Allô, t’as pas de cheveux ? : petits tracas capillaires
Telles les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle chaque année, tous les jours, l’être humain perd ses cheveux. Le cheveu a une durée de vie, il naît, grandit et meurt, on parle du cycle pilaire. Chaque individu possède en moyenne 100 000 à 150 000 cheveux. Il est normal de perdre environ 40 à 100 cheveux par jour avec des pointes pouvant grimper jusqu’à 175 durant les changements de saison (chute saisonnière le printemps et l’automne). Entre 15 et 65 ans, on perd au moins 1/3 de notre masse capillaire d’origine.
A la puberté, l’adolescent perd une masse plus importante de cheveux qui tombent plus qu’ils ne poussent, et les choses ne vont pas en s’améliorant. Plus l’on vieillit, plus les cheveux tombent. Si la chute de cheveux est plus fréquente chez les garçons, elle existe aussi, mais plus rarement, chez les filles. Après avoir plaqués vos cheveux, c’est eux qui vous plaquent !
A s’en arracher les cheveux !
Une chute de cheveux est considérée comme pathologique lorsque plus de 100 cheveux tombent par jour pendant une assez longue période pouvant aller jusqu’à deux mois. Le diagnostic de cette chute nécessite une consultation et parfois un examen appelé « trichogramme » (on prend quelques cheveux dans différentes zones du cuir chevelu et on les observe au microscope). Parfois, un bilan hormonal est nécessaire.
L’accélération de la chute des cheveux et/ou des poils est appelée « alopécie ». Elle se caractérise par un affinement du cheveu, ainsi que par une fragilité de son implantation, ce qui accélère sa chute. Elle commence autour de la trentaine chez beaucoup d’hommes. L’alopécie mène souvent à la « calvitie » qui est causée par la modification d’une hormone mâle, la testostérone, qui provoque l’absence totale ou partielle des cheveux sur la tête. En moyenne, on estime que 70% de la population masculine est touchée.
Pendant longtemps, la perruque était le seul moyen de dissimuler la calvitie. Aujourd’hui d’autres alternatives existent. Si tu es inquiet quant à la chute de tes cheveux, avant d’investir dans une moumoute dernier cri, va consulter ton médecin. Un coiffeur peut aussi te conseiller en te faisant des propositions capillaires « branchées » (se raser intégralement la tête est, par exemple, à la mode en ce moment)
Comme un cheveu dans la soupe…
Une autre cause de perte est appelée « pelade » et provoque une perte de pilosité par plaques, le plus souvent au niveau du cuir chevelu. La peau du crâne conserve son apparence normale, mais est simplement dépourvue de cheveux par endroits. Dans près de la moitié des cas, les symptômes apparaissent avant l’âge de 20 ans. Elle représente 2% des consultations en dermatologie en France. Il n’existe pas de traitement pour en venir à bout même si certains traitements peuvent stimuler la repousse des cheveux. Chez près de 80 % des personnes, la pilosité réapparaît d’elle-même de 6 à 12 mois après la chute. Les cheveux peuvent parfois repousser des années plus tard. Mais rien ne protège d’une rechute (celle-ci est même fréquente). La cause de la pelade reste inconnue mais des facteurs héréditaires semblent jouer chez 20 % à 40 % des individus atteints, ainsi que des raisons psychologiques.
La perte de cheveux peut également être provoquée par une mycose : la teigne qui est une infection cutanée superficielle causée par des champignons appelés dermatophytes. La teigne est caractérisée par de petites vésicules ou anneaux rouges qui s’agrandissent au fur et à mesure que l’infection se propage. Les symptômes principaux sont des cheveux secs et cassants qui se perdent par plaques, démangeaisons sévères du cuir chevelu et cercles rouges sur une peau écailleuse avec de petites cloques. La teigne concerne principalement les enfants (généralement de moins de 12 ans), mais touche également les adultes. La teigne peut se propager d’un enfant à un autre en se prêtant des chapeaux, des peignes, des brosses, des serviettes, des vêtements. L’hygiène personnelle est importante pour prévenir la propagation de la teigne.
