Je souffre d’un trouble du comportement alimentaire
L’anorexie mentale et la boulimie sont des troubles du comportement les plus fréquents. Ils témoignent d’un profond mal-être.
Je souffre d’anorexie mentale
La balance qui affiche un poids toujours plus bas, une sensation de légèreté, de pureté, la maîtrise totale sur la sensation de faim… Au début on vit comme une lune de miel. On se dit que tout va bien, que ces nouvelles sensations sont réconfortantes. On peut se sentir très fort-e d’être capable de perdre ces kilos. Cela peut donner une sensation de pouvoir. On ne comprend pas pourquoi notre entourage nous fait des remarques sur notre perte de poids.
Mais très vite le malaise s’installe. On a besoin de tout contrôler. On ne pense plus qu’à son corps, aux calories, aux moyens de ne pas prendre de poids (activité physique à outrance, vomissements, prise de laxatifs…). Cela tourne à l’obsession.
Le moral et l’estime de soi ne dépendent plus que du chiffre qu’affiche la balance. Dans la glace, on se voit énorme alors qu’en réalité on devient filiforme. Les repas sont de plus en plus tendus. Il est de plus en plus difficile de se sentir bien avec les autres.
On a peur de reprendre le moindre gramme si l’on mange alors qu’on lutte activement contre la faim. On a peur de perdre le contrôle. On tient à la nouvelle « identité » qu’impose la maladie : “comment je vais m’y prendre pour exister autrement ? Qu’est-ce que je vais devenir si je lâche prise ? Est-ce que mon entourage va continuer à se soucier de moi ?“.
Les conséquences physiologiques (risques d’ostéoporose, risques cardiaques accrus, possibles troubles de la fertilité, etc.), psychologiques (hyperémotivité, anxiété, aggravation du manque d’estime de soi, risque de dépression, etc.) et sociales (isolement, repli sur soi) sont sérieuses.
C’est un cercle infernal duquel il est difficile de sortir seul. D’autant plus qu’il est possible qu’un épisode d’anorexie mentale soit suivi d’un épisode de boulimie ou vice versa.
Je souffre de boulimie
Une angoisse diffuse qui monte, la sensation de se sentir vide… le seul moyen que l’on trouve pour apaiser cette tension insupportable est de se remplir rapidement d’une grande quantité d’aliments gras, sucrés. En cachette, à l’abri des regards des autres.
Après la crise on a mal au ventre, on se fait vomir ou pas, on a honte de soi, de s’être laissé autant aller. On se regarde dans la glace, mal dans sa peau et dans sa tête. Mais quand la tension se fait à nouveau sentir, la seule échappatoire semble être une nouvelle crise. Et c’est le cercle infernal.
Petit à petit on se replie sur soi, on se sent mal avec les autres et on peut avoir peur de ne pas être compris-e. Parfois l’entourage pense qu’avec un peu de volonté c’est « facile » d’arrêter ces crises. Alors qu’en fait il s’agit d’un véritable mal-être. On souffre de se sentir mal dans son corps, on se dévalorise par rapport aux autres, on peut avoir des idées suicidaires et parfois passer à l’acte suicidaire.
Comment en sortir ? Il peut être difficile d’en parler car on peut se sentir honteux de ne pas savoir se « contrôler ». C’est pourtant en ne restant pas seul-e avec ce trouble auquel on pense tout le temps, que l’on peut mettre fin à cette spirale infernale.
Dans l’anorexie mentale ou la boulimie, les parents peuvent aider, les proches également. Il est aussi possible de consulter son médecin traitant ou de contacter une association d’aide aux personnes qui souffrent de troubles du comportement alimentaire.
Plus on consulte tôt, plus on a des chances de s’en sortir vite. Avec une prise en charge adaptée, on peut réduire ses souffrances physiques et psychologiques pour se sentir ensuite bien dans son corps et dans sa tête.
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