude, qui peut-être ne te ressemblent pas ou qui peuvent te surprendre. Si tu observes ce genre de changement et que cela commence à t’inquiéter (mal-être intense, prises de risque..), c’est alors le signe que tu as besoin d’une aide extérieure.
Vivre un deuil à l’adolescence c’est donc traverser des étapes difficiles, apprendre à apprivoiser sa douleur et accepter l’absence. C’est continuer à grandir avec cette blessure, sans pour autant qu’elle ne te fige dans un état de mal-être permanent. N’oublie pas que le temps fait son œuvre !
Et si tu sens que c’est trop lourd pour toi, nous sommes là pour t’écouter alors n’hésite pas à nous appeler !