Si ces causes sont naturelles, la chute des cheveux peut également être causée par une chimiothérapie qui est le traitement du cancer et qui vise à empêcher le développement des cellules cancéreuses. Le problème, c’est qu’il touche aussi d’autres cellules saines, comme les cellules responsables de la pousse des poils et cheveux ce qui provoque leur chute. Dans ce cas, il est important de traiter les cheveux avec douceur, de ne pas les laver trop souvent et d’utiliser un shampooing doux. Il faut également éviter le soleil, les colorations et les permanentes qui dessèchent les cheveux.
Au poil !
Toutes ces descriptions ne sont pas très réjouissantes mais il existe des traitements adaptés pour chaque problème ! De manière moins pénible, il existe quelques petits tracas capillaires, comme la canitie, qui désigne le blanchissement ou le grisonnement des poils et des cheveux. Les premiers cheveux blancs apparaissent plus ou moins tôt en fonction des personnes. Le temps et/ou l’hérédité en sont les principales causes. Il n’existe aucun traitement mais des artifices esthétiques existent comme la coloration.
Vous avez les cheveux gras ? Pas de panique, ce n’est pas une calamité. Ils sont dus à un dérèglement, relativement fréquent, des glandes qui secrètent le sébum, notamment au moment de la puberté. Substance grasse naturelle, il assure la lubrification du cheveu et sa protection contre la pollution. Quand il y a excès, il devient néfaste. Ce déséquilibre concerne beaucoup d’ados, le cheveu est luisant, lourd, collé sur le crâne dès le lendemain du shampoing. Le phénomène est probablement génétique mais le stress, la nervosité, une alimentation déséquilibrée, trop riche en graisses, la fatigue, l’utilisation abusive de teintures vont accentuer le problème. La base du traitement consiste à choisir un shampooing adapté à ce type de cheveux ou un shampooing ultra-doux au PH neutre.
Vos cheveux sont secs, cassants, ternes ? Cela est souvent dû à un excès de sébum mais aussi à nos mauvaises habitudes et à un manque de soins adaptés. Le sébum, dont le rôle normal est d’hydrater le cuir chevelu, remplit peu ou pas cette fonction pour les cheveux secs, ce qui favorise irritations et démangeaisons. Le cheveu perd alors son élasticité et devient terne, cassant et se fourche plus facilement. Les cheveux secs peuvent être causés par le soleil, le vent, l’eau de mer et de piscine, l’utilisation d’un fer à lisser, un brossage trop énergique et fréquent, un séchage trop chaud ou des produits inadaptés…
Lente danse avec les poux
Le pou est un insecte hématophage (qui se nourrit de sang), qui s’abrite et se reproduit dans les cheveux. Il développe une maladie contagieuse fort désagréable nommée pédiculose. Le pou ne vit pas de la même façon, selon que ce soit un pou des cheveux, un pou du corps ou un pou du pubis. Le pou des cheveux n’est pas dû à un manque d’hygiène mais il voyage facilement de tête en tête. L’œuf du pou s’appelle la lente et adhère au cheveu pendant une semaine. Le pou adulte peut vivre un mois dans la chaleur et l’humidité du cuir chevelu. Toutes les trois à six heures, il suce le sang et injecte de la salive. Pour ne pas être envahi, il faut utiliser des traitements anti-poux et enlever les lentes avec des peignes spécifiques. Cependant, certains sont plus sensibles que d’autres aux poux. Il faut éviter de se prêter casquettes, chapeaux, pinces et élastiques à cheveux etc.…
Y a pas photo, t’as des pellicules !
Les pellicules correspondant à un renouvellement trop rapide des cellules du cuir chevelu. En s’éliminant, elles se détachent du cuir chevelu et forment une poudre blanche (pellicules sèches) ou des particules graisseuses (pellicules grasses). Si tes pellicules sont sèches, utilise des shampoings antipelliculaires adaptés : généralement, on retrouve dans ces produits qui ralentissent la desquamation et le renouvellement des cellules.
Les pellicules grasses peuvent nécessiter un traitement qui détruit les particules et les agglomérats graisseux. Le traitement dure en général une dizaine de jours et s’utilise 2 fois par semaine en shampoing.
Dans tous les cas, tu peux consulter un spécialiste (pharmacien, coiffeur, médecin) pour un conseil. En cas de problèmes plus importants, ce dernier t’orientera vers un dermatologue.