Un de mes proches est mort
Perdre un proche, que ce soit un parent, un frère, une sœur, un.e ami.e, un.e prof… c’est très douloureux. Ça fait mal, ça fait peur, ça chamboule, ça questionne, ça fait grandir. Peu importe quand ou comment le décès a lieu, c’est toujours quelque chose de marquant. A l’adolescence, cette période qui est déjà forte en émotions, un deuil peut laisser d’autant plus de traces. On peut vite se sentir dépassé.e par ce qu’on vient de vivre et tout ce qu’on peut ressentir.
Qu’est-ce que je ressens ?
Quand on apprend la mort d’un être cher, on peut se sentir submergé par un tsunami d’émotions qui se mélangent et qu’on n’arrive pas toujours à gérer ou à comprendre. Est-ce que c’est de la tristesse, de la peur, de la colère, de la haine ? C’est un peu tout ça à la fois et parfois on ne ressent rien du tout. Tu verras peut-être tes proches pleurer alors que tu n’as qu’une envie c’est d’hurler. Tu auras peut-être envie de te remémorer tous les moments passés avec la personne qui est partie alors que les autres voudront y penser le moins possible. Dans un deuil, il n’y a pas de normes, pas de règles, pas de mode d’emploi. C’est une expérience propre à chacun et il ne faut rien s’imposer.
Il y aura des dates particulières, des jours plus difficiles que d’autres, et ce sera parfois compliqué à suivre. Certains jours tu auras envie d’être entouré.e alors que d’autres tu auras juste envie d’envoyer bouler le monde entier. Peu importe ce que tu ressens, ou ce que tu ne ressens pas, c’est ton droit. Tu as le droit de ne pas vivre les choses comme les autres, de ressentir une chose et son contraire, ou bien même de ne pas savoir comment tu te sens. Le tout c’est de ne pas te juger ou culpabiliser.
Un deuil c’est déjà assez douloureux comme ça. Le plus important c’est de se laisser ressentir les choses sans jugement, même si tu ne les comprends pas forcément.
Comment me projeter dans l’avenir lorsque tout est flou ?
La mort d’un proche change souvent beaucoup de choses. Que ce soit en nous, dans nos habitudes de vie, nos projets, nos envies… ça chamboule tout. Ça demande parfois une réorganisation qui va au-delà de ce qu’on aurait pu envisager. Que ce soit un déménagement, une nouvelle école, un rythme de vie totalement différent… Tous ces changements peuvent te rajouter des difficultés, mais ils peuvent aussi te faire du bien, t’aider à aller de l’avant, à changer d’air comme pour un nouveau départ. Peu importe ce dont tu as envie et/ou besoin, exprime-toi. Parles-en avec les gens autour de toi, ça te concerne alors tu as ton mot à dire.
Donne-toi le temps mais aussi les moyens de retrouver un rythme et un équilibre qui te conviennent. C’est difficile de se projeter dans l’avenir alors que le monde tel qu’on le connaissait se retrouve subitement sans dessus-dessous. On se pose 1000 questions à la minute et tous les plans qu’on avait pu faire paraissent bancals. On se sent différent.e, on a plus les mêmes envies, ce qu’on pensait être une priorité ne l’est plus forcément, parce qu’un deuil, ça remet les choses en perspective.
Si tu as l’impression d’avoir perdu tous tes repères et de ne plus aimer les mêmes choses, fais des essais. De quoi as-tu envie ? Qu’est ce qui te fait du bien ? Peut-être que tu retrouveras tes marques en faisant les activités favorites de cette personne qui te manque, que tu auras envie de reprendre ta passion d’enfance ou bien même de changer de voie. Dans tous les cas, ne t’en veux pas d’être perdu.e. Tu ne dois pas (et ne peux pas) avoir réponse à tout alors autorise-toi un temps de répit pour reprendre ton souffle.
Comment continuer à vivre ma vie d’ado ?
Quand on perd un proche, on est confronté à une chose à laquelle on n’avait pas forcément pensé. La mort ça fait partie de la vie et malgré tout, on n’y est jamais vraiment préparé pour autant. Quand on est ado et qu’on fait l’expérience de la mort d’un proche, ça nous fait grandir d’un coup, ça nous change.
Tu te sens peut être différent.e des autres de part ce que tu as vécu et comme projeté.e dans la position d’un.e adulte alors que tu n’en es pas encore là. Oui, tu es jeune et, oui, tu as vécu quelque chose de fort qui n’était peut-être pas dans l’ordre des choses, mais ce n’est pas pour autant que tu dois faire l’impasse sur cette étape de ta vie. Tu as le droit de faire tes expériences d’adolescent.e. Tu as le droit de te poser des questions, d’hésiter, de faire des erreurs et de faire des choix pour toi.
Tu es bien placé.e pour savoir ce qui te fait du bien, alors fais toi confiance mais n’oublie pas ceux qui t’aiment et te veulent du bien. Prends du temps pour toi, sois indulgent.e, mais ne te renferme pas sur toi-même.
Comment en parler et me faire aider ?
Cette sensation d’être à vif, cette douleur, ce vide, cette colère, ce deuil, tu n’as pas à y faire face seul.e. Il y a des gens à qui tu peux en parler, des gens qui sont là pour t’écouter. Ce n’est pas toujours facile, on te l’accorde, mais c’est important que tu le fasses. Pour commencer, peut-être que tu peux essayer de te confier à quelqu’un en qui tu as confiance ? Que ce soit ta famille, tes ami.e.s, tes profs, même si d’après toi « ils ne peuvent pas comprendre », peut être que le simple fait qu’ils soient là pour toi est suffisant ?
Tu les sens peut-être mal à l’aise quand tu abordes le sujet, mais c’est probablement car ils ne savent pas forcément comment s’y prendre, où se trouvent tes limites et de quoi tu as besoin.
Si tu n’es pas à l’aise à l’idée de t’ouvrir à ce sujet auprès des gens qui te connaissent et que tu vois tous les jours, tu peux aussi te tourner vers des professionnels de santé dont c’est le métier ! Que ce soit auprès de ton médecin traitant, de l’infirmière ou du psychologue scolaire, ou de la Maison des Adolescent… Il existe des ressources pour t’aider à surmonter cette épreuve !
N’hésite pas à nous contacter au 0800 235 236 (9h-23h) ou sur notre chat’ (9h-22h) pour que l’on puisse chercher ensemble les ressources les plus adaptées près de chez toi. C’est gratuit et anonyme !