Cannabis et mal-être
Comme vous l’avez sûrement remarqué, l’adolescence n’est pas un « long fleuve tranquille »… Il est normal de passer par des moments pénibles, d’avoir des doutes, de se sentir mal dans sa peau, de se chercher, de tester ses limites, de se sentir nul… Devenir quelqu’un d’autre tout en restant le même n’est pas une tâche facile. Comment gérer les baisses de moral ? Les frustrations ? Les angoisses qui nous assaillent ? Chacun tente tant bien que mal de traverser tout ça comme il peut.
Certains ressentiront ces turbulences de façon plus appuyée et le mal-être gagnera du terrain, s’immisçant alors dans des domaines où il n’était pas forcément invité. La vie relationnelle et sociale peut-être touchée, les performances scolaires, les relations avec les parents… Et si elle n’est pas toujours reconnue et nommée comme telle, c’est peut-être bien de souffrance dont il s’agit. Il faut savoir alors la reconnaître, l’apprivoiser, la comprendre, et chercher des solutions pour aller mieux.
Pourquoi le cannabis ?
Lorsque l’on pense au cannabis on ne pense pas d’emblée aux mots mal-être ou souffrance. Pour ceux qui en consomment, le mot cannabis renvoie en premier lieu à des notions positives : expériences, plaisir, moments partagés, détente… D’une façon générale consommer un produit psychoactif peut avoir deux fonctions : apporter du plaisir et /ou diminuer un déplaisir, une souffrance.
Souvent on commence par curiosité ou pour faire comme les autres. Si l’on y trouve un certain plaisir, la consommation se prolonge. Certains ne consommeront que ponctuellement, d’autres entreront dans une consommation répétée et régulière. Le joint du soir peut devenir un rituel nécessaire à l’apaisement avant l’endormissement. Les joints partagés entre copains pendant les journées de cours peuvent permettre à certains de lutter contre un sentiment d’ennui écrasant. Et puis après les cours c’est agréable de pouvoir décompresser et rigoler un peu avec les copains… ça permet aussi de ne pas rentrer tout de suite à la maison et d’éviter ainsi une certaine ambiance morose ou conflictuelle.
En plus, en se construisant une identité de fumeur on peut même avoir une meilleure image de soi « cool » et rebelle en même temps. Quand on est en pleine construction identitaire et en manque de repères ça peut donner l’illusion d’aider : « je ne sais pas vraiment qui je suis, ah mais au moins je sais que je suis un fumeur… ».
Réfléchir, comprendre et agir
Quand le cannabis vient soulager les petites et grandes difficultés du quotidien, il prend alors de la place dans notre vie. Et imperceptiblement la solution devient problème…
Le cannabis peut faire illusion quelque temps, mais au lieu de d’aider à la résolution des problèmes de fond il vient plutôt les masquer, les « noyer », et par là met en suspend leurs possibles résolutions. Son usage répété et quotidien entraine souvent une baisse de motivation, un désinvestissement des cours, une chute des résultats scolaires ainsi qu’une attitude très tolérante envers tout ça ! Se rajouter d’autres problèmes n’est donc pas forcément la meilleure solution…
Pourquoi alors ne pas prendre le temps de se demander comment ça va. Essayer de cerner ce qui peut être difficile à vivre mais aussi ce que l’on apprécie dans notre vie. Se demander ce que l’on aimerait changer et comment y parvenir. Réfléchir à sa consommation de cannabis en soupesant en toute bonne foi ses aspects positifs mais aussi négatifs. Et pourquoi pas, aller en parler à quelqu’un de confiance ? Il existe d’ailleurs des endroits dédiés aux jeunes où l’on peut parler à des professionnels à propos de ces questions-là : les Consultations Jeunes Consommateurs.
En complément, tu peux lire notre dossier Les substances psycho-actives.
Bonjour je pense être atteint de depersonnalisation et déréalisation mais je ne consomme pas de drogues pensez vous que c est psychiatrique tout en sachant que J ai eu un passé difficile
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